Tribune de discussion

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Liste des textes

6. Quintal yves, Pour un comité de réflexion et d'action anti-guerre à Toulouse (5 Dec)

5. André Duny, Ni terrorisme ni guerre Appel éducateurs (IRAK) Contre bombardement Yougoslavie (5 Dec)

4. Guillon Claude, La guerre c'est la paix scociale (4 Dec)

3. Eustache Kouvelakis, A propos du terrorisme (suite) (Mardi 4 décembre 2001)

2. Jacques Texier, A propos du terrorisme  (Mardi 4 décembre 2001)

1. Rida Nourdine Anouar, Ils veulent la peau d'Arafat (Mardi 4 décembre 2001)

 


1. Ils veulent la peau d'Arafat

Rida Nourdine Anouar, Anouarnour@aol.com (Mardi 4 décembre 2001)

 

Voici le texte d'un ami marocain qui exprime à chaud ce que beaucoup d'entre nous sente : l'impuissance, le désarroi et l'envie, la volonté de faire quelques choses sans savoir quoi ? Les justes luttes des peuples finissent presque toujours par s'imposer. Mais combien de souffrances faut-il encore endurer ? Combien de générations faut-il encore sacrifier ?

Demain, dans deux, trois jours il sera peut-être trop tard pour réagir.

L'assassin Sharon, encouragé pour le nouveau climat mondial de fascisation rampante, réussira à force de massacres non seulement d'éliminer l'autorité palestinienne mais de créer une nouvelle vague de réfugiés.

Question : Que fait-on ?

Que font les forces politiques et syndicales de gauche ? Que nous proposent les militants du PC, à défaut de l'appareil pris dans les élections ? Les Verts et la LCR ?...

Les Syndicats CGT, SUD...

Les associations des Droits Humains

Que peuvent faire les démocrates d'une manière générale et surtout ceux, issus du Maghreb-Moyen Orient, sensés être très sensible à la question ?

Rida Nourdine Anouar

=====

Ils veulent la peau d'Arafat

Avec l'assentiment ferme et explicite de G.W. Bush, Israel a commencé à détruire tout ce qui matériellement représente l'Etat Palestinien. Bush a réaffirmé solennellement aujourd'hui le "droit inaliénable d'Israel à se défendre" contre les agressions terroristes. Rien sur les assassinats ciblés depuis 2 mois. Rien sur la provocation de Sharon à AL Qods, rien sur l'inculpation de Bishara, rien sur les droits des Palestiniens, rien sur le droit et ses résolutions votées par l'ONU mais jamais respectées par Israel, rien sur la Justice, rien sur l'humiliation quotidienne d'un peuple et la privation de sa terre depuis 50 ans....

Ils bombardent. F16. Aéroport, hélicoptères, siège du gouvernement... Voici plusieurs jours que les média laissent entendre que le gouvernement israélien pourrait être amené à décider d'avoir la peau d'Arafat. Il n'est pas impossible qu'il soit la vitime de l'un des prochains assassinats ciblés. Sharon a officiellement et nommément désigné Arafat comme responsable, coupable et homme à abattre. Les médias passent en boucle l'information comme une invitation à assumer d'avance l'assassinat d'Arafat. Leila Shahid a exprimé la chose explicitement sur LCI ce soir : (je cite de mémoire) "Sharon a désigné Arafat comme un écueil, c'est une invitation à se débarrasser de lui". Le secrétaire américain de la Défense a fait une intervention incendiaire ce jour sur Arafat : je cite de mémoire "il n'a jamais rien apporté à son peuple, il n'a fait que du mal, seul Sadate, avec Begin, a fait du bien aux Palestiniens, Arafat ne représente pas le peuple Palestinien, etc... !!!! C'est

Et nous, nous regarderons encore une fois, désarmés, témoins passifs du monde qui tourne pa rond. Témoins passifs du fou renforcement de législations européennes liberticides. Témoins impassiblement silencieux devant les aiguilles qui tournent.

Younes

 

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2. A propos du terrorisme

Jacques Texier, Philosophe, texier@u-paris10.fr (Mardi 4 décembre 2001)

Pour vous tenir informés de ce que je pense, je dois dire que si j'étais d'accord avec la projet de texte que nous avions en mains pendant la réunion du 2 décembre, celui que nous envoie Daniel ne me plait guère. Je peux faire un effort pour signer des textes comportant le balancement bien connu, " ni impérialisme, ni Djihad islamiste " parce qu'il faut bien signer des textes avec lesquels on n'est que partiellement d'accord. Mais jusqu'à présent j'ai refusé de signer des textes condamnant génériquement le terrorisme, voire le terrorisme islamique. Je n'ai signé aucun texte condamnant " les crimes du 11 septembre ". Dans ce cas précis , je préfère me taire. Dans d'autres cas je peux me prononcer. Par exemple, je serais d'accord pour condamner les assassinats des intégristes qui opèrent en Algérie. Mais je me refuserais à condamner le terrorisme palestinien, même s'il se réclame du Djihad. Par contre, je suis prêt à signer tous les textes condamnant le terrorisme israélien qui accompagne ses pratiques de conquête et de colonisation quelque soit son enveloppe idéologique, religieuse ou non. C'est à dire qu'en matière de terrorisme, je refuse de parler en général et de retenir le critère religieux ou idéologique comme déterminant. Je ne prétends pas que ma position est particulièrement limpide, ni quelle peut servir de base à une alliance très large. Mais autant que possible, j'essaye de signer des textes qui correspondent à ce que je ressens et à ce que j'analyse. Ce que je comprends c'est que nous en sommes à un tournant de la guerre avec les derniers affrontements israélo-palestiniens. Et là on s'aperçoit que la condamnation du " terrorisme " ou de " l'intégrisme "est la base de la coalition contre laquelle nous luttons et qu'elle conduit rapidement très loin. Dans les bras de Bush et de Sharon.

Peut-être faudra-t-il constater que l'unité ne peut se faire que sur des points très circonscrits et en partant de textes différents qui ne convergent pas sur tout. On nous avait prévenu que la guerre contre le " terrorisme " serait longue. Maintenant on en est au moment de vérité, parce que les discours sur les droits du peuple palestinien ont été remis dans les tiroirs une fois de plus et qu'on découvre que la logique de cette guerre contre le " terrorisme " a été énoncé par Ariel Sharon

 

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3. A propos du terrorisme (suite)

Eustache Kouvelakis, eustache.kouvelakis@mageos.com (Mardi 4 décembre 2001)

Je suis d'accord avec la position de Jacques concernant la question palestinienne. je me refuse à toute condamnation des actions de Hamas par exemple, que je considère comme une composante légitime de la résistance palestinienne. Même si, naturellement, c'est aussi un adversaire de taille, mais c'est l'affaire des courants laïques et progressistes palestiniens de l'affronter sur ce terrain, en aucun cas celui de l'armée israélienne ou de la police d'Arafat qui en devient le supplétif. Dans le cas de la Palestine nous avons affaire à une armée occupation et à une politique de colonisation menée à outrance, à un véritable terrorisme d'Etat et toute politique de distance égale entre Israël et les "extrémistes" palestiniens occulte de fait primordial de l'oppression et de la terreur exercées par un Etat surarmé.

Ceci étant, je ne vois, pour ma part, aucune contradiction entre cette position et la condamnation résolue des attentats du 11 septembre, ou même, sur un autre registre, des attentats commis par exemple par l'ETA. Je ne me sens pas solidaire de n'importe quel groupe engageant une action armée de par le monde, a fortiori de celui qui a organisé les attentas du 11 septembre (il reste toutefois à prouver à prouver qu'il s'agit du répugnant Ben laden, pour une part jouet entre les mains de la CIA pour combattre toute force progressiste dans le monde arabo-musulman). Voilà, je ne sais pas si je suis plus limpide que Jacques, mais il me semble clair en tout cas que nous ne pouvons pas accepter un usage acritique du terme "terrorisme", source de tous les amalgames possibles.

 

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4. La guerre c'est la paix scociale

Guillon Claude pitche6@caramail.com ( 4 Dec)

la guerre c'est la paix sociale ! [et inversement]

La guerre est engagée par chaque groupe dirigeant contre ses propres sujets, et l'objet de la guerre n'est pas de faire ou d'empêcher des conquêtes de territoires, mais de maintenir intacte la structure de la société. 1984, George Orwell

Après la guerre dite " du Golfe ", en 1991, la prétendue " guerre humanitaire [1] ", au Kosovo et en Yougoslavie, en 1999 - dont la propagande d'État fit approuver la légitimité même par des " anarchistes " -, voici la troisième guerre mondiale de la décennie.

Bush et ses homologues européens l'ont annoncé, c'est une guerre différente. Elle a pour théâtre le monde entier, pour cibles tous les adversaires du capitalisme. Elle sera sans fin. C'est un état de guerre permanent qui est décrété aujourd'hui. Du coup, les maîtres du monde peuvent renoncer aux précautions de langage. Oui, dit Bush, nous tuerons, et nous mentirons sur nos crimes. Sans doute l'ont-ils toujours fait, mais le prétexte des victimes de New-York leur permet d'assumer cette vérité du monde unidimensionnel, qu'Orwell énonçait dans 1984 : la guerre est l'état normal de la paix sociale. La guerre, c'est la paix !

Bush recommande aux Américains de prier, et d'adorer l'Économie. Applaudi par le patronat, Jospin reprend la balle au bond : " Lutter contre le terrorisme ce n'est pas seulement l'affaire des juges, des policiers, des services secrets, des États. Il y a aussi une réponse que peuvent donner les chefs d'entreprise, les investisseurs et les consommateurs. [...] Faisons preuve, tous ensemble, de patriotisme économique. " [Le Monde, 28 sept. 2001]

Huit jours après les attentats du World Trade Center, la Commission des communautés européennes publie une proposition " relative à la lutte contre le terrorisme ". En résumé, il s'agit de traiter comme terroristes, et donc selon les dispositions judiciaires anti-terroristes d'exception (davantage de garde à vue, moins d'avocats), toute espèce d'activité contestataire :

" La décision-cadre prévoit que lorsque [les infractions] sont commises intentionnellement par un individu ou un groupe contre un ou plusieurs pays, leurs institutions [...], en vue de les menacer et de porter gravement atteinte aux structures politiques, économiques ou sociales de ces pays ou de les détruire, elles doivent être considérées comme des infractions terroristes.

" Il s'agit notamment du meurtre, des dommages corporels, de l'enlèvement, de la prise d'otages, de l'intimidation, du chantage, du vol simple ou qualifié ; de la fabrication, la possession, l'acquisition, le transport ou la fourniture d'armes ou d'explosifs ; de la capture illicite d'installations publiques, de moyens de transport publics, d'infrastructures, de lieux publics et de biens (publics ou privés) ou des dommages qui leur sont causés. Cela pourrait couvrir des actes de violence urbaine, par exemple. " Par exemple...!

Alors les gogos d'Attac ! Heureux ? Vous demandiez plus de flics, plus de juges, plus de lois répressives pour " moraliser " le système capitaliste. Vous allez les avoir : aux fesses ! À moins que vous ne mettiez en avant vos états de service policiers... Voyez Passet, qui se vante sur France-Culture d'avoir, à Gênes, négocié avec les responsables policiers la modification du trajet d'une manifestation, pour mieux faire coincer les militants radicaux. Il est toujours membre de votre " conseil scientifique ", non ?

La première mesure de l'état de guerre, c'est une autre proposition de la Commission, sera la création d'un mandat d'arrêt européen, applicable sans recours dans le pays destinataire. Un juge de Gênes pourra faire arrêter un manifestant parisien ou barcelonais, soupçonné de violence (terroriste) à agent. Un magistrat espagnol ou irlandais pourra faire traîner devant lui un écrivain français coupable d'insulte (terroriste) à la religion, d'injure (terroriste) à chef d'État, etc. Peu importent les législations locales : Nul n'est censé ignorer la guerre ! Telle est la nouvelle règle européenne.

Un crétin (ou pire ?) a récemment été condamné à Lure (Haute-Saône-France) à un an de prison ferme pour avoir crié " Vive Ben Laden " ! Nul n'est censé ignorer Ubu ! Nul ne peut mesurer à l'avance la criminelle connerie des magistrats ! Nul ne sait combien peut " coûter " aujourd'hui un Crève Jospin !

Pour un monde sans argent ni frontières : ni mollahs ni marchands, ni maîtres ni ministres !

À bas l'économie, Dieu et les patries !

Nous sommes tous-toutes du Black Block !

Claude Guillon Paris, le 4 octobre 2001

[1] Sur ce conflit, ses enjeux politiques et géostratégiques, on se reportera à mon Dommages de guerre, L'Insomniaque, 2000.

 

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5. Ni terrorisme ni guerre Appeléducateurs (IRAK) Contre bombardement Yougoslavie

André Duny Andre.Duny@wanadoo.fr ( 5 Dec)

NI TERRORISME NI GUERRE DE REPRESAILLES : POUR LE DROIT, LA PAIX ET LE PARTAGE DES RICHESSES

La guerre qui vient de commencer, est-elle le moyen de rendre justice aux victimes du 11septembre ? Que ces attentats soient injustifiables, qu'ils aient été médiatisée à outrance provocant une forte émotion et la compassion pour les victimes prises au piège, ne dispense pas de rechercher les causes, de prendre la distance critique afin de comprendre la situation plutôt que sur le coup de l'indignation, se laisser dominer par les discours dominants. Comme les avions suicides, les bombardements et les tirs de missiles, frappent des victimes innocentes, développent une catastrophe humaine : selon l'ONU et les ONG, 6 millions d'afghans ont aujourd'hui un besoin urgent de l'aide humanitaire pour se nourrir ou se loger. Quelques parachutages qui tomberont dans d'autres mains ne serviront qu'à couvrir d'hypocrisie l'action militaire. Le développement de l'intégrisme, l'irruption des groupes terroristes résultent, ou du moins s'alimente, pour une large part, du désespoir des peuples qui n'ont plus de vraie patrie, qui subissent de la part de la puissance américaine une présence humiliante sur leur sol, dont les richesses sont exploitées d'une façon insensée (que leur restera-t-il une fois leur sous-sol vide de pétrole ?) et du deux poids, deux mesure de la part des américains dans le conflit israélo-palestinien. Car c'est précisément par leur politique, consistant à "américaniser le monde et à le modeler à leurs intérêts que les gouvernements des E.U. ont engendré rancœurs et souffrances chez de nombreux peuples. Et brisé à jamais tant de destins individuels. L'aggravation des inégalités entre le Nord et le sud, le poids de la dette et de la course aux armements sophistiqués, une culture de guerre que les pays riches du Nord, nous avons largement exporté dès la découverte du vieux monde, avec le pillage des peuples orientaux, la recherche de la domination au lieu de la coopération, la compétition mondiale libérale, n'ont cessé de se creuser un fossé entre l'occident et les plus pauvres. Les populations déshéritées sont abandonnées à leur désespoir. Ainsi s'est créé un terreau favorable au développement d'un islamisme radical et anti-américain. Les effets des actions terroristes vont à l'opposé de la libération des dominés de la planète, car en faisant du principal responsable du délabrement du Sud, une victime d'attentats horribles, elle aboutit à ce que l'opinion se solidarise avec lui. N'y a-t-il pas d'autres formes d'action qui servent mieux les fins des plus pauvres ? C'est certes difficile à dire de ce côté-ci de la fracture mondiale sans paraître donner de leçon; On peut seulement rappeler qu'il y a eu aussi tous ceux qui ont cherché par la non violence active, une alternative au proverbe de l'Inde "Si la violence répond à la violence quand cela finira-t-il ?" Mais si l'on ne vous laisse plus le choix ? Peur, colère, vengeance en tout cas semblent inspirer largement aujourd'hui la plupart des réactions politiques des dirigeants des pays riches. Cela n'augure rien de bon. Il est nécessaire de mettre un terme aux agissements des groupes terroristes. Mais cette nécessité ne saurait nous conduire à nous ranger derrière le gouvernement des USA.. Aujourd'hui, force est de constater que tous les êtres humains, que tous les peuples n'ont pas eu droit à la même émotion, à la même solidarité. Comment ne pas voir que le deuil publiquement organisé des Européens à l'égard du peuple américain a été un événement médiatique ? Nous affirmons, aujourd'hui comme hier, que nous ne sommes pas tous américains, à moins de se sentir aussi tous palestiniens, tous rwandais, tous irakiens, tous afghans. On oublie que la plupart des victimes des islamistes sont des musulmans, comme on le voit tous les jours en Algérie, et que ce sont les femmes afghanes qui ont subi, les premières, la dictature des talibans. Or l'Amérique par cette guerre cherche-t-elle seulement à jouer d'une légitime défense ? Ou cherche-t-elle à se venger ? Ou poursuit-elle d'autres objectifs ? Se faire justice à soi-même, même si on est le maître du monde, cela s'appelle la loi du plus fort, la "loi" de la jungle. Elle est à l'opposé de la loi des hommes, au principe du droit, selon quoi en cas d'agression la légitime défense ne doit pas excéder l'attaque : la contre-violence de défense contre la violence ne peut excéder la violence de "neutralisation" (je n'ai pas le droit de tire sur un voleur dans ma maison sauf s'il dirige une arme sur moi pour me tuer). "La loi est la même pour tous"...même pour le plus fort.

La Charte de l'ONU prévoit cela conformément au droit, et elle précise que les différents doivent être réglés pacifiquement, conformément aux principes du droit international et aux droit et aux droits de l'homme. L'ONU, certes imparfaite et trop dépendante des plus puissants, pourrait dans cette affaire jouer pleinement son rôle, devenir un parlement des peuples et refléter la volonté des habitants de la planète à vivre en paix et à disposer de quoi vivre (2 milliards survivent avec moins de 1 dollar par jour) L'Amérique cherche sans cesse à la marginaliser pour agir sans l'entrave du droit. Une instance judiciaire elle même existe : pourquoi pas pour y juger tous les criminels de quelques groupes, nations ou réseaux qu'ils proviennent, qu'ils soient africains, musulmans, américains, israéliens ou européens. L'Amérique nous a, hélas, habitué au pire comme en Irak où elle nous a fait croire à la fameuse "IVe armée du monde" qui nécessitait une armada gigantesque. Il n'en a rien été. Nous avons cru à des frappes chirurgicales quand environ 250 000 personnes dont des civils ont été tués. Nous avons cru que l'objectif était d'abattre une dictature quand nous avons constaté que les sources de pétrole étaient bien l'objectif n°1. Nous avons assisté depuis dix ans au bombardement quasi hebdomadaire de l'Irak, et au maintien de l'embargo, qui a laissé en place la dictature, mais a tué 2 millions de personnes, pour l'essentiel des enfants privés d'eau potable, de médicaments, de nourriture. On ne peut répondre à un carnage par un autre carnage, sauf à se révéler soi-même aussi criminel que ceux que l'on prétend combattre. L'Amérique nous avait promis, il y a dix ans, l'instauration d'un "nouvel ordre international" plus juste. Or, elle a continué de pratiquer le "deux poids deux mesures " : En tant qu'hyper puissance, n'a-t-elle pas initié des actions violentes, illégales et souvent clandestines en Amérique latine, en Afrique, au Proche-Orient, en Asie : on se souvient des atrocités commises au Vietnam. Elle a initié le coup d'état contre le régime d'Allende et de l'Unité populaire au Chili. Elle a laissé massacrer 800 000 Houtous au Rwanda Plus récemment, elle a soutenu Israël, au détriment des Palestiniens, bouclés dans leurs enclaves, désespérés, humiliés. Elle s'est désintéressée du sort tragique des Afghans, et des Afghanes qui ont connu 25 ans de guerre dont l'intervention soviétique catastrophique, faisant près de 2 millions de morts. Fer de lance de la mondialisation ultra-libérale, sans égard pour les immenses dégâts sociaux, environnementaux et culturels, l'Amérique refuse même de ratifier l'interdiction du travail des enfants ou le protocole de Kyoto sur le climat qui est vital pour l'avenir de toute l'espèce humaine. En allant bien au-delà d'une opération de neutralisation des agresseurs, en marginalisant l'ONU, les USA, et ceux qui les suivent risquent de développer une spirale infernale de la violence. Le risque est grand qu'on en arrive à diaboliser tout l'islam, comme un nouvel "empire du mal". Le but final du gouvernement américain est-il la paix en Palestine et au Proche-Orient, la coopération pour le développement ou plutôt leur domination renforcée sur la planète en étouffant les voix qui contestent leur volonté d'imposer partout leur modèle et leur hégémonie À la faveur des peurs et de la mise en place des dispositifs de traque d'éventuels terroristes ici même, on risque de voir limitées des libertés, voire l'action des antimondialistes. La lutte contre le terrorisme suppose aussi de s'attaquer aux paradis fiscaux et aux banques qui les utilisent. Il faut mettre fin au financement du terrorisme mais aussi à celui des trafics d'armes et de drogues. Selon les Alternatifs, la condition majeure de disparition du terrorisme, c'est le respect du droit des peuples et l'instauration d'un partenariat effectif entre le nord et le sud, c'est dans le cadre du droit international, de la charte des Nations Unies et sous leur égide, qu'il faut identifier, arrêter et juger les auteurs des attentats, crimes de guerre et exactions qu'ils soient africains, musulmans, américains, israéliens ou européens. Les Alternatifs demande que soit organisé un vote au Parlement. Mais c'est par notre peuple et par tous les peuples à égalité que l'avenir doit être écrit. Nous souhaitons que s'ouvre dans toute la société civile et politique un vaste débat sur l'avenir du monde. Ce débat, personne ne peut l'esquiver. Rencontrons-nous, exprimons partout notre opposition à la guerre, cherchons des solutions alternatives, développons une citoyenneté réellement directe et participative au lieu de déléguer nos pouvoirs. Faut-il faire la guerre pour mettre fin à la guerre, employer des moyens contraires aux fins, un lance-flamme pour éteindre un incendie ? L'histoire est remplie des désastres d'une telle incohérence... Ne faut-il pas repenser l'éducation elle-même afin qu'elle développe la liberté de penser par soi-même, et les valeurs de solidarité inter-peuples ? Apprendre en participant collectivement à l'amélioration de ce monde ce n'est pas la même chose qu'apprendre à prendre seul sa place dans une lutte des places, autrement dit, participer, à l'occasion des apprentissages à la compétition générale des pauvres contre les pauvres pour se hisser au-dessus, au lieu de prendre part à l'améliorati

 

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6. pour un comité de réflexion et d'action anti-guerre à toulouse

Quintal yves pierre.etm@wanadoo.fr ( 5 Dec)

Sur la première base du texte national pour le soutien aux peuples en lutte et d'abord contre la guerre (en afghanistan en palestine) je propose que les militants "locaux" anti-guerre intéressés se rencontrent à toulouse par exemple autour d'un bulletin de réflexion d'une façon plus permanente conséquente et suivi que les manifs "unitaires" au coup à coup trés minoriaires

 

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