Lettre de la CICG (n° 2)
7 février 2002

 

1) DÉCOMPTE

Aujourd'hui, 7 février 2002, Yasser Arafat est retenu en otage depuis 65 jours par les autorités israéliennes.

 

2) PROCHE ORIENT

Des réservistes contre la guerre

Lancée le 25 janvier dernier par 52 réservistes, cette pétition recueille aujourd'hui 187 signataires d'officiers et de soldats de réserve. Voir le site des réfractaires (en hébreux et en anglais) : http://seruv.nethost.co.il/defaulteng.asp

Ci-dessous, la traduction de cette pétition :

" - Nous, officiers et soldats réservistes des forces de Défense d'Israël, qui avons été élevés suivant les principes du Sionisme, du sacrifice et du don de soi pour le peuple d'Israël et pour l'État d'Israël, qui avons toujours servi sur les lignes de front, qui étions les premiers à mener toute sorte mission, pour protéger l'État d'Israël et pour le renforcer.

- Nous, officiers et soldats réservistes, qui avons servi l'État d'Israël pendant de nombreuses semaines lors de chaque guerre, malgré le prix à payer pour nos vies personnelles, nous avons accompli notre devoir militaire au sein des territoires occupés et avons obéi à des ordres et à des directives qui n'ont rien à voir avec la sécurité de notre pays et dont le seul but était de poursuivre notre contrôle sur le peuple palestinien.

 - Nous, dont les yeux ont vu couler le sang des victimes des deux camps à cause à cette occupation.

 - Nous, qui prenons conscience que les ordres qui nous sont donnés dans les Territoires détruisent toutes les valeurs que nous avons acquises en grandissant dans ce pays.

 - Nous, qui comprenons maintenant que le prix de l'occupation est la perte du caractère humain des forces de défense d'Israël et la corruption de toute la société israélienne.

 - Nous, qui savons que les Territoires ne sont pas Israël, et que toutes les colonies sont destinées à être évacuées.

 - Nous, soussignés, déclarons que nous ne continuerons pas à poursuivre la guerre des Colonies. Nous ne mènerons pas de combats au delà des frontières de 1967 pour opprimer, expulser, affamer et humilier un peuple tout entier.

 - Nous, soussignés, déclarons que nous continuerons à servir dans les forces de défense d'Israël dans toute mission destinée à la défense d'Israël. La mission d'occupation et d'oppression n'est pas au service de cet objectif, nous n'y prendrons pas part."

Suivent les signatures.

 

  3) L'EMPIRE, "L'AXE DU MAL" ET LA CROISSANCE DE LA PUISSANCE DE FEU

George W. Bush , dans son discours sur l'État de l'Union, puis à de nombreuses autres occasions, a désigné les ennemis prioritaires des États- Unis : l'Iran, l'Irak, et la Corée du Nord sont coupables selon lui de déployer des efforts importants pour se doter d'armes de destruction massive représentant "un danger de plus en plus grave".

"Notre guerre contre la terreur a bien commencé mais elle ne fait que commencer"

 Georges Bush a également fait part de sa préoccupation face aux risques "toujours très réels d'attentats aux États-Unis". Il a ainsi affirmé que des "dizaines de milliers de terroristes entraînés" étaient encore en liberté dans le monde. Il a révélé que des "plans de centrales nucléaires américaines" et de réservoirs d'eau potable avaient été découverts en Afghanistan, confirmant les "pires craintes" des États-Unis. "Des milliers de dangereux assassins, entraînés à tuer de toutes les manières, souvent soutenus par des régimes hors-la-loi, sont maintenant répartis dans le monde comme autant de bombes à retardement, prêtes à exploser sans prévenir", a-t-il dit.

  Pour lui, la protection des Américains et du territoire national constitue sa première priorité, et que celle-ci demande des efforts financiers importants pour payer cette guerre de longue ampleur.

Un budget sans précédent depuis 20 ans

C'est sur cette lancée qu'il a proposé lundi au Congrès un projet de budget 2003 dans lequel il demande la plus forte hausse des dépenses militaires depuis Ronald Reagan. Ce budget de 2.130 milliards de dollars au total, pour la période allant d'octobre 2002 à septembre 2003, octroie au Pentagone une enveloppe de 379 milliards de dollars (environ 18% du total), en progression de près de 15% ou de 48 milliards de dollars comparativement à 2002.

La Maison Blanche entend aussi quasiment doubler les dépenses pour la sécurité intérieure en les faisant passer de 19,5 milliards de dollars en 2002 à 37,7 milliards en 2003, dont 4,5 milliards pour l'embauche de 30.000 nouveaux agents fédéraux devant assurer le contrôle des passagers dans les aéroports, des tâches effectuées jusque-là par des sociétés privées. Pour Georges Bush "le budget de la défense doit devenir la priorité numéro un".

Lundi le président Bush a pressé que "le Congrès fasse du budget de la Défense des États-Unis (la) priorité numéro un".

Une nouvelle conception de la guerre

"Nous demandons l'accroissement des dépenses militaires le plus important depuis 20 ans pour non seulement financer le coût de cette guerre mais aussi pour transformer notre structure militaire de la guerre froide en une force armée du 21ème siècle", a précisé le président des USA.

Cette force armée du 21ième siècle a comme objectif de combattre des forces qui ne se confondent pas obligatoirement avec des États. L"axe du mal" les soutient, se dote lui aussi d'armements "très dangereux". Mais il faudra faire face à de nouveaux adversaires, disposer d'armes plus ciblées, plus flexibles et plus sûres.

Et une stagnation des budgets sociaux et civils

Les programmes sociaux et civils semblent faire les frais de la hausse des budgets militaires et de sécurité alors que leur enveloppe augmente d'à peine 2% en 2003, soit moins que le taux d'inflation (2,2%).

Les dépenses consacrées à l'éducation et aux services sociaux ne progressent que de 1,6% ou de 1,3 milliard à 80,9 milliards pour 2003. L'administration prévoit une réduction de 620 millions de dollars des bourses scolaires distribuées par les États.

L'environnement n'échappe pas non plus aux mesures d'économie: le budget du ministère qui en est chargé (EPA) a été amputé de 300 millions de dollars à 7,6 milliards en 2003.

L'enveloppe consacrée à la santé augmente de près de 11% mais une grande partie de cette hausse est attribuée à la protection contre le bio-terrorisme.

Source AFP, AP, The Guardian

La guerre aux Philippines

Les soldats américains déployés aux Philippines pour aider à combattre les séparatistes musulmans d'Abu Sayyaf sont prêts à subir des pertes, a déclaré ce 6 février le général à la tête du détachement américain.

Dans le cadre de cet exercice de six mois, nom de code "Balikatan", 160 membres des Forces spéciales pourront aller sur les zones de guerre de l'île de Basilan, aux côtés des soldats philippins. Ces hommes seront "dans des zones où ils pourront être blessés ou tués si les troupes philippines sont attaquées. Mais la mission doit être accomplie, en soutien à nos alliés", a lancé le général Donald Wurster.

Selon lui, environ 50 soldats philippins ont déjà été tués en tentant de secourir les otages détenus par les extrémistes, dont deux missionnaires américains du Kansas.

La présence des forces américaines laisse craindre à nombre de Philippins du sud de l'archipel une escalade de la violence si les Américains sont attaqués.

Source AP

(Sur la situation aux Philippines voir sur le site de la CICG  http://cicg.free.fr/dirautre/philip.htm)

Et les préparatifs en Colombie

L'administration Bush a proposé d'accroître son aide militaire à la Colombie consistant à entraîner l'armée colombienne à la protection d'un pipeline de 500 miles de long des "attaques terroristes". La somme demandée est de 98 millions de $ afin acheter des hélicoptères et des équipements de communication. Le pipeline en question transporte du brut pompé par l'Occidental Petroleum (société de Los Angeles) de l'est de la Colombie vers un port des Caraïbes.

L'administration américaine demande également au Congrès de pouvoir financer la formation de brigades antidrogue destinée à opérer dans le nord du pays, dans une région sous influence de groupes paramilitaires de droite, disent les officiels américains. La somme correspondante fait partie d'une demande plus générale (731 millions de dollars) concernant le programme anti-narcotique dans la région des Andes pour 2003.

Source: The New York Times

(Sur la Colombie, voir, sur le site de la CICG  http://cicg.free.fr/diramela/colombie.htm)

 

4) L'AFGHANISTAN EN PROIE AUX LUTTES DE CLAN

Le chef des forces de sécurité du gouvernement de Kaboul a donné mercredi deux jours aux factions rivales de Mazar-e-Sharif (nord de l'Afghanistan) pour retirer leurs hommes des rues de la ville et les faire retourner dans leurs casernes.

Le général Majid Rouzi, désigné par Kaboul pour implanter une force gouvernementale de 600 hommes dans la grande ville du nord afghan, a estimé que cet ordre serait obéi. Vendredi, tout homme en armes sans autorisation dans les rues de Mazar se verra saisir son armement, a-t-il ajouté. Déjà, mercredi, on notait dans la ville beaucoup moins de bandes armées parcourant la ville. 

L'établissement de la nouvelle force de sécurité du gouvernement intérimaire, qui doit comprendre des combattants des trois factions principales de Mazar, apparaît comme un test de l'autorité de Kaboul sur le nord. Des escarmouches ont opposé à plusieurs reprises dans la région de Mazar les hommes de l'ouzbek Rachid Dostom et ceux de son rival tajdik Atta Mohammed.

(Source AP)

Les pires affrontements entre seigneurs de la guerre rivaux ont eu lieu à Gardez, dans l'est du pays, pour le contrôle de la province de Paktia. Au moins 60 personnes y auraient trouvé la mort alors que le représentant de Kaboul, Pacha Khan Zadran tentait de prendre son poste dans la ville Paktia. Il s'est affronté au chef de guerre local Haji Saifullah.

(Source Time Magazine - lettre hebdo)

Donnez-moi la sécurité, j'enlèverai la burqa

A Mazar-I-Sharif, la chute des taliban a curieusement fait les affaires des marchands de burqas. C'est ce que constate Rawa, l'Association Révolutionnaire des Femmes Afghanes.

La burqa était vécue comme le symbole de l'oppression exercée par les Taliban. Mais depuis qu'ils sont partis, les ventes sont en augmentation. Udut Qarizada, commerçant dans le marché central de la ville déclare ainsi "Sous les Taliban, je vendais environ 50 burqas par jours; maintenant j'en suis à 120-140". Selon un autre marchand, Karim Wahid, il se vend plus de burqas car "les femmes sont libres maintenant de sortir et de choisir leurs vêtements toutes seules." Il ajoute que les Taliban avaient empêché les femmes de travailler et de sortir toutes seules, sans être accompagnées par un homme de la famille."

Le maire de la ville, Ishaq Raeguzar, souligne qu'une des premières directives adoptées fut "de donner aux femmes la permission de travailler n'importe où, y compris dans les service public". Des écoles pour filles existent maintenant; la musique et les jeux, interdits auparavant, ont refait leur apparition. La ville a rajeuni. Mais la burqa demeure essentielle pour la plupart des femmes.

"Donnez-moi la sécurité et j'enlèverai la burqa" dit Nazrim, une femme de 40 ans. Et elle évoque les crimes commis par les soldats aujourd'hui en place, après le départ des Taliban et avant l'arrivée des troupes étrangères.

5) NOUVEAUTÉS SUR LE SITE

Voici les nouveaux dossiers que vous trouverez sur le site :

 

5) RENDEZ-VOUS MILITANTS

La Coalition pour l'Arrêt de la Guerre (Stop the War Coalition) appelle à une autre manifestation le samedi 2 mars à Londres (Hyde Park à 13 heures), sur les thèmes :
"Bush et Blair, arrêtez la guerre. Plus de torture pour les prisonniers. Bas les pattes de l'Irak et de la Somalie. Arrêt des bombardements"

 


Inscription à la lettre : lettre.cicg-request@ml.free.fr?subject=subscribe

Commentaires, Contacts : lettre.cicg@free.fr

 

Page d'accueil de la
CICG
La lettre
de la CICG
Actualités contre la guerre L'Empire attaque L'Empire, l'Impérialisme ? Le renforcement de l'appareil répressif Liens Carte du site Contact
Manifestations, réunions... Lettres reçues par la CICG Les activités de la CICG Tous les groupes contre la guerre Afghanistan Palestine/ Israël Amérique latine Autres pays (Irak...) L'Empire US L'Europe Les enjeux économiques...