CHRONIQUES DE GUANTANAMO
Ces chroniques hebdomadaires sont éditées et diffusées par le
Collectif Guantanamo, 5 rue de Douai, 75009 Paris
Courriel : xraydelta@lvo.info ? Tél. 06
13 99 28 86
Informations publiées
par le site http://quibla.stcom.net
Du pire empire :
Guantanamo, du premier au troisième empire
yankee1.
Un rappel historique, par le Collectif Guantanamo, 13 avril 2003
Les États-Unis d’Amérique, en éliminant successivement les autres
empires concurrents (espagnol, nippon, britannique, français et enfin
soviétique), ont su bâtir une domination impériale qui s’est toujours faite
au nom de la liberté des peuples et de leurs citoyens. La base militaire US de
Guantanamo, sur l’île de Cuba, est née lors de la première expansion
impériale yankee – faite sur les décombres de l’Empire espagnol, au
détriment des révolutions cubaine, porto-ricaine et philippine et de celui de
l’indépendance de la nation hawaiienne - ; elle sert aujourd’hui de camp de
concentration dans le cadre de ce qui doit être la troisième et ultime
expansion impériale des États-Unis d’Amérique : l’Empire planétaire et
spatiale.
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Les Chroniques de Guantanamo, par ordre chronologique
LES INFORMATIONS SONT CLASSÉES EN ORDRE CHRONOLOGIQUE DÉCROISSANT
15/05/03 - 3 détenus pakistanais libérés
Selon le ministère de l¹Intérieur pakistanais, 3 prisonniers pakistanais détenus
à guantanamo ont été remis par les autorités US aux autorités pakistanaises
le jeudi 8 mai. On ignore si ces 3 libérations font partie des 13 libérations
déjà annoncées ou s¹y ajoutent. Les personnes libérées ont été identifiées
comme Jehan Wali, fils de Wahdatullah, Shah Mohamed, fils de Gul Mohamed, tous
deux originaires de la province frontalière du Nord-ouest, et Sahibzada Ousmane
Ali, fils de Sahibzada Mohamed Yusuf, du Pendjab. Après examen médical, les
libérés devaient être remis aux autorités provinciales
et escortés chez eux.
12/05/03 - Libérés comme ils avaient été capturés
"Je suis seulement furieux que les Américains aient attendu que nous
soyons à guantanamo pour nous interroger. S'ils nous avaient questionné en
Afghanistan, ça nous aurait évité bien des problèmes", déclare
Mohammad Tahir, 28 ans, un des 13 Afghans libérés de guantanamo la semaine
dernière et rencontré par l¹agence Associated Press à Kaboul. "Ils
auraient pu se rendre compte bien plus tôt que j'étais innocent". Un
autre prisonnier raconte que ses geôliers américains le sortaient de sa
cellule deux ou trois fois par semaine, lui enchaînaient pieds et mains et lui
posaient inlassablement les mêmes questions. "Tout le temps ils nous
demandaient: : "D'où viens-tu? Es-tu un taliban? As-tu été au Pakistan?
Pourquoi as-tu été capturé avec des talibans?", se souvient Rostom Shah,
22 ans. "Ils disaient : 'Si tu es innocent, alors pourquoi es-tu allé te
battre contre ton propre peuple?'". À cette question, les deux hommes ont
la même réponse, simple. "Les talibans nous obligeaient à nous
battre", raconte le premier. Le second explique que dans son village, les
talibans ont enrôlé de force un homme par famille. Selon Associated Press, ils
ne se plaignent pas de leurs conditions de détention à guantanamo. Ils disent
avoir pu prier, manger trois fois pas jour et fumer des cigarettes. Ils
pouvaient prendre une douche deux fois par semaine, lorsque les gardiens
nettoyaient leurs cellules. Ils pouvaient aussi échanger des messages avec
leurs familles via la Croix-Rouge. Tahir montre le sac que lui ont donné ses geôliers
à sa libération, en guise de compensation, sans doute: il contient une paire
de tennis et un pantalon neufs, une veste, des sous-vêtements et une bouteille
de shampooing.
12/05/03 - Les commissions militaires se mettent en place
Les commissions militaires qui pourraient juger certains des détenus de
guantanamo et d¹autres lieux tenus secrets se mettent progressivement en place.
Le Pentagone a publié la liste des chefs d¹inculpation selon lesquels nommer
le colonel de l¹Armée de terre Frederic Borch III comme procureur général et
le colonel d¹aviation Willie Gunn comme chef du bureau des défenseurs. Reste
à savoir qui comparaîtra devant ces commissions. Plus la situation de
non-droit des prisonniers de guantanamo et de bagram s¹éternise et plus les
critiques redoublent contre ce qui est en train de devenir un ³Goulag US².
Selon l¹avocat qatari Najib Al Nuaimi, qui défend une centaine de prisonniers
de guantanamo et préside le Comité de défense des détenus de guantanamo bay,
un tribunal militaire pourrait être établi d¹ici l¹été prochain. À sa
demande de libérer des détenus arabes, l¹avocat s¹est entendu répondre par
les autorités US qu¹elles en relâcheraient prochainement. « Cela pourrait
advenir n¹importe quand : demain, la semaine prochaine ou le mois prochain. »
12/05/03 - Les paroles d¹un détenu saoudien
« Nous nous sentons extrêmement heureux lorsque nous recevons des lettres et
nous les lisons à d¹autres prisonniers saoudiens à Cuba. Ne nous oubliez pas
dans vos prières. Mais ne pensez pas que la prison, c¹est l¹oppression.
Combien de prisons n¹ont-elles pas mené à la victoire? » Ces lignes sont
extraites d¹une lettre d¹un détenu saoudien à sa famille. Abdullah Al Anazi,
24 ans, écrit à sa famille à Qaisuma. Engagé dans une organisation
humanitaire, il a été blessé à la jambe et capturé en Afghanistan. Il est
maintenant guéri de sa blessure et garde apparemment le moral.
10/05/03 -13 détenus afghans libérés
Ce sont finalement 13 détenus afghans - et non pas 22 comme annoncé précédemment
- qui ont, selon le Pentagone, été libérés de guantanamo le mercredi 7 mai
et réexpédiés en Afghanistan. Selon des officiels US requérant l¹anonymat,
30 nouveaux détenus devraient être transférés d¹Afghanistan à guantanamo.
10/05/03 - Manifestation contre Ashcroft à Lyon
Deux jeunes gens, proches de deux Lyonnais détenus à guantanamo, ont été brièvement
retenus mardi matin 6 mai par les forces de l'ordre alors qu'ils manifestaient
devant le siège d'Interpol, à Lyon, à l'occasion de la venue du ministre US
de la Justice John Ashcroft.
Une quinzaine de manifestants, dont certains portaient des combinaisons orange
à l'image de celles des prisonniers de guantanamo, se sont rassemblés devant
le bâtiment afin de demander la libération de Mourad Benchellali et Nizar
Sassi, deux jeunes gens du quartier des Minguettes, à Lyon, qui avaient été
arrêtés fin 2001 en Afghanistan.
Les protestataires revêtaient des tee-shirts où étaient inscrits des phrases
comme "Guantanamo beach, aller simple pour les oubliettes", ainsi que
des slogans hostiles aux États-Unis et à la France, accusée de
"collaborer" avec l'administration Bush.
Les manifestants s'étaient rendus en milieu de matinée à la cour d'appel de
Lyon qui a examiné, en chambre de l'instruction, le recours des familles des
deux Lyonnais détenus à guantanamo. Ce recours faisait suite au "refus
d'informer" d'un juge d'instruction qui avait refusé d'instruire la
plainte contre X déposée par les familles pour atteinte aux libertés, séquestration
et détention arbitraire.
Le juge d'instruction avait fait valoir que les faits reprochés concernaient
des agents d'un État tiers, en l'occurrence les États-Unis, qui bénéficient
d'une immunité de juridiction. L'avocat général a demandé mardi matin le
rejet de la requête des familles, faisant valoir que les États-Unis agissaient
dans la légalité internationale, en vertu de deux résolutions de l'ONU, ce
qui exclut toutes poursuites pénales.
Par cette procédure, les avocats des deux jeunes gens, Me Jacques Debray et Me
William Bourdon, espèrent que soit défini le statut de leurs clients, qui avaient
20 et 22 ans au moment de leur arrestation et qui ne bénéficient ni du statut
de prisonnier de guerre, ni de celui de suspect devant la justice.
En marge de l'audience, qui s'est tenue à huis clos, l'un des oncles de Nizar
Sassi, Salem Slim, a expliqué à l'Associated Press que "Nizar est parti
en vacances en juin 2001. Nous n'avons eu aucune nouvelle jusqu'à ce qu'on ait
appris son arrestation, en janvier 2002. De guantanamo, nous recevons des
lettres de Nizar et Mourad. Ils nous disent qu'ils vont bien et espèrent leur
libération. Certaines sont censurées".
La décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon sera
rendue le 20 mai.
10/05/03 - Un second Marocain inculpé à Hambourg
Un Marocain de 30 ans, qui était ami avec Mohamed Atta, l'un des pirates de
l'air du 11 septembre aux États-Unis, a été inculpé vendredi par la justice
allemande pour complicité de meurtres et appartenance à une organisation
terroriste pour son rôle présumé dans la préparation des attentats.
Abdelghani Mzoudi, arrêté en octobre dernier, est le second soutien présumé
de la cellule de Hambourg inculpé en Allemagne. Il risque jusqu'à 15 ans de
prison. Il a nié toute implication dans les attentats du 11 septembre,
affirmant que même s'il connaissait Mohamed Atta et d'autres membres de la
cellule d'Al Qaïda à Hambourg, il ignorait tout de leurs projets.
Abdelghani Mzoudi est accusé d'avoir apporté un soutien logistique à la
cellule de Hambourg et aidé ses membres à préserver leur image d'étudiants
ordinaires pour tromper les autorités, selon les procureurs fédéraux.
Abdelghani Mzoudi était également un ami de Mounir El Motassadeq, un
Marocain devenu en février le premier suspect dans les attentats du 11
septembre condamné dans le monde pour son rôle dans l'attaque. Abdelghani
Mzoudi devrait être jugé par le même tribunal de Hambourg qui avait condamné
Motassadeq à la peine maximale de 15 ans de prison pour les mêmes chefs.
9/05/03 - Le Pakistan va renvoyer Jack Thomas en Australie
L¹Australien Jack Thomas, 29 ans, avait été arrêté à Karachi en janvier et
soupçonné de liens avec Al Qaïda. Le gouvernement australien vient d¹être
informé par les autorités pakistanaises que celles-ci allaient abandonner les
chefs d¹inculpation retenus contre lui et l¹expulser vers l¹Australie.
9/05/03 - Saisie d¹armes et chasse à l¹homme en Arabie saoudite
55 grenades à mains, 377 kg d'explosifs RDX, 2 545 balles de différents
calibres, sept fusils-mitrailleurs Kalachnikov, plus de 80 chargeurs et du matériel
de communication ont été saisis mardi 6 mai par la police saoudienne à Ryad
lors d¹une opération contre des suspects d¹un attentat commis le 18 mars dans
la capitale saoudienne. Les suspects recherchés ont réussi à prendre la
fuite. La police a annoncé qu¹elle recherche "19 terroristes, dont 17
Saoudiens", une personne d'origine irakienne portant des passeports
koweitien et canadien, et un Yéménite, mais "d'autres personnes sont également
recherchées". Le ministre de l'Intérieur Nayef Ben Abdel Aziz a indiqué
que les ³membres de la cellule² étaient des jeunes qui avaient séjourné en
Afghanistan où ils avaient suivi une formation militaire. A leur retour dans le
royaume, certains avaient été arrêtés pour cette raison, puis relâchés. Le
prince Nayef a promis des récompenses allant jusqu'à 80.000 dollars à tous
ceux qui informeront les autorités sur la cellule et quelque 13.000 dollars
pour toute information sur l'un de ses membres. Parmi les hommes recherchés se
trouve Abderrahmane Mansour Jabarah, 22 ans, dont le frère Mohamed Mansour, 20
ans, se trouve en détention aux USA après avoir été arrêté à Oman l¹année
dernière. Les deux frères résidaient à Saint Catharines, dans l¹Ontario, au
Canada, où ils avaient émigré, du Koweit, en 1994.
9/05/03 - Les USA ont renoncé à juger un Britannique devant un tribunal
militaire
Selon le journal Daily News de New York, les USA étaient prêts à ouvrir le
premier procès pour terrorisme devant un tribunal militaire le mois dernier,
mais y ont renoncé lorsqu¹ils ont découvert que le suspect était un citoyen
britannique, pour ne pas embarrasser le gouvernement de Tony Blair. Le suspect,
dont on ignore l¹identité, aurait été prêt à plaider coupable. Sept
citoyens britanniques sont détenus à guantanamo.
07/05/03 - 22 prisonniers libérés
Le Pentagone a annoncé avoir libéré lundi 5 mai 22 prisonniers de guantanamo
sans donner de précisions sur leur identité ou leur nationalité. Le Pentagone
a nié que cette libération était le résultat d¹une lettre adressée par
Colin Powell à Donald Rumsfeld le 14 avril, mais qu¹elle avait été décidée
il y a quatre semaines et avait simplement été retrardée par la guerre contre
l¹Iraq. Dans sa lettre, Powell signalait que 8 pays alliés s¹étaient plaints
de la détention de leurs ressortissants et demandait au Pentagone d¹accélérer
le traitement de ces prisonniers, écrivant que la façon dont ils étaient
traités minait les efforts pour obtenir une coopération internationale dans la
guerre contre le terrorisme. Parmi les prisonniers libérés se trouveraient
plusieurs mineurs âgés de 13 à 16 ans. Auparavant, 23 prisonniers avaient été
libérés. le nombre des détenus à guantanamo se monte donc actuellement à
640.
Répondant dimanche 4 mai à la lettre de Powell, Rumsfeld a expliqué la
lenteur du traitement des prisonniers par le fait que de nombreuses agences
gouvernementales souhaitaient les interroger, dont le FBI, le département de la
Justice, le Département d¹État, le Pentagone, la CIA et le Service d¹immigration
et de naturalisation. « C¹est donc un processus compliqué. C¹est très lent.
»
Vendredi 2 mai, le Pentagone avait rendu publiques les ³instructions sur les
commissions militaires² qui jugeront les ³combattants illégaux ennemis². Les
personnes jugées auront droit à un avocat militaire. Si elles souhaitent avoir
un défenseur civil, celui-ci devra être citoyen US et devra recevoir une
habilitation de sécurité pour avoir accéder à certaines preuves considérées
comme secrets militaires. Les instructions déterminent la liste des chefs d¹inculpation
susceptibles d¹être retenus contre des accusés. Les ³commissions militaires²
avaient été instituées par un décret présidentiel de Bush quelques mois après
le 11 septembre 2001.
07/05/03 - 25ème tentative de suicide
Un détenu a tenté de se suicider le lundi 5 mai en soirée au sein de l¹unité
de soins intensifs du camp de détention Delta. Cette tentative était la 15ème
depuis le début de l¹année et la 25ème depuis janvier 2002.
07/05/03 - Perben questionne Ashcroft
Le ministre français de la Justice Dominique Perben a exprimé lundi 5 mai à
Paris à son homologue américain John Ashcroft sa "préoccupation" au
sujet des Français détenus sur la base de guantanamo, sans résultat immédiat.
"J'ai questionné John Ashcroft sur la situation des prisonniers de
guantanamo pour souligner le fait qu'un certain nombre de familles françaises
et un certain nombre d'observateurs français considèrent que la situation est
immobile, inchangée et préoccupante", a expliqué le ministre français
à la presse après l'entretien.
"J'ai souhaité que John Ashcroft prenne en compte cette observation de la
part de la France, et il m'a indiqué qu'il prenait acte de cette position et de
cette préoccupation française", a-t-il ajouté. John Ashcroft a renoncé
à rencontrer la presse française.
06/05/03 - Les proches des détenus français s¹impatientent
Les proches des six Français, détenus sur la base américaine de Guantanamo
(Cuba) depuis près d'un an et demi, ont manifesté leur impatience, avant la
rencontre lundi à Paris entre l'Attorney general (ministre de la Justice) américain
John Aschroft et le ministre de la Justice Dominique Perben.
Au sein du Comité de soutien des familles de deux Français de la région
lyonnaise, le ton s'est durci. "Le discours de calme ne tient plus du
tout", explique Ounsi, membre de ce comité, selon qui les amis de ces Français
en veulent autant aux États-Unis qu'à la France, qui, selon eux, ne défend
pas ses ressortissants.
Depuis leur arrestation lors de la campagne américaine en Afghanistan, les Français,
soupçonnés par lesÉtats-Unis d'être des "combattants illégaux"
proches d'Al-Qaïda, n'ont eu accès à aucun avocat et n'ont vu aucun juge,
comme les quelque 650 autres prisonniers de la base.
Leur cas pourrait être évoqué lundi lors d'un entretien entre le ministre de
la Justice Dominique Perben et John Ascroft, en marge du sommet des ministres de
l'Intérieur et de la Justice du G8, mais à ce jour aucune promesse officielle
n'a été faite à la France. De plus, les autorités américaines estiment
qu'ils relèvent du département de la Défense, et non du ministère de John
Ascroft.
Dans les rares lettres qui leurs parviennent du camp de Guantanamo, les familles
devinent une lassitude croissante. "Les dernières lettres de Nizar Sassi
et Mourad Benchellali sont parfois désespérées", explique Ounsi. Atika
Yadel, l'épouse de Brahim Yadel, un autre Français qui vivait en banlieue
parisienne, a indiqué à l'AFP n'avoir pas reçu de courrier en 2003.
Selon Ounsi, quatre des six Français sont désormais dans la même cellule,
"ce qui montre qu'ils ne sont pas de dangereux terroristes".
Si, en France, certains de ces hommes sont déjà connus des services
antiterroristes, aucune preuve n'a été à ce jour présentée --du moins
officiellement-- par les États-Unis sur leur appartenance à Al-Qaïda.
De leur côté, les avocats des familles de Nizar Sassi et Mourad Benchellali
continuent à s'activer pour obtenir de la justice française qu'elle condamne
ces détentions.
A Lyon, ils ont porté plainte, notamment pour "détention
arbitraire". Mais un juge d'instruction a rendu une décision de
"refus d'informer", estimant que les faits ne peuvent être
poursuivis.
Me William Bourdon et Jacques Debray ont fait appel de cette décision. Par un
hasard de calendrier, leur recours doit être examiné mardi par la Cour d'appel
de Lyon.
Ils ont peu d'espoir: dans ses réquisitions écrites, le parquet général a
donné raison au juge d'instruction, estimant qu'en arrêtant ces hommes les États-Unis
agissaient de manière légale "dans le cadre de résolutions de l'ONU
reconnaissant leur droit à la légitime défense", après les attentats du
11 septembre 2001. Une position "aberrante", selon Me Jacques Debray,
qui estime que le Conseil de sécurité n'a jamais légitimé les détentions
arbitraires.
Source : AFP, 4 mai 2003
16/04/03 - Noir,
gris et blanc
Les autorités US ont divisé les 662 détenus de
guantanamo en 3 catégories: les noirs, les gris et les blancs. Les noirs
devraient être jugés aux USA, les gris pourraient être renvoyés dans leurs
pays pour y être jugés et les blancs pourraient être remis en liberté. C’est
le secrétaire d’État à l’Intérieur du Pakistan, Tasneem Noorani, qui a
révélé cela à son retour d’une réunion à Washington du groupe de travail
conjoint pakistano-US sur le terrorisme. D’après Noorani, aucun des 60
Pakistanais détenus à guantanamo ne fait partie des noirs, la plupart font
partie des gris et pourraient donc être livrés au Pakistan pour y être
jugés. Des officiels US à Washington ont déclaré qu’ils étaient disposés
à remettre d’autres prisonniers de guantanamo à leurs pays d’origine, mais
que ces pays refusaient de les recevoir, par crainte de représailles de la part
d’Al Qaïda. " Ils veulent que ce soit les USA qui s’occupent de ces
cas ", a déclaré un officiel à Washington.
D’autre part, Noorani a déclaré que, selon ses interlocuteurs US, le millier
de prisonniers pakistanais encore détenus en Afghanistan pourraient être
bientôt remis au Pakistan, les services US ayant preque fini de les interroger.
Ils en auraient mis une centaine à part pour d’ultérieurs interrogatoires.
Plusieurs milliers de Pakistanais avaient été capturés en Afghanistan, mais
une bonne partie d’entre eux avaient été libérés après que leurs familles
eurent payé des rançons importantes aux seigneurs de guerre, notamment le
général Dostom.
16/04/03 - James Ujaama, le
repenti de Seattle
L’histoire de James Ujaama est typique des USA de l’après-11
septembre. C’est une histoire triste et instructive. James Earnest Thompson a
37 ans. Cet Afro-Américain converti à l’Islam et marié avec une Somalienne
a été l’un des fondateurs de la mosquée de la zone centrale de Seattle,
aujourd’hui fermée. Diplômé du collège d’Ingraham, il s’est fait
connaître par le travail social qu’il menait auprès de jeunes toxicomanes qu’il
essayait de sortir de l’enfer de la drogue, mais aussi par des sites web comme
www.stopamerica.org, qui appelaient au Jihad contre l’Amérique. Il a été
arrêté en juillet dernier à Denver et accusé de conspiration pour aider Al
Qaïda par des collectes de fonds, du matériel informatique et le recrutement
de combattants, qu’il aurait entraîné dans un ranch de l’Oregon. L’imam
de la mosquée londonienne de Finsbury Park, Abou Hamza Al Masri, avec lequel il
aurait été en contact, lui aurait envoyé deux volontaires dans ce fameux
ranch de l’Oregon. Il l’aurait aussi mis en contact avec Feroz Abbasi, un
Britannique aujourd’hui détenu à guantanamo, que Ujaama aurait accompagné
en Afghanistan en 2000. Les charges retenues contre Ujaama lui faisaient courir
le risque d’une condamnation de 20 ans à la perpétuité. Il a donc accepté
de collaborer avec la justice contre divers supects de terrorisme et a plaidé
coupable, lundi 14 avril, pour une des charges retenues contre lui: avoir
procuré de l’argent et un ordinateur aux talibans. Pour cela il risque une
condamnation à 2 ans de prison et pourrait donc être libre l’année
prochaine. Mais en échange, il s’engage à collaborer avec la justice pour
une période pouvant durer jusqu’à dix ans. Ce sera donc une drôle de
liberté que la sienne. Dans l’immédiat, il va donc charger Abou Hamza, Feroz
Abbasi et d’autres suspects. Parmi ceux-ci se trouve Oussama Kassir, un
citoyen suédois qui aurait visité le ranch de l’Oregon en novembre 1999 et
dont les autorités fédérales US cherchent à obtenir l’extradition de
Suède, ce qui semble improbable vu qu’aucun pays n’extrade ses propres
ressortissants. Il faudrait pour cela que la Suède déchoie Kassir de sa
citoyenneté. Haroun Aswat, qui avait visité le ranch avec Kassir, serait mort
au combat en Afghanistan. Trois autres habitants de Seattle liés à la mosquée
de la zone centrale et au ranch de l’Oregon, collaborent avec la justice. Il s’agit
de Semi Osman, un mécanicien de Tacoma, en attente de jugement pour détention
d’arme à feu, de Abdurrahim Al Arshad Ali, un ancien marine converti à l’Isam
durant la première guerre du Golfe, accusé d’avoir vendu l’arme à Osman
et un troisième repenti, qui a accepté de collaborer pour ne pas être
inculpé de détention illégale d’arme à feu. Reste à savoir ce que la
justice US va faire à propos de Abou Hamza et de Feroz Abbasi. L’imam
londonien vient d’être déchu de sa citoyenneté britannique et risque une
expulsion vers l’Égypte. Il est aussi recherché par le Yémen. En attendant,
il continue ses prêches sur le trottoir devant la mosquée de Finsbury park,
qui a été fermée par la police. Abbasi, considéré comme complice du
"complot" du "ranch de l’Oregon", n’est cependant pas
inculpé par la justice fédérale à Seattle. Cela mettrait fin à son
"statut" de "combattant ennemi illégal" qui justifie sa
détention à guantanamo.
16/04/03 - Moussaoui pourra
être jugé par un tribunal civil
Le département US de la Justice a déclaré lundi 14
avril dans une note écrite que les droits de Zacarias Moussaoui pourraient
être garantis lors d'un procès civil, signalant ainsi que Washington ne
souhaite pas traduire le seul inculpé des attentats du 11 septembre 2001 devant
un tribunal militaire. Le Département de la Justice répondait ainsi à Leonie
Brinkema, la juge fédérale chargée d'instruire le dossier Moussaoui, qui
avait déclaré il y a deux semaines que "le voile de secrets"
gouvernementaux entourant l'affaire la dérangeait. La juge avait également
douté que Moussaoui puisse être traduit devant une cour civile. "Le
gouvernement est persuadé que la cour pourra instruire cette affaire en accord
avec les exigences de la loi", a assuré le Département de la Justice. La
juge Brinkema a ordonné à l'administration US de répondre à Moussaoui, qui
assure sa propre défense et se plaint de ne pas recevoir suffisamment
d'informations pour bâtir une stratégie. Mercredi 9 avril, la cour d'appel
fédérale a refusé à Moussaoui le droit de défendre lui-même sa requête
visant à faire témoigner des terroristes présumés, détenus aux USA, pour
réfuter les charges de complicité avec les pirates de l'air du 11 septembre
2001.
15/04/03 - Revers pour Moussaoui
La cour d'appel fédérale US a refusé mercredi 9 avril à Zacarias
Moussaoui le droit de défendre lui-même sa requête visant à faire témoigner
des terroristes présumés, détenus aux USA, pour réfuter les charges de
complicité avec les pirates de l'air du 11 septembre 2001.
La cour a ordonné que l'audience du 6 mai se déroule à huis clos, des
informations classées secrètes devant y être discutées. L’accusé a réagi
par écrit en reprochant à la justice de lui "nier le droit le plus simple
d'être entendu".
Le gouvernement avait porté l'affaire devant la cour d'appel après que la juge
fédérale Leonie Brinkema avait accordé au prévenu le droit d'avoir accès au
prisonnier Ramzi Binalshibh, membre présumé d'Al Qaïda. Celui-ci détiendrait
des informations à même d'étayer la défense de Moussaoui, considéré comme
un coordinateur des attentats de New York et Washington. Moussaoui assure sa
propre défense, mais son dossier sera présenté par l'équipe d'avocats
désignée par le tribunal pour protéger ses intérêts. Il encourt la peine de
mort.
14/04/03 - Le gouvernement saoudien et guantanamo
Le prince Naif Ibn Abdul Aziz, ministre de l’Intérieur saoudien, a
déclaré au cours d’une conférence de presse le 10 avril que dix citoyens
saoudiens qui avaient séjourné en Afghanistan avaient été remis aux
autorités saoudiennes par les autorités syriennes. Il a ajouté que son
gouvernement suivait de près la situation des détenus saoudiens à guantanamo,
espérant qu’ils seraient prochainement extradés vers l’Arabie saoudite.
13/04/03 - "guantanamo en plein Toronto"
"Dans la grande ville de Toronto nous avons l’équivalent de
guantanamo bay": ce commentaire a été fait vendredi 11 avril par le juge
de la Cour fédérale W. Andrew MacKay qui examinait le cas de Mahmoud Jaballah,
un Égyptien détenu depuis 20 mois sur la base d’accusations des services de
renseignement canadiens selon lesquelles il serait lié à l’ organisation
égyptienne Al Jihad, qui serait liée à Al Qaïda. Entré au Canada avec un
faux passeport en 1996, Jaballah était le principal de l’école islamique de
Scarborough. Il a été arrêté une première fois en mars 1999 sur la base d’un
"certificat de sécurité nationale" émis par le gouvernement
fédéral en application du paragraphe 40.1 de la Loi d’immigration. Une fois
avalisé par un juge, ce certificat ouvre la voie aux procédures de
déportation. Ce certificat avait été annulé par un juge de la Cour suprême
qui estimait que Jaballah ne menaçait pas la sécurité nationale. Mais les
services de renseignement ont convaincu le gouvernement d’émettre un nouveau
"certificat" en août 2001. Mais la nouvelle Loi sur l’immigration
et la protection des réfugiés adoptée à l’été 2002 contraint désormais
les autorités à déterminer si les personnes menacées de déportation
risquent d’être persécutées si elles sont renvoyées dans leur pays. En
août 2002, le ministère de l’Immigration concluait que Jaballah risquait d’être
tué ou torturé s’il était renvoyé en Égypte. Depuis 8 mois, Jaballah,
détenu en isolement, attend donc que le ministre de l’Immigration et le
procureur général décident s’il doit ou non être déporté, au vu des
risques qu’il court en Égypte. Tout cela a mis en colère le juge MacKay, qui
doit décider dans les 2 semaines qui viennent si la procédure contre Jaballah
doit être poursuivie ou abandonnée. Mais même si elle était abandonnée, le
sort de M. Jaballah est incertain: le Bureau de l’immigration et des
réfugiés vient de rejeter sa demande d’asile, estimant qu’il a de
"sérieuses raisons" de croire qu’il est lié à des organisations
terroristes. Cependant, e Bureau a estimé que la femme et les 4 enfants de
Jaballah avaient droit à l’asile au Canada.
13/04/03 - Abdurrahmane Khadr à guantanamo
Abdurrahmane Khadr , 21 ans, a été transféré au camp de guantanamo le 21
mars, où il a rejoint son petit frère Omar, 16 ans, qui y est détenu depuis
juillet dernier. Les deux jeunes gens sont citoyens canadiens. Ils sont les fils
d’Ahmed Khadr, un informaticien d’origine égyptienne, dont les services US
pensent qu’il est l’un des lieutenants d’Oussama Ben Laden et qu’ils
recherchent activement ainsi qu’un autre de ses fils. Abdurrahmane avait été
capturé par les soldats de l’Alliance du Nord en Afghanistan en novembre
2001. Les autorités canadiennes ont engagé des négociations avec le
gouvernement US pour pouvoir rendre visite à Abdurrahmane. Ells avaient pu
rendre visite à Omar et avaient demandé aux autorités US de le libérer, vu
son jeune âge, arguant qu’il avait été recruté comme
"enfant-soldat", argument qu’elles pourraient utiliser aussi pour
son frère Abdurrahmane.
10/04/03 - Le gouvernement attaque une Coalition en faveur
des prisonniers devant la Cour suprême
Dans une requête adressée lundi 7 avril à la Cour suprême des USA, le
département US de la justice demande à cette juridiction de confirmer la
sentence de la 9ème Cour d’appel fédérale de San Francisco, émise en
novembre dernier. Cette sentence déclarait que la Coalition du clergé, des
professeurs et avocats n’avait aucune autorité pour entamer une action
légale en faveur des prisonniers de guantanamo. Cette Coalition basée en
Californie demande que le gouvernement permette l’accès d’avocats aux
prisonniers, définisse les charges retenus contre eux, rende publiques leurs
identités et leur permette d’accéder à un tribunal fédéral. Le
département de la Justice argue que les prisonniers, capturés à l’étranger
et détenus à l’étranger, n’ont pas le droit d’accéder à la
juridiction US, en se référant à une sentence de la Cour suprême de 1950
concernant des prisonniers allemands de guerre acpturés en Chine. Il estime d’autre
part que la Coalition n’a aucune relation avec des prisonniers de guantanamo
qui justifierait qu’elle plaide en leur faveur. De son côté la Coalition
estime que son "intérêt général pour le sort de sprisonniers" est
suffisant pour qu’elle intervienne en leur faveur. La Cour suprême devra
décider dans le courant du printemps si elle accepte d’examiner l’affaire,
enregistrée sous le n° 02-1155, sous le titre : "Coalition
of Clergy, Lawyers and Professors, et al, vs. George Walker Bush, president of
the United States, et al."
09/04/03 - USA : Sami Al Arian ne peut payer son avocat
Un juge de Tampa, Floride, a commis d’office deux avocats pour défendre le
Dr Sami Al Arian, l’informaticien accusé de diriger le Juhad islamique aux
USA, après que celui-ci eut fait savoir qu’il n’avait pas pu collecter les
fonds nécessaires à financer sa défense, soit plus d’un million de dollars.
Al Arian a attribué cette impossibilité au fait qu’il a été transféré
dans une prison fédérale et mis à l’isolement, n’étant autorisé qu’à
15 minutes d’appels téléphoniques par mois. Al Arian a aussi refusé de
renoncer à son droit à un procès rapide, ce qui sgnifierait qu’il
comparaîtrait devant un jury dès le 1er mai. Les procureurs estimant qu’ils
auront besoin d’un an pour collecter leurs preuves, ils devront demander au
juge de dénier à Al Arian son droit à un procès rapide.
08/04/03 - Victoire morale de six Algériens contre la raison d’Etat
Sous ce titre, M. Saâdoune écrit dans Le Quotidien d'Oran du 5 avril
2003 ce qui suit :
Une nouvelle victoire morale pour les Algériens de Guantanamo livrés, au
mépris d’une décision de justice, aux forces américaines par les autorités
bosniaques.
La cour bosniaque des droits de l’homme a, de nouveau, confirmé, vendredi,
que la décision des autorités bosniaques à l’encontre des Algériens, dont
certains avaient la nationalité bosniaque, était une mesure arbitraire. La
cour a estimé que la Bosnie-Herzégovine et la Fédération croato-musulmane, l’une
des deux entités du pays, ont violé plusieurs articles de la Convention
européenne des droits de l’homme, intégrée dans la Constitution bosniaque,
relatifs notamment à l’expulsion, à la détention illégale et à l’abolition
de la peine de mort, dans le cas de Mustafa Aït Idir et Belkasem Bensayah.
Les deux hommes, ainsi que quatre autres Algériens, connus désormais sous le
nom des "six de Guantanamo", étaient accusés, sans preuve, d’avoir
eu l’intention de commettre des attentats contre les ambassades américaines
et britanniques. Emprisonnés en octobre 2000 à Sarajevo, les six avaient été
innocentés par la justice bosniaque, mais les autorités bosniaques, sous
pression des Américains, ont organisé un véritable enlèvement à leur sortie
de prison et les ont livrés aux Américains qui les ont immédiatement
déportés dans la zone de non-droit de Guantanamo.
La cour bosniaque des droits de l’homme a demandé aux autorités bosniaques
"de prendre toutes les mesures possibles afin d’éviter que la peine de
mort soit prononcée ou mise à exécution" à l’encontre des deux
hommes. Elle demande également que Aït Idir et Bensayah perçoivent des
indemnités de 7 700 et 5 100 euros pour le préjudice subi. La même décision
avait été prise en octobre 2002 par la cour pour les quatre autres Algériens.
Ce nouveau jugement conforte les six Algériens injustement incarcérés dans le
camp de Guantanamo au nom de la simple raison d’Etat. Au début du mois de
janvier dernier, la Cour fédérale de Bosnie avait prononcé un jugement
rétablissant la nationalité bosniaque à l’un des six Algériens, en l’occurrence
Lakhdar Boumédienne, livrés par les autorités bosniaques. Car dans leur voie
de fait contre la justice, les autorités bosniaques avaient pris une mesure de
déchéance de la nationalité bosniaque pour certains de ces pensionnaires
forcés de l’archipel du non-droit de Guantanamo. Saisie par leurs avocats, la
Cour fédérale bosniaque avait considéré que ce précédent était illégal
et anticonstitutionnel. C’était cette même cour qui avait innocenté, en
janvier 2000, les six Algériens des accusations de terrorisme et ordonné leur
mise en liberté. Dans une obéissance aveugle aux Américains, les autorités
bosniaques les ont extraits de prison pour les remettre aux Américains. Au nom
de la raison d’Etat.
08/04/03 - Les combattants étiquetés "terroristes"
L'armée US a affirmé avoir capturé ou tué un certain nombre de
combattants étrangers dans les combats en Iraq. Les prisonniers ont permis la
découverte d'un camp d'entraînement "terroriste", a-t-elle ajouté.
Le général Vincent Brooks, porte-parole du commandement central US basé au
Qatar, a déclaré lors d'un point de presse que ce camp, à Salman Pak au
sud-est de Bagdad, fournissait la preuve d'un "lien entre le régime et le
terrorisme". Il a toutefois ajouté qu'aucun élément ne permettait de
relier ce camp à une organisation en particulier.
"Certains de ces combattants viennent du Soudan, d'Egypte et d'autres
endroits. Nous en avons tué un certain nombre et capturé un certain nombre
d'autres", a déclaré Brooks.
07/04/03 - Combien de prisonniers iraqiens ?
Les informations varient selon les sources : 8 000, 9 000 ou 6 000 ? D’après
les Marines US, 2 500 membres de la Garde républicaine se sont rendus près de
Kut, au sud de Baghdad. La plupart des prisonniers de guerre iraqiens sont
détenus dans des camps de tentes près d’Oum Qasr. Les forces britanniques
sont en train de préparer des campements pour accueillir 16 000 prisonniers. D’après
un porte-parole britannique, les envahisseurs envisagent de garder ces
prisonniers dans le sud de l’Iraq jusqu’à la fin de la guerre et de les
"rapatrier" ensuite. Le CICR a commencé à visiter les prisonniers. D’autre
part, le CICR poursuit ses démarches auprès des autorités iraqiennes pour
pouvoir visiter les prisonniers de guerre anglo-US.
07/04/03 - USA : un informaticien d’origine palestinienne détenu au
secret à Portland
Maher Hawash, un ingénieur informatique de 38 ans travaillant chez Intel,
citoyen US depuis 15 ans, né à Naplouse en Cisjordanie, a été arrêté le 20
mars dernier par le FBI à Portland. Il est depuis cette date maintenu au secret
en tant que "témoin matériel". Cette procédure, instituée par une
loi en 1984, a été utilisée contre une cinquantaine de personnes depuis le 11
septembre. Hawash est interrogé sur ses liens avec un groupe de six inculpés
de Portland, accusés d’avoir tenté de se rendre en Afghanistan à la fin de
2001 pour y combattre les forces US. Hawash est détenu à la prison fédérale
de Sheridan, dans l’Oregon. Ses amis se sont mobilisés et ont créé un site
web : FreeMikeHawash.org.
05/04/03 - USA : les médias demandent la publication des motifs d’inculpation
contre Moussaoui
L'Associated Press, la chaîne ABC, le groupe Hearst, le "New York
Times", la "Tribune Company", le "Washington Post" et
l'association Reporters Committee for Freedom of the Press ont une nouvelle fois
demandé qu'un tribunal fédéral rende publics les motifs des chefs
d'inculpation pesant sur Zacarias Moussaoui, l’unique inculpé pour les
attentats du 11 septembre, qui a demandé à assurer sa propre défense.
Les avocats des médias ont demandé jeudi au juge fédéral Leonie Brinkema de
publier l'exposé des motifs, proposant que le gouvernement US dispose de dix
jours pour les examiner et de ne pas rendre publique toute information qu'il
jugerait "sensible".
Le 29 août dernier, le juge Brinkema avait décidé de placer sous scellé les
débats de l'audience préliminaire de Zacarias Moussaoui parce que ces débats
comprenaient "des menaces, des insultes racistes, des appels à l'action,
et autres expressions inappropriées". La décision du juge Brinkema a
été prise après que le ministère de la Justice a affirmé que les motifs
avancés par Zacarias Moussaoui pourraient contenir des messages codés à
d'autres membres du réseau Al-Qaïda.
Arguant que cette décision était trop large et violait le 1er amendement de la
Constitution sur la liberté d'opinion, les médias ont estimé devant la cour
que "la presse et le public ont le droit constitutionnel et légal d'avoir
accès à ces motifs à moins que des intérêts contraignants ne
l'exigent".
04/04/03 - Les Britanniques veulent garder leurs prisonniers de guerre
D’après Geoff Hoon, le ministre britannique de la Défense, plus de la
moitié des 8 000 prisonniers de guerre iraqiens sont aux mains des forces
britanniques. D’après le quotidien The Guardian, des membres du cabinet de
Londres estiment que ce serait illégal pour Tony Blair de céder aux demandes
US et de remettre certains de ces prisonniers, considérés comme
"paramilitaires" et "combattants illégaux", à la police
militaire US. Ils font valoir qu’une extradition est impossible puisque les
USA pratiquent encore la peine capitale. Une source gouvernementale britannique
a précisé qu’il serait entièrement inacceptable que des prisonniers
capturés par les Britanniques soient déportés à guantanamo, arguant que
même si Oussama Ben Laden était capturé en Grande-Bretagne, il serait
illégal de l’extrader aux USA pour qu’il y soit jugé, étant donné qu’on
y pratique la peine capitale. Cette position est, d’après le quotidien,
partagée, par des responsables militaires britanniques au Koweït, qui ont dit
qu’ils préfèreraient que les combattants en civil, les paramilitaires et les
"Fidayin de Saddam" soient jugés pour crimes de guerre,
éventuellement par la Cour pénale internationale. Un porte-parole de
Croix-Rouge internationale a déclaré que toute personne capturée dans la zone
de guerre, que ce soit en uniforme ou en civil, devait être traitée en
prisonnier de guerre selon la Convention de Genève, qui a été étendue en
1977 à la protection de membres de groupes de guérilla.
03/04/03 - Directives militaires US sur la détention de civils iraqiens
Le commandement militaire US a rendu publiques mardi 1er avril des directives
concernant les civils iraqiens arrêtés. Ceux-ci pourront être détenus jusqu’à
30 jours et seront, pendant ce temps, traités "humainement" comme les
autres prisonniers de guerre. Ceux qui s’avèreraient avoir violé les lois de
la guerre pourraient être considérés comme "combattants illégaux"
.
03/04/03 - 24ème tentative de suicide
Un nouveau prisonnier a tenté de se suicider lundi 31 mars dans sa cellule
au camp de guantanamo. Les gardiens sont intervenus rapidement et l’ont
transféré à la section psychiatrique ouverte le 23 mars. Selon le
porte-parole militaire, le lieutenent-colonel Barry Johnson, qui a donné cette
information, 20 des 35 lits de cette nouvelle section sont actuellement occupés
par des prisonniers. 80 prisonniers seraient actuellement traités pour des
problèmes de santé mentale, dont 60% seraient sous médication.
02/04/03 - Afghanistan : un ministre taliban capturé
Les forces armées US et leurs supplétifs afghans ont commencé une vaste
opération militaire le samedi 29 mars dans le sud de l’Afghanistan, dans la
zone montagneuse de Sangisakh Shaila, à cheval sur les provinces de Kandahar et
d’Uruzgan, à environ 70 km au nord de Kandahar. Au cours de cette opération,
le ministre du Commerce du gouvernement taliban, le Mollah Abdurrazaq a été
capturé ainsi que 12 autres talibans, selon un porte-parole du gouverneur de
Kandahar. Selon la même source, 8 talibans ont été tués. L’opération
engage 1 500 soldats US et afghans.
01/04/03 - Les USA envisagent de déporter des civils iraqiens à guantanamo
Les forces d’invasion US en Iraq ont capturé au cours de rafles plus de
300 civils dans le sud de l’Iraq et envisagent de les déporter à guantanamo.
Des juristes militaires sont en train d’étudier la manière dont l’opération
pourrait être réalisée. Des tribunaux militaires examineraient le cas de ces
civils qui, s’ils étaient décrétés "combattants illégaux",
pourraient alors être déportés. Il y a de toute façon un peu plus de 300
cellules vides à guantanamo, prêtes à accueillir de nouveaux prisonniers. Les
civils capturés sont soupçonnés d’être des membres des milices et des
groupes paramilitaires du parti Baath iraqien.
30/03/03 - Naim Kouchi transféré à guantanamo
Selon Amnesty International, Naim Kouchi, le leader pachtoune de la tribu
Ahmadzaï arrêté par les forces US le 1er janvier 2003, était au nombre des
30 prisonniers transportés le 23 mars de bagram à guantanamo. Cette nouvelle
ne fera que renforcer la colère parmi ses compatriotes pachtounes, dont de
nombreux leaders sont venus à Kaboul pour plaider sa cause. Même le
"président" Karzaï et le ministre de la Défense Mohamed Fahmi ont
demandé sa libération aux forces US. Kouchi, un commandant taliban, avait
changé de côté après l’invasion US de l’Afghanistan et était en contact
permanent avec les forces US. Il a été arrêté à un barrage routier alors qu’il
se rendait à une rencontre avec Karzaï. Le commandant US en Afghanistan, le
lieutenant-colonel McNeill, a déclaré il y a quelques semaines que le sort de
Kouchi était entre les mains du Commandement central US à Tampa, en Floride.
29/03/03 - Saïd Abbasin : "rendez-moi mon taxi"
Saïd Abbasin, 25 ans, est l’un des 18 Afghans libérés de guantanamo et
relâché cette semaine par la police afghane à Kaboul. Il conduisait à bord
de son taxi deux passagers de Khost à Kaboul en janvier 2002 lorsqu’il fut
arrêté puis remis aux forces US. Déclaré innocent par les services US, il a
déclaré son intention de réclamer des compensations au gouvernement US pour l’année
de détention qu’il a subi. Et surtout, il demande qu’on lui rende son taxi,
qui était son seul moyen de subsistance.
29/03/03 - Afghanistan : inquiétudes pour Haji Naim Kouchi
Haji Naim Kouchi est un chef tribal afghan de 65 ans, qui a été arrêté
par les forces US le 1er janvier dernier alors qu’il s’apprêtat à
rencontrer le "président" Hamid Karzaï. Depuis, il a été maintenu
au secret. Amnesty International vient d’exprimer son inquiétude quand au
sort du détenu, qui est diabétique et porte une ceinture chirurgicale suite à
l’ablation d’un rein. Le CICR a remis à la famille deux lettres du détenu
mais certaines phrases avaient été noircies. Amnesty a demandé aux autorités
US d’indiquer où Kuchai est détenu, de lui garantir l’accès à des soins
médicaux, à un avocat et à des visites familiales.
29/03/03 - USA : Sami Al Arian transféré dans une autre prison
Détenu depuis son arrestation le 20 février dernier à la prison du Comté
de Hillsborough à Tampa, Floride, le Dr Sami Al Arian, accusé avec 3 autres
personnes d’appartenance au Jihad islamique, a été transféré dans la
prison fédérale Coleman du Comté de Sumter, à une heure de voiture de Tampa.
Le juge présidant le tribunal fédéral qui a examiné sa demande de remise en
liberté contre caution n’a par ailleurs pas encore rendu son verdict.
28/03/03 - Afghanistan : la libération des prisonniers pakistanais bloquée
Annoncée il y a une dizaine de jours, la libération des plus de 900
Pakistanais emprisonnés en Afghanistan depuis octobre et novembre 2001 se fait
toujours attendre. Les USA sont intervenus pour empêcher une libération
"prématurée" et ont fait savoir qu’avant d’être libérés, les
prisonniers devaient être examinés par les services US. 583 de ces prisonniers
sont détenus à Mazar-e-Sharif, 150 à Kaboul et plusieurs centaines d’autres
à Sheberghan et ailleurs.
27/03/03 - Les 18 ex-détenus afghans remis en liberté à Kaboul
Les 18 Afghans extraits du camp de guantanamo et transférés à Kaboul ont
été libérés par la police afghane mardi 25 mars après 3 jours d’interrogatoires.
Alors que la plupart d’entre eux semblaient ne pas avoir à se plaindre de
leur séjour à guantanamo, deux d’entre eux ont fait état de mauvais
traitements de la part des gardiens militaires US. Sahib Jan, 24 ans, ancien
chauffeur d’un responsable taliban, raconte qu’il a été enfermé dans un
container sans fenêtre pour avoir protesté contre la saisie de son Coran.
Nourri à travers un trou, il est alors tombé malade et a été transféré
dans une cellule individuelle où il a été laissé nu pendant une semaine.
pendant plusieurs semaines, il n’a reçu que de la nourriture froide. Il a
asssité au tabassage d’un prisonnier qui a eu le bras cassé par des gardiens
pour avoir protesté contre le fait que ceux-ci faisaient du bruit avec des
chaînes pendant les prières. Murtaza, 28 ans, lui aussi ancien chauffeur d’un
responsable taliban, a dit que ses ennuis ont commencé lorsqu’il a protesté
contre la saisie de son Coran et le sabotage des prières par les gardiens qui
sifflaient et traînaient des chaînes par terre. Il a été gazé et aspergé
au canon à eau pour avoir protesté. Il monte des cicatrices sur ses jambes,
traces des blessures occasionnées par les coups de pied assénés par des
gardiens lourdement bottés. Il se plaint aussi d’avoir été enfermé dans
des pièces rendues glaciales par l’air conditionné et d’avoir été soumis
à des fouilles au corps intensives. "C’était une vie en cage". Il
a précisé que certains des détenus avaient été interrogés 20 fois, d’autres
50 ou 60 fois. Il a passé deux mois à Sherberghan et 5 mois à Kandahar avant
d’être déporté à guantanamo.
La plupart des prisonniers avaient été capturés par les troupes du général
Dostom puis revendus aux forces US. Sher Gulab, de Jalalabad, a, lui, été
arrêté au Pakistan où il travaillait et dit ne pas en vouloir aux US mais aux
Pakistanais parce qu’ils l’ont arrêté. Un autre homme, Bismillah, dit
avoir été susupecté d’appartenance à Al Qaïda parce qu’il est sourd et
ne comprenait pas les questions des interrogateurs US.
27/03/03 - Temara, une succursale marocaine de guantanamo ?
Des détenus musulmans soupçonnés d’appartenance à Al Qaïda seraient
détenus au siège de la DST marocaine, un imeuble de deux étages dans la
banlieue de Rabat, à Hay Ryad, près de la forêt de Temara. C’est ce qui
ressort de plusieurs témoignages publiés par la presse marocaine de personnes
qui pensent avoir été détenues à cet endroit. Selon un avocat, 25 personnes
y seraient actuellement détenues. Les autorités ont d’autre part démenti
des informations selon lesquelles des Marocains détenus à guantanamo auraient
été transférés au Maroc. Il y aurait actuellement 17 prisonniers marocains
à guantanamo.
26/03/03 - Libérés de guantanamo, mais détenus à Kaboul
Les 18 prisonniers "libérés" il y a quelques jours de guantanamo
ont été transférés dans une prison de Kaboul. D’après le ministre adjoint
de l’Intérieur afghan, Hilaluddin Hilal, ils seront interrogés par des
enquêteurs pour savoir d’où ils sont. Ensuite, leurs histoires seront
vérifiées dans leurs lieux d’origine. Les Afghans seront remis en liberté.
Les originaires d’autres pays ne seront pas remis en liberté : "
Personne ne les a invités ici pour une réception ou un mariage. Ils sont venus
pour combattre. Ils sont probablement d’Al Qaïda. "
26/03/03 - Les oubliés de guantanamo
Sous ce titre, le site Algeria Interface (http://www.algeria-interface.com)
a publié le 21 mars 2003 l’article suivant de Daikha Dridi :
Le désintérêt est tel pour les Algériens prisonniers à Guantanamo que
personne n’est même capable d’en donner le nombre exact. Les autorités
algériennes semblent indifférentes au sort de ses ressortissants, détenus
dans l’arbitraire le plus total de l’administration américaine.
Abdelkader Ait Idir est inquiet depuis octobre dernier. Depuis qu’il a
reçu la dernière lettre de son frère Mustapha, emprisonné à Guantanamo. Une
lettre écrite en bosniaque, destinée à son épouse à Sarajevo, dont
plusieurs passages ont été barrés. "C’est la première fois qu’on
reçoit une lettre visiblement censurée. Je suis très anxieux, je n’ai plus
de nouvelles de mon frère. On nous dit qu’un détenu est hospitalisé,
soi-disant après avoir tenté de se suicider. Mais ça, c’est leur
propagande, les tentatives de suicide, nous on n’y croit pas", dit
Abdelkader, un entrepreneur en travaux publics, qui est devenu, par la force des
choses, porte-parole des familles des détenus algériens à Guantanamo.
Combien sont-ils? Abdelkader Ait Idir, qui représente les familles de six
prisonniers livrés par le gouvernement bosniaque en janvier 2002 aux
Américains, parle de 24 Algériens en tout. Une information qu’il n’a pas
obtenue auprès des autorités algériennes mais d’un avocat du Qatar qui
tente de défendre, à titre humanitaire, une quarantaine de détenus de
nationalités diverses. Les algéro-bosniaques sont Mustapha Ait Idir, 33 ans,
Boudelaa El Hadj, 37 ans, Nechla Mohamed, 34 ans, Lahmar Saber 34 ans, Bensayah
Belkacem, 40 ans et Lakhdar Boumediene, 37 ans.
Exception faite de Ait Idir, parti en 1993 d’abord pour l’Italie, les cinq
autres ont quitté l’Algérie à la fin des années 80, début 90, pour se
rendre en pèlerinage à La Mecque. De là-bas, leurs destins finissent par se
croiser dans la Bosnie de l’après-guerre, où les ont envoyés des
organisations humanitaires ou caritatives, parfois gouvernementales, comme le
Croissant-rouge des Émirats Arabes Unis, dont ils sont les employés. En dehors
de Ait Idir et Boumediene, qui sont employés en tant qu’experts en
informatique, les quatre autres sont des administratifs.
Arrêtés en novembre 2001 par la police bosniaque, ils ont été accusés par
les autorités américaines d’avoir planifié des attentats contre les
ambassades américaine et britannique à Sarajevo. Détenus dans cette ville
pendant trois mois, ils ont finalement été acquittés par la Cour suprême
bosniaque. Mais le jour de leur libération, à quatre heures du matin, et sous
les yeux de leurs familles qui attendaient derrière les grilles, ils sont
menés, cagoulés, vers une destination inconnue.
"Ce n’est qu’un mois plus tard que j’ai su que mon mari se trouvait
à Guantanamo", raconte Soraya, l’épouse de Mohamed Nechla, rentrée
depuis à Laghouat, dans le sud algérien. C’est la Croix-Rouge internationale
qui l’a contactée: "ils nous ont dit: nous avons vu vos maris, ils vont
bien, nous ne pouvons rien vous dire d’autre, écrivez des lettres que nous
transmettrons". La première lettre, Soraya ne l’a reçue que cinq mois
plus tard. "Ma santé est bonne, ne t’inquiète pas", c’est ce qu’écrivent
les six détenus à leurs familles. "Aucun d’entre eux ne donne des
détails sur la manière dont ils sont traités, sur les interrogatoires, on ne
sait jamais s’ils vont vraiment bien, s’ils sont obligés de nous dire cela,
ou s’ils veulent seulement nous rassurer", poursuit Soraya Nechla.
L’indifférence des officiels algériens
Les lettres, envoyées aux épouses, photocopiées en plusieurs exemplaires,
font en général le tour de la famille. Courtes, écrites sur des imprimés qui
portent la mention "exclusivement réservé aux informations personnelles
et familiales", elles se ressemblent toutes, tant elles évitent le
détail. "Je ne sais de quoi on m’accuse, écrivait, il y a un an de
cela, Belkacem Bensayah à son épouse, une Bosniaque de Sarajevo. Je vais
bientôt être libéré, je n’ai rien commis, et toute la Bosnie le sait, je
suis innocent. Prends soin de toi et de nos filles, et veille sur leur bonne
éducation. Ton mari, aimant et fidèle".
Le plus loquace des Algériens de Bosnie est sans doute Mustapha Ait Idir, qui
se plaint ouvertement du traitement carcéral dans sa dernière lettre
censurée. Il raconte également dans une précédente missive qu’il ne
comprend pas que, lors des interrogatoires, il n’est jamais question des
attentats qu’ils étaient supposés avoir planifiés, "ils ne leur posent
que des questions sur les organisations où ils travaillaient, leurs
financements et surtout sur la communauté arabe de Bosnie, c’est tout ce qui
les intéresse", dit Abdelkader Ait Idir. Face au désintérêt total des
officiels algériens pour ces détenus, il a abandonné son travail pour se
consacrer à plein temps à son frère.
De tous ceux à qui il a écrit, de toutes les personnalités ou institutions
interpellées, en près d’un an de harcèlements, seule l’ambassadrice des
États-Unis à Alger, Janet Sanderson, lui a officiellement répondu, pour le
"conseiller" de s’informer auprès des autorités algériennes. Le
député Aribi Hassan du parti El Islah (islamiste) s’est montré, quant à
lui disponible, solidaire, et efficace. Après avoir organisé des conférences
de presse des familles de détenus à l’Assemblée nationale, il se trouve
actuellement aux États-Unis dans le but de se rendre à la base américaine de
Cuba, ou, selon le Washington Post, une épidémie de tentatives de suicides
sévit.
Alors que de nombreux détenus ont reçu la visite d’officiels de leur pays,
parfois même plusieurs visites, les Algériens, eux, n’ont vu personne
arriver: "j’ai envoyé une lettre à l’ambassade d’Algérie à
Washington, écrit Mustapha Ait Idir, je leur ai dit notre situation, je leur ai
demandé de l’aide, mais personne n’est jamais venu nous voir, il n’y a
que les Algériens qui n’ont jamais reçu aucune visite de leurs
représentants". "Vous savez, ce sont aussi des Bosniaques", nous
dit le chargé des affaires consulaires de l’ambassade d’Algérie, qui n’est
pas sur lui-même de connaître le nombre exact de prisonniers algériens.
À Washington, l’ambassade algérienne ne fait que refléter l’indifférence
d’Alger. L’administration Bush a offert la possibilité à tous les pays
dont des ressortissants sont incarcérés à Guantanamo de leur rendre visite.
Le gouvernement algérien n’en a jamais manifesté le souhait, répondent
invariablement les officiels américains lorsqu’ils sont interpellés sur ce
sujet.
Même les régimes les plus dictatoriaux ont au moins fait semblant de s’intéresser
au sort de leurs citoyens, dit l’épouse d’un prisonnier algérien,
"mais il est vrai qu’il est difficile de faire semblant de s’intéresser
à quelques prisonniers enfermés dans des cages à Cuba quand on a fait
disparaître plus de 7 000 personnes à domicile".
25/03/03 - 650 - 19 + 30 = 661
19 prisonniers afghans ont été libérés vendredi 21 mars du camp de
guantanamo et ont été acheminés à bagram, la base aérienne US près de
Kaboul qui sert aussi de centre de détention. Dimanche, une trentaine de
nouveaux prisonniers ont été trasnférés de bagram à guantanamo. On ignore
leurs nationalités. Désormais, les prisonniers de guantanamo sont 661.
22/03/03 - 23ème tentative de suicide
Un prisonnier a fait une nouvelle tentative de suicide par pendaison tôt
dans la journée du mercredi 19 mars, ce qui porte le nombre de tentatives de
suicide parmi les prisonniers de guantanamao à 23 depuis janvier 2002. Le
prisonnier, qui avait déjà fait plusieurs tentatives de suicide, a été
examiné à l’infirmerie deu camp puis ramené dans sa cellule. Selon les
autorités du camp de détention, 80 prisonniers sont actuellement traités pour
"troubles mentaux", dont 60% reçoivent des médicaments.
21/03/03 - Témoignages sur la torture à bagram
Si on ignore encore tout des méthodes utilisées par les services US pour
interroger les prisonniers de guantanamo, des informations commencent à filtrer
sur celles utilisées à bagram. Il n’y a aucune raison de penser qu’il en
aille autrement à guantanamo. Le Monde du 15 mars a publié le reportage
de Françoise Chipaux, son envoyée spéciale à Peshawar, qui a pu rencontrer
deux anciens prisonniers de bagram.
"Par la lumière de la porte à l'autre bout du hangar, nous déterminions
à peu près l'heure des prières." Récemment libéré de la prison de
Bagram après un séjour de deux mois et cinq jours, Mohammed (un nom d'emprunt,
par crainte des représailles) avoue n'avoir vu le ciel qu'une seule fois quand
il fut réquisitionné pour vider les latrines. Alors que l'armée américaine
enquête sur la mort suspecte de deux détenus à Bagram et que les défenseurs
des droits de l'homme dénoncent les conditions de détention et
d'interrogatoire des personnes arrêtées, Mohammed et Saïf-ur-Rahman - un
autre détenu récemment libéré - livrent leurs témoignages.
La prison de Bagram, établie sur une ancienne base aérienne construite par les
Soviétiques et aujourd'hui occupée par l'armée américaine et les troupes de
la coalition antiterroriste, est proche de Kaboul. Elle renferme une centaine de
détenus, selon le colonel Roger King, porte-parole américain à Bagram. Ils
sont apparemment séparés entre le "menu fretin" et ce que les
Américains pensent être "de gros poissons".
Saïf-ur-Rahman, frère du chef de guerre Malik Zahrin, qui collabore avec les
États-Unis, a été l'un de ces "gros poissons" avant que les
Américains ne s'aperçoivent de leur erreur. Arrêté par des soldats
américains sur une route de la province de Kunar, alors qu'il revenait à
Asadabad après avoir été nommé par le gouvernement responsable de la
reconstruction, Saïf-ur-Rahman a d'abord été emmené sur la base d'Asadabad.
Après un très sommaire interrogatoire, il a été transporté par
hélicoptère sur la base de Jalalabad (est de Kaboul). "Ils m'ont mis, nu,
dans une pièce avec deux soldats et deux chiens, dit-il. Un soldat versait de
l'eau glacée sur moi. Comme je leurs disais que j'étais un ancien moudjahidin,
que j'avais combattu les Russes, l'un d'eux m'a dit de faire attention, que les
chiens étaient russes. Je suis resté une demi-heure comme cela. Après, les
deux soldats sont partis et sont entrés un étranger en civil et deux
interprètes afghans. Ils m'ont donné une couverture et des cigarettes et ont
commencé à m'interroger." Pendant les 24 heures passées à Jalalabad,
Saïf-ur-Rahman a été interrogé deux fois. Le reste du temps, "à part
une vingtaine de minutes où j'étais allongé avec des chaînes aux mains et
aux pieds, j'ai dû rester debout sans pouvoir dormir", raconte-t-il.
Emmené ensuite à Bagram, par hélicoptère, Saïf-ur-Rahman a été installé
au premier étage du centre de détention, où sont placés les prisonniers de
première importance. "Ils m'ont d'abord coupé les cheveux, donné un
uniforme rouge. Pendant 24 jours, j'ai été seul dans une petite pièce, les
mains menottées devant, avec l'autorisation de m'allonger seulement deux heures
par jour. Il y avait des gens qui parlaient tout le temps, de la lumière en
permanence et quand j'étais fatigué, ils venaient pour me dire debout,
tenez-vous." Saïf-ur-Rahman affirme alors avoir subi 230 interrogatoires.
"Assis, debout"
Il a ensuite rejoint le "menu fretin" au rez-de-chaussée. Les
détenus y sont gardés dans des box séparés par des grillages, par groupes de
huit à dix, avec interdiction de se parler. "Si vous dites un mot, vous
êtes punis", affirme Mohammed. Ce hall est en permanence éclairé par
deux rangées de puissantes lampes. "Les soldats vous regardent en
permanence. La nuit, ce sont souvent des femmes et elles parlent très fort pour
nous empêcher de dormir", ajoute-t-il en précisant que, même allongés,
les prisonniers n'ont pas le droit de se couvrir la face. Outre la privation de
sommeil, le rationnement semble faire partie des méthodes d'interrogatoires.
"Un petit biscuit, un petit paquet de raisins secs, des légumes en
paquets, toujours froid et seulement deux fois par semaine une moitié de rôti
-un pain plat-", explique Mohammed.
"Avant les interrogatoires, ils vous conditionnent, note Mohammed. Ils vous
disent sans arrêt : "Assis, debout". Ils vous empêchent de
dormir." L'une des menaces favorites paraît être l'envoi sur la base
américaine de Guantanamo (Cuba). "Un jour, ils m'ont apporté des cailloux
et m'ont dit de les compter. J'ai compté 50 et ils m'ont dit : c'est le nombre
d'années que vous passerez à Guantanamo si vous refusez de parler",
confie Saïf-ur-Rahman.
Ces deux prisonniers n'ont jamais été battus. Mais Mohammed affirme avoir
été interrogé presque quotidiennement (55 jours sur 65 de détention) et
ajoute : "Nous avons entendu quelques fois des gens battus et il y a des
cellules spéciales pour les prisonniers spéciaux." Après le 1er mars, au
Pakistan, Khaled Cheikh Mohammed, considéré comme le numéro trois d'Al-Qaida,
aurait été conduit à Bagram.
21/03/03 - Un avocat saoudien dénonce la propagande US
L’annonce, faite à Copenhague par l’ambassadeur itinérant US pour les
crimes de guerre, Pierre-Richard Prosper, qu’une "poignée" de
prisonniers de guantanamo allait être prochainement libérée a été
dénoncée le 13 mars par l’avocat saoudien Kateb Al Shemmary. Ce dernier, qui
est le secrétaire général du Comité pour la défense des prisonniers de
guantanamo, a précisé qu’à ce jour, seuls 3 détenus avaient été
libérés. Ils étaient tous très âgés et l’un d’eux souffrait de
troubles mentaux. Selon Al Shemmary, cette déclaration visait à améliorer l’image
des USA auprès des pays musulmans à la veille d’une attaque contre l’Iraq.
Il a ajouté : " J’exige urgemment des autorités US qu’elles libèrent
immédiatement tous les prisonniers innocents, qu’elles permettent aux autres
de se défendre et qu’elles permettent à des avocats et à des journalistes
de leur rendre visite. "
13/03/03 - La Cour d’appel de Washington confirme le non-droit
La Cour d’appel du District de Columbia vient de rendre un jugement qui
instaure de fait un "Goulag" US. Elle a décidé que les prisonniers
de guantanamo ne pouvaient pas bénéficier des droits constitutionnels US
puisqu’ils sont des étrangers détenus sur un territoire qui échappe à la
juridiction US. La Cour, dans son jugement, invoque une jurisprudence de 1950,
qui déniait les droits constitutionnels à des prisonniers de guerre allemands
détenus dans une prison militaire US en Allemagne après avoir été capturés
aux côtés de soldats japonais en Chine. Les avocats des 16 plaignants - 12
Koweïtiens, 2 Australiens et 2 Britanniques - devront donc se tourner vers une
Cour d’appel supérieure ou vers la Cour suprême US. Commentant ce jugement,
Amnesty international a déclaré : " Détenir des gens sans inculpation et
sans accès à un défenseur risque de créer un "Goulag américain"
pour les personnes détenues dans le cadre de la guerre contre le terrorisme.
"
13/03/03 - José Padilla a droit à un avocat
Le juge fédéral de Manhattan Michael Mukasey avait décidé en décembre
dernier que José Padilla, arrêté le 8 mai dernier et accusé d’être un
"combattant ennemi", avait le droit de rencontrer son avocate. Le
gouvernement avait fait opposition à cette décision. Le juge vient de
récidiver et de confirmer son précédent jugement: Padilla a le droit de
rencontrer son avocate. Reste à savoir combien de temps cela prendra. Les
procureurs vot sans doute faire appel de cette décision. Et ils invoqueront
sans doute la décision de la cour d’appel de Richmond, Virginie, qui a
dénié le droit à la défense pour Yasser Essam Hamdi, un autre
"combattant ennemi" de nationalité US, d’abord détenu à
guantanamo puis, une fois découverte sa nationalité, transféré sur un
bateau-prison à Richmond.
12/03/03 - L'ambassadeur US n'a pas de réponses aux questions des députés
danois : Pierre-Richard Prosper, l'ambassadeur itinérant US pour les crimes
de guerre, a rencontré lundi 10 mars les parlementaires danois membres de la
Commission juridique du Folketing, le Parlement danois. Ses réponses évasives
ont suscité la colère de plusieurs parlementaires. Il n'a notamment pas su
répondre à la question : " Pourquoi les autorités Us ont-elles qualifié
les prisonniers de guantanamo de "combattants ennemis illégaux?"
" Il s'est vu contraint de répondre qu'il reviendrait lorsqu'il aurait
"plus d'informations", ce qui a suscité l'étonnement des
parlementaires. D'autre part, Prosper a annoncé que les autorités US
envisageaient de libérer " une poignée de prisonniers, dont les USA
considèreent qu'ils ne constituent plus une menace pour la communauté
internationale. "
12/03/03 - 22ème tentative de suicide : Une 22ème tentative de suicide
a eu lieu à guantanamo dimanche 9 mars. Selon un porte-parole de la base
militaire de guantanamo, le détenu n'en était pas à sa première tentative.
Selon lui, "les gardiens sont intervenus immédiatement et ont empêché
des dommages sérieux." Transporté à l'infirmerie pour observation, le
détenu a été ensuite ramené dans sa cellule.
12/03/03 -Des prisonniers transférés en Jordanie ?
L'Observatoire islamique d'Amman a annoncé que, selon ses informations, un
certain nombre de prisonniers de guantanamo avaient été transférés en
Jordanie pour y être interrogés. Cette information n'a pu être confirmée par
aucune autre source.
12/03/03 -Le Parlement de Bahreïn examine l'affaire de guantanamo
La Commission du Parlement de Bahreïn pour les Affaires étrangères, la
défense et l'Économie nationale a soumis, pour débat, le dossier contenant
les informations qu'elle a pu recueillir sur les Bahreïnis détenus à
guantanamo et sur les 10 étudiants disparus en Iraq depuis 12 ans, au
Président du Parlement Khalifa Al Dhahrani. Ce dossier devait être débattu
lors de la session hebdomadaire du parlement.
10/03/03 Nouvelle tentative de suicide
: Vendredi 7 mars, un détenu a de nouveau tenté de se suicider, ce qui porte
à 21 le nombre de tentatives de suicide à guantanamo, dont 11 depuis le début
de l'année. Le cas le plus grave est celui du détenu qui a tenté de se
supprimer le 16 janvier dernier et se trouve toujours à l'infirmerie du camp,
avec de graves lésions cervicales.
09/03/03 - Bush : "nous ne les torturons pas" : Lors d'une
rencontre privée avec le Haut commissaire des Nations unies pour les droits
humains, Sergio Vieira de Mello, jeudi 6 mars, le président Bush a juré que
" les USA n'ont pas eu recours et n'auront pas recours à la torture dans
les interrogatoires des suspects de terrorisme détenus par les USA. " Mais
le débat qui agite les USA se poursuit : les détenus de bagram, de guantanamo
et d'ailleurs sont-ils soumis à la torture? Cela n'expliquerait-il pas les
vingt tentatives de suicide à guantanamo en un an et les deux morts, en
décembre dernier, de Bagram? Pour John Parry, professeur de droit à
l'Université de Pittsburg, " il ne s'agit pas de la torture classique en
vigueur en Europe au XIXème siècle et il y a beaucoup de manières de rendre
la vie dure à un prisonnier. " Syed Gul Mohamed Shah et Ayoub Ali Khan,
deux citoyens indiens musulmans détenus "par erreur" pendant plus
d'un an au Metropolitan Detention Center de Brooklyn après le 11 septembre, ont
dressé la liste des méthodes utilisées à leur encontre. Par exemple, "
toutes les dix minutes, un gardien venait frapper avec un marteau sur la porte
de fer de notre cellule d'isolement pour nous empêcher de dormir. Ente deux
interrogatoires, nous étions contraints de rester debout ou dans des positions
très inconfortables 24 heures sur 24, sous un éclairage permanent au néon.
" Un "manuel de torture mentale et psycholgique" rédigé par la
CIA en 1983 et distribué dans le monde entier, notamment en Amérique latine,
donne des indications sur les "nouvelles méthodes de torture": "
La souffrance infligée de l'extérieur renforce la volonté de résistance,
tandis que la douleur qui vient du moi profond la brise. "
D'après Vince Cannistraro, ancien directeur du Centre anti-terrrrorisme de la
CIA, chaque fois que la torture psychologique ne parvient pas à faire plier les
prisonniers de guantanamo et bagram, les USA remettent les prisonniers à des
pays comme la Jordanie, l'Égypte, les Philippines et le Maroc, qui pratiquent
la torture "traditionnelle". Ce que dénonce Human Rights Watch :
" Ils laissent le travail sale à d'autres et s'imaginent ainsi pouvoir
s'en sortir avec les mains propres légalement. " " Des temps
exceptionnels réclament des mesures exceptionnelles ", dit Alan Dershowitz,
un professeur de droit de Harvard qui justifie la torture "propre". Il
est vrai que ce soi-disant "libéral" s'est déjà fait connaître en
proposant aux Israéliens de détruire un village ou un quartier palestinien
choisi au hasard sur une liste informatisée après chaque action de la
résistance palestinienne.
08/03/03 - Human Rights Watch écrit à Donald Rumsfeld : L'organisation
US de défense des droits humains Human Rights Watch a adressé le 6 mars une
lettre circonstanciée au secrétaire US à la Défense Donald Rumsfeld pour
exiger la libération des prisonniers de guantanamo appartenant à 3 catégories
: " les soldats talibans capturés dans la guerre maintenant finie entre
les USA et le gouvernement d'Afghanistan, à moins qu'ills ne soient poursuivis
pour crimes de guerre; les civils qui n'ont pas de relation notable avec Al
Qaïda ou les talibans et qui n'auraient probablement jamais dû être envoyés
à guantanamo; les suspects de terrorisme dont la détention n'a rien à voir
avec la guerre en Afghanistan, à moins qu'ils ne soient inculpés d'un crime et
poursuivis. "
06/03/03 - Rencontre USA-Danemark sur le prisonnier danois
Le sort du seul Danois détenu à guantanamo, Slimane Hadj Abderrahmane, fera
l’objet de discussions entre le ministre danois des Affaires étrangères, Per
Stig Moeller et Pierre Richard Prosper, ambassadeur itinérant US pour les
crimes de guerre, attendu à Copenhague lundi prochain. En même temps une
délégation danoise prépare une visite à Washington, où elle demandera à
visiter le prisonnier et devrait aussi demander sa libération. Après
Copenhague, Prosper devrait se rendre à Stockholm pour y évoquer le sort de
Mehdi Ghezali, l’unique Suédois détenu à guantanamo.
05/03/03 - 20 prisonniers transférés dans un nouveau bloc
20 prisonniers du Camp delta ont été transférés pendant le week-end au
Camp 4, un nouveau bloc de détention de "sécurité moyenne" qui est
en construction. Au Camp Delta, les prisonniers n’ont le droit de sortir de
leurs cellules individuelles que 2 fois 15 minutes par semaine. Le nouveau bloc
offre, selon les autorités militaires du camp, des "récompenses"
pour les détenus "coopératifs" telles que des dortoirs, plus de
livres, plus de douches et plus de temps de sortie. Parmi les autres
"récompenses", les autorités citent : du chewing-gum, des livres
religieux, du beurre de cacahuètes et de la confiture. Les détenus
transférés au Camp 4 pourraient être des "candidats à une éventuelle
remise en liberté", selon le lieutenant-colonel Johnson, porte-parole
militaire, qui a aussi annoncé qu’une nouvelle tentative de suicide avait eu
lieu mais que les gardiens avaient pu prévenir "toute blessure
sérieuse".
03/03/03 - USA : Sami Al Arian hospitalisé
Le professeur Sami Al Arian, qui mène une grève de
la faim depuis son arrestation le 20 février dernier, a été conduit vendredi
28 février aux urgences de l’Hôpital général de Tampa, Floride, où il a
passé deux heures avant d’être reconduit à la prison du Comté de
Hillsborough. Là, il a été placé dans une cellule où il sera sous
observation directe 24 heures sur 24. Les responsables pénitentiaires ont
refusé de fournir des détails sur son état de santé.
02/03/03 - USA : le Pentagone dresse une liste de "crimes de guerre"
Le Pentagone a publié vendredi 28 février une liste de 24 crimes dont des
suspects de terrorisme pourraient être accusés devant des tribunaux militaires
US. Ces crimes, de l’enlèvement au viol en passant par l’empoisonnement,
sont tous considérés comme crimes de guerre. La liste a été présentée
comme un "projet", qui serait finalisé à la mi-mars après avoir
reçu des "commentaires publics", a fait savoir le département de la
Défense. Aucune précision n’a été apportée sur l’identité des
personnes qui pourraient être traduites devant des tribunaux militaires en
vertu de ces accusations. Mais les autorités US envisageraient de le faire pour
Zakarias Moussaoui, le Français détenu en Virginie. Celui-ci a demandé la
comparution comme témoin de Ramzi Binalshibh, présenté comme lieutenant d’Oussama
Ben Laden, et cette demande a été acceptée par le juge Brinkma, qui instruit
le dossier Moussaoui. Mais comme Binalshibh aurait, lors de ses interrogatoires,
blanchi Moussaoui, les procureurs tentent désormais de contrer la décision du
juge Brinkma.
02/03/03 - USA : un étudiant saoudien arrêté dans l’Idaho
Sami Omar Al Hussayen, un étudiant en sciences de l’informatique à l’Université
de l’Idaho, a été arrêté mercredi 26 février. Il est accusé de
"fraude" pour ne pas avoir déclaré l’aide qu’il avait apporté
à une association humanitaire accusée de promotion du terrorisme par un grand
jury et pour ne pas avoir fait état de ses activités extra-universitaires dans
sa demande de visa pour études. Une partie de l’argent collecté par l’accusé
aurait été versée à l’Assemblée islamique d’Amérique du Nord, basée
dans le Michigan. Arrivé aux USA en 1994, Sami Omar est entré à l’Université
d’Idaho en 1999 pour y faire un doctorat en sciences informatiques. L’Association
des étudiants musulmans de l’Université, dont il a été le président, a
protesté de son innocence. Il risque une peine maximale de 25 ans de prisons en
vertu des 11 inculpations qui pèsent contre lui. Sa femme Maha a été détenue
pendant 5 heures et interrogée en l’absence d’un avocat. Les agents du FBI
ont confisqué son chéquier.
02/03/03 - UE : la France bloque l’accord d’extradition avec les USA
La présidence grecque de l’UE a décidé le 28 février de reporter à
"mai ou juin" l’adoption du Pacte d’extradition et de coopération
judiciaire avec les USA, devant l’opposition française à certaines clauses
du pacte. Le représentant français au Conseil des ministres de la Justice a
bloqué l’adoption de ce pacte, négocié depuis plus d’un an. Ainsi, la
France est le seul pays opposé au pacte, après que les réserves émises par
le Portugal eurent été levées par l’adoption d’une déclaration annexe.
Objets du blocage: la France réclame qu’en cas de demande d’extradition
émanant à la fois des USA et d’un pays européen, la priorité soit donnée
au pays européen; en outre, la France a argué qu’elle n’obtiendrait pas la
ratification par son parlement du pacte si celui-ci n’excluait pas les cas
pouvant finir devant des juridictions spéciales comme celui des détenus de
guantanamo.
01/03/03 - USA : le FBI a utilisé des informations du Mossad pour arrêter
Sami Al Arian
Selon le magazine new-yorkais Forward ( http://www.forward.com/index.html),
des informations fournies par le Mossad israélien ont joué un rôle-clé dans
l’enquête du FBI qui a conduit à l’arrestation du Dr Sami Al Arian et de 3
autres personnes le 20 février. Une délégation du FBI se serait rendue l’année
dernière en Israël et aurait reçu du Mossad des renseignements recueillis en
1994 par un agent sioniste libyen infiltré au siège du Jihad islamique à
Damas. Celui-ci aurait enregistré une conversation téléphonique entre le Dr
Al Arian et Damas. Cet agent, dont le travail aurait permis l’exécution par
le Mossad du secrétaire général du Jihad islamique, Fathi Shiqaqi, à Malte
en 1995, aurait par la suite été démasqué et exécuté par les Syriens. Les
informations fournies par le Mossad ne pouvaient être utilisées dans une
procédure judiciaire avant l’adoption de l’US Patriot Act en 2001. C’est
désormais possible.
01/03/03 - Espoirs du père de David Hicks après les déclarations de Tony
Blair
Terry Hicks, le père de l’un des 2 Australiens détenus à guantanamo, a
déclaré qu’il espérait que les déclarations de Tony Blair sur guantanamo
allaient constituer une pression sur le gouvernement australien pour qu’il
agisse. " Cela ne me surprend pas que l’Australie reste silencieuse. je
pense qu’à ce stade le gouvernement australien est embarrassé par cette
situation et qu’il ne veut pas en entendre parler. Plus le temps passe et plus
les gens oublient, et ça passe sous le tapis. "
28/02/03 - Tony Blair interpellé sur guantanamo
Interpellé mercredi 26 février sur la situation du citoyen britannique
Feroz Abassi, détenu à guantanamo, par le député travailliste Geraint Davies,
le Premier ministre britannique Tony Blair a déclaré : " C’est une
situation hautement inhabituelle et difficile. Nous recevons encore des
informations assez valables des gens qui sont là-bas. Mais je suis d’accord
qu’il s’agit d’une situation irrégulière et certainement nous devrions
essayer d’y mettre fin aussi rapidement que possible. " Davies a
déclaré que Blair devait exercer des pressions sur les autorités US pour qu’elles
inculpent et punissent Abassi ou bien le remettent à la grande-Bretagne.
28/02/03 - Vieira de Mello critique le Pakistan et les USA
Au terme d’une visite de 3 jours au Pakistan, le Haut commissaire des
Nations unies pour les droits humains, Sergio Vieira de Mello a critiqué
mercredi 26 février, au cours d’une conférence de presse à Islamabad, le
Pakistan pour avoir remis aux USA environ 450 suspects d’appartenance à Al
Qaïda sans inculpation ni procès. M. de Mello a dit que les familles des
prisonniers avaient le droit de savoir de quoi on les accusait. Il a dit avoir
rencontré les familles de deux détenus de guantanamo à Peshawar, qui n’avaient
reçu aucune nouvelle des prisonniers depuis leur arrestation.
28/02/03 - Nouvelle visite du CICR
Le Comité international de la Croix-Rouge a entamé la semaine dernière une
nouvelle mission de visite des prisonniers de guantanamo, qui durera six
semaines. Au cours de la mission, le CICR s’entretiendra avec chaque
prisonnier individuellement et avec les responsables militaires du camp.
28/02/03 - USA : Sami Al Arian licencié de l’Université de Floride du
Sud
Judy Genshaft, présidente de l’Université de Floride du Sud, a annoncé
mercredi 26 février le licenciement du professeur Sami Al Arian, enseignant de
sciences informatiques, détenu depuis le 20 février sous 50 chefs d’inculpation
et accusé d’être le chef du Jihad islamique pour les USA. La direction de l’université
avait suspendu Al Arian en décembre 2001 mais avait été contrainte de
continuer à lui payer un salaire en le déclarant en "congé
administratif".
27/02/03 - L’ONU critique les USA
Le groupe de travail de la Commission des droits de l'homme de l'ONU sur la
détention arbitraire a critiqué mercredi 19 février à Genève les conditions
de détention des personnes arrêtées aux USA, soupçonnés d'avoir été
impliquées dans les attentats du 11 septembre 2001.
Le groupe d'experts, sous la direction du Français Louis Joinet considère que,
dans deux cas, qui lui ont été soumis, de personnes détenues sur le
territoire des USA, depuis plus de 14 mois, "apparemment en isolement, sans
qu'aucun chef d'inculpation ne leur soit officiellement notifié, sans pouvoir
communiquer avec leurs familles et sans qu'un tribunal ait eu à statuer sur la
légalité de leur détention, cette situation est de nature à conférer un
caractère arbitraire à leur détention".
Pour les personnes détenues à guantanamo, le rapport prend note que les
autorités US les considèrent comme des "combattants ennemis"
étrangers et refusent de leur accorder le statut de prisonniers de guerre
prévu par les Conventions de Genève de 1949 sur la protection des civils dans
les conflits et des prisonniers de guerre.
"Outre que cette interprétation est en débat, le groupe de travail
rappelle que l'autorité compétente pour déterminer le statut de prisonnier de
guerre n'est pas l'autorité exécutive, mais l'autorité judiciaire",
comme le stipule la troisième Convention de Genève.
Tant qu'une juridiction compétente n'aura pas tranché sur ce point, les
personnes détenues bénéficient de la protection de la Convention (traitement
humain, contrôle de la légalité de la détention, droit à un procès
équitable), poursuivent les experts, "de telle sorte que l'absence de ces
garanties est susceptible de rendre leur détention arbitraire".
27/02/03 - Le Canada aurait contrevenu à la Convention de Genève
Un ancien député du Bloc québécois a demandé jeudi 20 février à la
Cour supérieure du Québec de déterminer si le Canada a contrevenu à la
Convention de Genève en remettant ses prisonniers afghans aux autorités US,
l'année dernière.
Daniel Turp, qui est également professeur de droit, et 16 de ses étudiants de
l'Université de Montréal ont présenté à la cour une motion visant le
premier ministre Jean Chrétien, l'ancien ministre de la Défense, Art Eggleton,
le ministre des Affaires extérieures, Bill Graham et le ministre de la Justice,
Martin Cauchon.
Les prisonniers afghans capturés par les forces canadiennes ont été remis aux
US qui les ont internés avec leurs propres prisonniers dans leur base de
guantanamo.
L'avocat du ministère fédéral de la Justice, René Leblanc, estime que M.
Turp et ses étudiants font fausse route en s'adressant à la Cour supérieure
du Québec sur cette question. Selon lui, les requérants n'ont pas de lien
direct sur ce qui se passe en Afghanistan.
"Nous croyons que la jurisprudence en la matière est très claire et que
les cours ne sont pas l'endroit privilégié pour discuter de telles choses, a
soutenu Me Leblanc. Ce genre de chose concerne le Parlement."
M. Turp a répliqué que les citoyens ont le droit de soulever des inquiétudes
à propos des obligations canadiennes en matière de lois internationales.
"Nous croyons que c'est une question d'intérêt public et qu'il est de mon
devoir de soulever la possibilité que le Canada ait contrevenu à la loi et à
ses obligations internationales en remettant certains prisonniers aux autorités
américaines l'année dernière."
27/02/03 - Les futurs prisonniers irakiens seront-ils transférés à
guantanamo ?
Amnistie internationale (Canada francophone) lance une pétition demandant au
secrétaire américain à la Défense, M. Donald Rumsfeld, de préciser le
statut juridique des prisonniers de guantanamo et de les libérer ou de les
rapatrier dans leur pays, à moins qu'ils ne soient accusés d'un crime prévu
par la loi et jugés au cours d'un procès public juste et équitable.
Depuis le 10 janvier 2002, les États-Unis détiennent, hors de tout cadre
juridique, plus de 600 " combattants " sur la base militaire de
guantanamo à Cuba. Ils n'ont été ni accusés ni jugés, et ce, depuis plus
d'un an pour certains. Les détenus sont privés de contact avec les tribunaux
et leurs avocats. Ils sont soumis à la perspective de rester en détention pour
une durée indéterminée, dans des cellules exiguës, enfermés parfois
vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et confrontés à l'éventualité d'être
jugés par des commissions militaires exécutives, habilitées à prononcer la
peine de mort, sans droit d'appel. On leur refuse tout statut juridique, en
particulier celui de prisonniers de guerre , ce qui les assurerait de
protections garanties par les Conventions de Genève.
" Ces détentions sont totalement arbitraires. Le statut de "
combattant illégal " n'appartient à aucun cadre juridique. Le centre de
détention de guantanamo est un dangereux précédent. Cette pratique commence
déjà à s'étendre à d'autres pays comme Israël, la Russie et le Royaume
Uni, c'est pourquoi il faut y mettre fin le plus rapidement possible. " a
déclaré Gilles Sabourin, coordonnateur pour l'abolition de la peine de mort
d'Amnistie internationale. " Comment les Américains et leurs alliés
pourront-ils bénéficier des protections des Conventions de Genève à l'avenir
si eux-mêmes ne les accordent pas aujourd'hui ? " a-t-il ajouté.
D'autre part, selon les Conventions de Genève, le Canada reste responsable des
prisonniers capturés en Afghanistan ou ailleurs. Il ne devrait pas les livrer
aux Américains si les États-Unis ne respectent pas les protections que
celles-ci leur accordent. Il est aussi responsable d'assurer à ses
ressortissants le respect de leurs droits dont ceux d'Omar Khadr, un citoyen
canadien âgé de 15 ans au moment de son arrestation et toujours détenu sans
inculpation ni jugement dans les " limbes juridiques " de guantanamo.
En raison de son statut de mineur, il aurait droit à un traitement différent
de celui infligé aux adultes, ce qui lui est présentement refusé. Le
gouvernement canadien doit exiger que ses droits consulaires et ses droits
juridiques soient respectés immédiatement.
Par ailleurs, Amnistie internationale est très inquiète des préparatifs de
guerre visant l'Irak. Elle a demandé au Conseil de sécurité des Nations Unies
d'évaluer immédiatement l'impact d'une guerre sur les droits fondamentaux du
peuple irakien et de le prendre en considération lors de toute délibération
sur l'utilisation de la force contre l'Irak. Elle demande un déploiement
immédiat d'observateurs des droits humains en Irak qui signaleraient toute
violation par quelque partie que ce soit.
" Les États-Unis insistent sur les liens entre l'Irak et Al-Qaïda. Nous
craignons que de futurs prisonniers irakiens subissent le même sort que les
"combattants" détenus à Guantanamo et sur d'autres bases militaires
américaines ailleurs dans le monde " a déclaré Michel Frenette,
directeur général de la section canadienne-francophone d'Amnistie
internationale.
La pétition pour le respect des droits fondamentaux des prisonniers de
Guantanamo est disponible sur le site internet d'Amnistie internationale à
l'adresse suivante : http://www.amnistie.qc.ca/
(faire le lien avec les codes SPIP) ou en téléphonant au (514) 766-9766.
27/02/03 - Des officiels canadiens ont visité Omar Khadr à guantanamo
Des responsables canadiens des services de renseignement et du ministère des
affaires étrangères ont pu rendre visite à Omar Khadr, le seul prisonnier
canadien détenu à guantanamo, du 13 au 17 février, où ils l’ont
interrogé, notamment sur son père, Ahmed Khadr, actuellement recherché pour
ses liens supposés avec Al Qaïda. Omar Khadr, 16 ans, a été capturé le 27
juillet dernier lors d’une attaque par des troupes US d’un camp près de
Khost en Afghanistan. Blessé, il a été soigné et interrogé en Afghanistan
et transféré à guantanamo le 28 octobre dernier. Il est accusé d’avoir
tué un sergent US lors des combats qui ont duré plus de 4 heures. Il est né
à Scarborough, dans l’Ontario. Son frère Abdurrahmane, 20 ans, a été
capturé en Afghanistan en novembre 2001. Son autre frère Abdullah, 22 ans, et
son père sont actuellement recherchés.
27/02/03 - Le Britannique Moazzam Begg transféré à guantanamo
Arrêté au Pakistan en février 2002, le Britannique Moazzam Begg, 35 ans, de
Birmingham, vient d’être transféré de la base de bagram, en Afghanistan, à
guantanamo, selon le Foreign Office, dont un porte-parole a dit espérer :
" Nous espérons pouvoir le visiter rapidement. " Begg a passé une
année dans une cellule sans fenêtre à bagram.
27/02/03 - Les tentatives de suicide inquiètent le CICR
Les tentatives de suicide des détenus de guantanamo inquiètent le Comité
international de la Croix-Rouge.
Dix-neuf détenus ont tenté de se suicider, a indiqué dimanche 23 février le
Pentagone. Selon l'organisation, ces actes désespérés s'expliquent par le
statut légal peu clair des prisonniers.
"La dernière tentative de suicide a eu lieu le 19 janvier", a
précisé un porte-parole du Pentagone, le lieutenant-colonel Gary Keck.
Les USA doivent urgemment entreprendre des démarches pour clarifier le statut
des prisonniers de guantanamo, a déclaré le porte-parole du CICR, Florian
Westphal. Les tentatives de suicide démontrent que le statut des détenus n'est
pas qu'une question juridique, mais aussi humanitaire.
Le CICR a intensifié ces derniers mois les discussions avec Washington sur les
conditions de détention dans la base américaine. Début janvier,
l'organisation humanitaire avait rendu visite à 619 détenus du camp. La
prochaine série de visites commencera à la fin du mois de février.
27/02/03 - Mémorandum d’un avocat saoudien au CICR
Kateb Al Shemmary, avocat d’une partie des 150 détenus saoudiens de
guantanamo, a adressé la semaine dernière un mémorandum au CICR du Koweït,
demandant à cet organisme d’enquêter sur les tentatives de suicide à
guantanamo et d’ è intervenir auprès des autorités US pour trouver une
solution humanitaire pour les prisonniers. "
27/02/03 - La famille de Hamed Abderrahmane Ahmed collecte des fonds
Hamed Abderrahmane Ahmed, originaire de Ceuta, l’enclave espagnole au
Maroc, est le seul détenu espagnol à guantanamo. Sa famille vient de lancer
une collecte de fonds pour payer des frais d’avocat. Selon le porte-parole de
la famille, Abdessalam Hamadi, l’avocat espagnol de Hamed a demandé au
gouvernement espagnol une compensation financière de 50 000 € pour pouvoir
payer les frais de justice pour les démarches engagées aux USA. En attendant
une réponse, la famille collecte des fonds à Ceuta.
27/02/03 - Suisse : un Tunisien extradé en Italie
La Suisse a livré à l'Italie un Tunisien âgé de 34 ans. Sous le coup
d'une procédure judiciaire en Italie pour acte de terrorisme depuis 1998, il
avait été condamné en janvier dernier par défaut à cinq ans et demi de
réclusion par un tribunal de Bologne, a annoncé mardi l'Office fédéral des
réfugiés (ODR).
Le ressortissant tunisien s'est présenté vendredi 21 février au centre
d'enregistrement des réfugiés de Chiasso. En vertu des accords bilatéraux
conclus avec l'Italie, il a été remis aux autorités italiennes le jour même.
Son arrestation a été le fruit d'une collaboration entre l'ODR, la police
fédérale et la police tessinoise, ajoutait-on de même source.
Le Tunisien a séjourné en Bosnie jusqu'à il y a une année. Il devra purger
en Italie une peine de prison notamment pour participation à une organisation
criminelle.
27/02/03 - USA : audience de Sami Al Arian reportée au 24 mars
" On m’a pris ma liberté non parce que je suis un criminel ou que j’ai
des mauvaises intentions à l’égard de cette grande nation. Je suis crucifié
aujourd’hui pour ce que je suis, un Palestinien apatride. " Une
cinquantaine de personnes étaient rassemblées devant le Palais de justice de
Tampa, Floride, mardi 25 février, pour entendre un message du Dr Sami Al Arian
lu par sa fille Lina. Accusé d’être le chef du Jihad islamique aux USA, Al
Arian a été arrêté avec 3 autres personnes jeudi 20 février et a entamé
une grève de la faim, bien qu’il soit diabétique.
Le tribunal fédéral qui devait examiner une demande de remise en liberté sous
caution mardi a reporté l’audience au 24 mars, à la demande de la défense,
qui a invoqué le caractère complexe de l’accusation, laquelle comprend 50
chefs d’inculpation, exposés dans un document de 121 pages. Les procureurs
ont fait savoir qu’ils utiliseraient les renseignements collectés par des
agences de renseignement étrangères pour étayer leur accusation contre Al
Arian et ses co-inculpés. Cela serait la première fois que le gouvernement
recourrait à la loi dite Foreign Intelligence Surveillance Act devant un
tribunal public.
Pendant ce temps, l’homme qui est à l’origine de l’arrestation du Dr Al
Arian est apparu au grand jour. Il s’agit de l’ancien procureur fédéral
John Loftus, qui a déposé une plainte contre Al Arian, afin de faire pression
sur les procureurs fédéraux pour qu’ils le fassent arrêter. Selon lui, il s’agit
du "cas de terrorisme le plus ancien aux USA": " Nous savions qu’il
était un terroriste depuis 1989, mais les Fédéraux n’ont pas voulu agir
pour ne pas embarrasser le gouvernement saoudien. " Selon Loftus, qui a
déposé sa plainte en mars 2002, les fonds recueillis en Arabie saoudite par
les organisations humanitaires liées à Al Arian servaient à financer le Jihad
islamique: " Sami n’est qu’un détail. Le vrai problème, ce sont les
Saoudiens. Ça a toujours été les Saoudiens. "
27/02/03 - USA : Audience préliminaire pour les "Cinq de
Portland"
October Martinique Lewis, Jeffrey Leon Battle, Patrice Lumumba Ford, Ahmed
Ibrahim Bilal et Mohamed Ibrahim Bilal ont été arrêtés en octobre dernier à
Portland, Oregon, en application de la loi de 1978 instituant des tribunaux
spéciaux pour juger les affaires d’espionnage (Foreign Intelligence
surveillance Act) et dont les pouvoirs ont été étendus par l’US Patriot Act
adopté après le 11 septembre. Un sixième suspect, Habis Abdulla Al Saoub, est
en fuite. La Cour fédérale de district de Portland a siégé les 25 et 26
février pour examiner les preuves contre les inculpés, accusés de
"conspiration" en vue de soutenir Al Qaïda et les talibans. L’accusation
repose en grande partie sur les informations fournies aux services de police par
un informateur d’origine égyptienne, le mécanicien Khalid Ibrahim Mostafa.
Le juge a ordonné aux procureurs fédéraux de révéler pour quelles agences l’informateur
avait travaillé et combien d’argent il avait reçu pour les enregistrements
qu’il avait réalisé. La défense des inculpés a exigé que toutes les
"preuves secrètes" détenues par les procureurs lui soient
transmises. Cela inclut des fiches de renseignement provenant de deux douzaines
d’agences US de renseignements ainsi qu’une liste de tous les détenus de
guantanamo. Le juge Robert Jones a rejeté cette requête mais a demandé au
procureur fédéral Charles Gorder de garantir qu’aucune information provenant
des détenus de guantanamo ne serait utilisée devant le tribunal. Le procureur
a déclaré qu’il avait déclassifié 271 notes d’interception et en avait
transmis 86 à la défense. Les "preuves" sont constituées par 7 500
pages de rapports du FBI et 75 CD contenant des enregistrements de conversations
de l’informateur avec Battle et Ford. 5 des 6 inculpés sont accusés d’être
allés en Chine à la fin de 2001 avec l’intention de se rendre en Afghanistan
pour combattre aux côtés des talibans contre les forces US. October Lewis,
ex-épouse de Jeffrey Battle, est accusée de lui avoir viré de l’argent pour
financer l’entreprise.
25/02/03 - USA : offensive judiciaire contre des Palestiniens
C’est une grosse affaire qui a éclaté la semaine dernière aux USA. Jeudi
20 février, le FBI a arrêté à Tampa, en Floride, Sami Al Arian, Sameeh
Hammoudeh et Hatim Naji Fariz et à Chicago Ghassan Zayed Ballut. Quatre autres
Palestiniens, résidant en Palestine et en Syrie, sont recherchés. Il s’agit
de : Ramadan Abdullah Shallah, Bashir Musa Mohamed Nafi, Mohamed Tasir Hassan Al
Khatib et Abdelaziz Aouda.
Les 8 hommes sont accusés d’appartenance au Jihad islamique palestinien et
risquent la prison à vie pour une série de charges allant de "rackett"
à "violation des lois sur l’immigration" en passant par divers
chefs d’appui à une entreprise terroriste. Le principal accusé est bien
connu.
Sami Al Arian, un Palestinien de 45 ans né au Koweit, vit aux USA depuis 1978.
En 1985, il a eu un doctorat en sciences de l’informatique à l’Université
de Caroline du Nord. Professeur à l’Université de Floride du Sud depuis
1986, il a été suspendu d’enseignement le 28 septembre 2001, pour des propos
tenus dans une émission télévisée. Mais ses ennuis remontent à 1995,
lorsque le FBI fit une descente contre le think tank (groupe de réflexion) qu’il
avait créé en 1991 avec son beau-frère Mazen Al Najjar, le World and Islam
Studies Enterprise (WISE). Ramadan Abdullah Shallah, qui avait collaboré à
WISE, venait de prendre, à Damas, la succession du Secrétaire général du
Jihad islamique, Fathi Shiqaqi, assassiné par le Mossad à Malte en octobre
1995.
Le FBI s’en est d’abord pris à Mazen Al Najjar, qui a passé plus de 3 ans
et demi en prison en vertu de "preuves secrètes" d’activités
terroristes, et a finalement été expulsé en août dernier vers le Liban, d’où
il a rejoint sa famille dans un autre pays non spécifié.
Après WISE, Al Arian a fondé le Islamic Committe for Palestine et le Islamic
Concern Project. D’après l’acte d’accusation, ces deux structures n’étaient
que des couvertures pour les activités de soutien financier au Jihad islamique.
Al Arian, qui est naturalisé américain, a pu être arrêté grâce au Patriot
Act, adopté par les USA après le 11 septembre, qui élargit la notion
juridique de "terrorisme" et autorise l’utilisation d’informations
provenant de services de renseignement étrangers pour des poursuites contre des
citoyens US ou étrangers résidant aux USA. En application de cette loi, les
accusés ont été mis au secret et seront dans la quasi-impossibilité de se
défendre.
Les autres personnes arrêtées sont moins connues. Sameeh Hammoudeh, 42 ans,
est né en Cisjordanie. Enseignant à l’Université de Floride du Sud, il est
administrateur de l’Académie islamique de Floride et vit à Temple Terrace.
Hatim Naji Fariz, 30 ans, est né à Porto Rico. Il dirige une clinique
médicale et vit à Spring Hill. Ghassan Zayed Ballut, 41 ans, est né en
Cisjordanie et vit à Tinley Park, Illinois, près de Chicago, où il gère une
petite entreprise.
Sami Al Arian a, dès son incarcération, entamé une grève de la faim et de la
soif pour protester de son innocence. Son arrestation a causé une grande
émotion dans les communautés musulmane et universitaire des USA. Elle a été
saluée avec enthousiasme par les milieux sionistes, par exemple le magazine FrontPage,
qui ouvre ses colonnes à J. Michael Weller, vice-président du Center for
Security Policy de Washington. Selon lui, les organisations représentatives de
Musulmans aux USA doivent être combattues parce qu'elles sont de gauche et
s'opposent au fichage nominatif actuellement réalisé par le FBI de tous les
Musulmans pratiquants, qu'ils soient étrangers ou nationaux. Il se félicite de
l'arrestation du professeur Sami Al Arian. Le Center for Security Policy profite
de cette arrestation pour appeler à la création de nouvelles associations de
Musulmans en phase avec la politique Bush.
25/02/03 - USA : 600 camps de concentration prêts à servir
Il existe sur le territoire des USA plus de 600 camps de concentration
opérationnels. Surveillés par des gardes armés 24 heures sur 24, ces camps
entreraient en fonction en cas de proclamation de la loi martiale et seraient
gérés par l’Agence fédérale de gestion des situations d’urgence (FEMA =
Federal Emergency Management Agency) créée par le président Reagan lors de l’opération
Rex 84. Cette opération prévoyait un scénario d’invasion des USA par des
foules d’immigrants clandestins venus du Mexique. Rex 84 a permis que des
bases militaires fermées soient transformées en camps de concentration. Tous
ces camps sont facilement accessibles par la route, par le rail ou par les airs.
La plupart d’entre eux peuvent héberger 20 000 personnes. Le plus grand est
situé à Fairbanks, en Alaska et a une capacité de...2 millions de personnes!
Après le 11 septembre, la FEMA est passée sous l’autorité du nouveau
ministère de l’Intérieur, le Department of Homeland Security, et s’est
mise au travail pour ficher les suspects susceptibles d’être internés. Cela
n’a pas plu au FBI, auquel la FEMA a du restituer 12 000 dossiers de suspects
qu’elle avait constitué. Depuis, l’administration Bush et en premier lieu
John Ashcroft, le minstre de la Justice, a aplani les difficultés et travaille
à harmoniser les activités du FBI et de la FEMA. Des voix se sont déjà
élevées pour préconiser un internement des Arabes-Américains, sur le modèle
de l’internement des Américains d’origine japonaise pendant la deuxième
guerre mondiale. En tout cas, les camps sont prêts à les accueillir.
24/02/03 - 3 nouvelles tentatives de suicide : Barbara Burfeind,
porte-parole du Pentagone, a reconnu le mercredi 19 février que trois nouvelles
tentatives de suicide avaient eu lieu parmi les prisonniers de guantanamo au
cours de la semaine précédente. Elle a aussi annoncé que les autorités US
étaient en train de transférer certains prisonniers dans d'autres lieux de
détention, sans préciser de qui il s'agissait et dans quels pays ils étaient
déportés. Elle a ajouté : " De temps en temps, le transfert ou la remise
en liberté de détenus aura lieu, sans avis ni mention. " Les 3
prisonniers ont été traités à l'hôpital de la base après leur tentative et
ont regagné leurs cellules, a-t-elle fait savoir. Quant au prisonnier traité
depuis sa tentative de suicide le 16 janvier, elle a précisé qu'il
"respirait encore" mais que son état "demeure incertain".
La semaine précédente, Amnesty International avait réclamé une enquête pour
établir si les méthodes d'interrogatoire utilisées contribuent aux tentatives
de suicide. Les responsables US ont rétorqué que les méthodes
d'interrogatoire étaient "humaines". " Est-ce qu'il faut que
l'un de ces prisonniers meure avant qu'une investigation complète soit menée ?
", a demandé Alistair Hodgett, porte-parole d'Amnesty à Washington.
Depuis 13 mois, le nombre officiel des tentatives de suicide à guantanamo
s'élève donc à 19. Certains prisonniers auraient tenté de se suicider à
deux reprises.
20/02/03 - 650 prisonniers à guantanamo
Avec l’arrivée de 25 nouveaux prisonniers le vendredi 7 février, le
nombre des hommes détenus au camp Delta s’élève désormais à 650. Les
nouveaux détenus sont arrivés à bord d’un avion-cargo militaire d’une
provenance inconnue, mais sans doute de la base US de Bagram, en Afghanistan,
qui sert de "centre de filtration" pour les "combattants ennemis
illégaux" capturés en Afghanistan et au Pakistan.
20/02/03 - 15 tentatives de suicide en un an
Avec au moins cinq nouvelles tentatives en janvier, le nombre des tentatives
de suicide parmi les prisonniers de guantanamo depuis janvier 2002 s’élève
à au moins quinze, selon le Pentagone, qui a annoncé qu’une section
psychiatrique avec 36 places allait être ouverte en mars dans le camp.
20/02/03 - Le système des "récompenses"
À la fin de l’année dernière, l’administration du Camp Delta a
instauré un système de "récompenses" pour les prisonniers
"coopératifs". Selon elle, 58% des prisonniers ont bénéficié d’une
ou de plusieurs de ces 23 "récompenses" telles qu’une couverture
supplémentaire, un livre ou un ballon de football. Et pour l’Aïd El Kebir,
les prisonniers ont eu droit à un repas spécial composé de riz et de
lentilles. Selon l’administration, seuls 6% des prisonniers se sont montrés
"non coopératifs". Mais la générosité de l’administration
concentrationnaire n’a pas été jusqu’à autoriser des prières collectives
à l’occasion de l’Aïd. " C’est une violation de leurs droits
religieux ", a dénoncé Faiz Rehman, porte-parole du Conseil musulman
américain à Washington. Ce à quoi le capitaine Yousef Yee, aumônier
religieux du camp, a répondu que l’armée n’avait aucune obligation
religieuse à l’égard des prisonniers. Selon le général Miller, qui dirige
le camp, le système des "récompenses" a permis d’ "augmenter
la quantité et la qualité de l’information" obtenue lors des
interrogatoires. Ainsi, deux détenus saoudiens ont été autorisés à avoir
des communications téléphoniques de 45 minutes avec leurs familles, selon l’avocat
qatari Najib Al Nuaimi. À la question posée par Amnesty International sur la
nature des "punitions", les militaires ont répondu qu’elles
consistaient simplement en une privation de "récompenses". Donc, tout
va pour le mieux dans le Buchenwald des tropiques.
20/02/03 - Pétition à la Commission inter-américaine des droits humains
Dans une pétition adressée à la Commission inter-américaine des droits
humains, basée à Washington, le Center for Constitutional Rights et le
International Human Rights Law Group demandent que celle-ci envoie des équipes
d’inspection à guantanamo et à bagram pour vérifier que les prisonniers n’y
sont pas soumis à la torture pendant les interrogatoires et ne sont pas
transférés dans d’autres pays pour y être interrogés. Selon les
pétitionnaires, certains prisonniers auraient été transférés en Jordanie,
en Égypte et au Maroc.
20/02/03 - Moazzam Begg, un Britannique détenu à Bagram
Moazzam Begg, un citoyen britannique originaire de Birmingham, a 35 ans. Il
est marié et a deux filles et deux fils, dont un qu’il n’a pas vu depuis sa
naissance. Il dirigeait au Pakistan une école. Il a été arrêté en février
2002 au Pakistan et conduit à la base militaire aérienne de Bagram, en
Afghanistan, où l’armée US détient plusieurs milliers de personnes dans des
conditions contraires aux conventions de Genève. La raison de son arrestation
serait que son nom figurait sur la photocopie d’un ordre de virement bancaire
trouvée dans un camp d’Al Qaïda. Son père Azmat, directeur de banque, vient
de recevoir une lettre de Moazzam, dans laquelle celui-ci exprime son
désespoir: " Je ne sais pas quel crime je suis supposé avoir commis et
pour lequel non seulement moi, mais ma femme et mes enfants doivent
continuellement souffrir. Je suis dans un état de désespoir et je commence à
perdre dans ma lutte contre la dépression et le manque d’espérance. Même si
je ne me plains pas de mon traitement personnel, les conditions sont telles que
je n’ai vu ni le le soleil, ni le ciel ni la lune depuis presque un an. Je
crois maintenant qu’il y a eu une violation grossière de mes droits humains.
" Azmat Begg dit craindre que son fils, enfermé dans une cellule sans
fenêtre, ne tente d’attenter à ses jours. Une porte-parole d’Amnesty
International a déclaré qu’une enquête indépendante devrait être menée
sur les conditions de détention de M. Begg. " Il est essentiel que des
détenus comme M. Begg soient traités conformément à la législation
internationale et qu’il leur soit donné la possibilité de réfuter la
légalité de leur détention devant un tribunal. Un porte-parole du Foreign
Office à Londres a déploré que l’accès au prisonnier ait été refusé à
des représentants officiels britanniques: " Nous avons soulevé la
question avec l’administration US à une série d’occasions. Non, nous ne
sommes pas contents de ne pas avoir d’accès. " Jusqu’à présent,
officiellement, deux prisonniers sont morts à Bagram. Les prisonniers y sont
soumis à des mauvais traitements, notamment des interrogatoires
"musclés" et à la privation de sommeil.
20/02/03 - L’Australie face à ses ressortissants détenus à guantanamo
David Hicks, d’Adelaide et Mamdouh Habib, de Sydney, sont les deux seuls
Australiens détenus à guantanamo. Hicks a été capturé en Afghanistan par l’Alliance
du Nord et Habib a été arrêté au Pakistan en 2001 alors qu’il venait d’Afghanistan.
John Valder, ancien président du Parti libéral, qui a créé le 2 février le
mouvement "Libéraux contre la guerre en Iraq", vient de dénoncer l’attitude
du Premier ministre John Howard, lui aussi libéral, qui "ne veut pas
bouger un seul doigt" en faveur des deux prisonniers. C’est la conclusion
qu’il a tiré d’un échange de lettres avec Howard et l’ambassadeur US en
Australie, Tom Schieffer. Valder dénonce guantanamo comme "la pire des
atrocités" et dit que Howard et Schieffer devraient "baisser la tête
en signe de honte". Le 10 février, un comité du Sénat a examiné la
situation des deux prisonniers. Le secrétaire du Département du procureur
général a déclaré que c’était l’afaire de la Police fédérale
australienne de déterminer si les deux prisonniers avaient enfreint des lois
australiennes, mais que la collecte des preuves avait été rendue difficile par
la guerre en Afghanistan. Selon le ministre de la Justice Chris Ellison, David
Hicks a été détenu conformément aux conventions de Genève dans une
"situation de combat": " C’est assurément l’affaire des
Américains et cela ne relève pas de notre juridiction. " Selon Stephen
Kenny, l’avocat de Hicks, sa famille est très inquiète pour son sort: "
L’isolement, le manque de contact avec le monde extérieur, les
interrogatoires constants doivent être extrêmement éprouvants pour les gens
détenus là-bas. Sa famille n’a aucune idée de ce qu’il peut être amené
à faire, mais étant donné que le gouvernement australien ne fournit pas le
contact et l’assistance habituels, ils sont très inquiets. "
20/02/03 - Le Pakistan a violé la loi en livrant 443 suspects aux USA
La Haute Cour de Peshawar examine actuellement les plaintes déposées par
les familles de cinq travailleurs humanitaires arabes livrés aux USA après
avoir été arrêtés le 27 mai dernier et déportés à guantanamo. Ces 5
hommes - Hassan Khalil, Hamad Ali, Mohamed Al Ghazali, Al Rasheed et Jalib
Mohamed - travaillaient pour le Afghan Support Committee, une ONG financée avec
des fonds koweïtiens. Islamabad a livré 443 personnes arrêtées sur le
territoire pakistanais aux services US, en violation de la loi sur l’extradition
de 1975, qui stipule que toute demande d’extraidtion doit être soumise à un
tribunal pakistanais. Les représentants de gouvernement interrogés par la
Haute Cour ont déclaré ne pas être au courant de l’arrestation des cinq
travailleurs humanitaires.
20/02/03 - L’Association du Barreau US contre l’étiquetage de citoyens
US comme "combattants ennemis"
L’Association du Barreau US vient de protester officiellement contre l’étiquetage
de citoyens US comme "combattants ennemis", ce qui a deux
conséquences: le non-accès pour les accusés aux preuves de l’accusation et
l’impossibilité pour eux de rencontrer leur défenseur. L’Association
demande également au Congrès d’intervenir dans ce débat et d’établir des
normes légales pour ce type de détentions. Le Congrès devrait au moins
débattre de la question. Il a trop longtemps gardé le silence, estime l’Association.
Deux cas de citoyens US accusés d’être des "combattants ennemis"
sont actuellement connus et font l’objet de procédures judiciaires; celui de
Yasser Essam Hamdi et celui de José Padilla.
20/02/03 - Pakistan : le Docteur Khawaja reste détenu
La Haute Cour de Lahore a examiné lundi le cas du Docteur Ahmed Javed
Khawaja et de 4 membres de sa famille, accusés d’avoir hébergé des membres
d’Al Qaïda et d’avoir résisté par les armes à leur arrestation par la
police pakistanaise accompagnée d’agents du FBI. La Cour a ordonné la remise
en liberté de deux des fils et d’un neveu du Docteur, tandis qu’elle
ordonnait son maintien en détention et celui de son frère. Tous les prévenus
ont nié avoir un lien quelconque avec Al Qaïda et déclaré qu’ils étaient
détenus illégalement.
20/02/03 - 1208 inculpés aux USA
Dans l’année qui a suivi les attentats du 11 septembre, des procureurs US
ont inculpé 1 208 personnes pour terrorisme ou pour des charges relatives à la
sécurité internationale. À titre de comparaison, le nombre de personnes
inculpées pour ces mêmes charges dans l’année précédant le 11 septembre s’était
élevé à 115.
08/02/03 Vif échange au Parlement suédois
: La séance de questions au gouvernement, jeudi 6 février, au parlement
suédois a été l'occasion d'un vif échange entre le député écologiste
Gustav Fridolin, président du Groupe guantanamo et la ministre
social-démocrate des affaires étrangères Anna Lindh. Fridolin a estimé que
l'attitude du gouvernement suédois dans l'affaire du Suédois Mehdi Mohamed
Ghezali, détenu à guantanamo, n'a pas été assez énergique vis-à-vis des
USA. Y compris lors de la dernière intervention suédoise auprès de
Washington, on s'est contenté de poser des questions générales. Anna Lindh a
répondu que son gouvernement continuait à poser des exigences et pas seulement
des questions. Mais on attendait maintenant une réponse US à la dernière
démarche suédoise. Fridolin a commenté cette réponse en disant qu'elle
était plus positive qu'une précédente déclaration radiodiffusée. Il a
espéré que la ministre pouvait se permettre de rencontrer une nouvelle fois le
père de Mehdi Mohamed, après lui avoir rendu visite lors de son action
publique l'année dernière en faveur de son fils. Et comme il se trouvait dans
la tribune réservée au public, l'occasion se présentait... Des
applaudissements ont alors éclaté dans le public, parmi lequel Mehdi Ghezali
se trouvait avec des sympathisants. Commentant la réponse de Lindh, Fridolin a
estimé que l'attitude officielle de la Suède était encore trop molle. Comment
Anna Lindh croit-elle que les USA réagiraient si un de leurs ressortissants
était enfermé dans une base militaire suédoises sur l'île de Gotland dans
les mêmes conditions que Ghezali à guantanamo? Sûrement pas en se contentant
de poser quelques questions sur sa santé! Anna Lindh a alors montré des signes
d'énervement, déclarant que des "propositions constructives ne viennent
jamais de critiques comme Fridolin", ajoutant en conclusion : " Nous
allons exiger la libération de Mehdi Mohamed Ghezali et plus de respect des
droits dans la lutte internationale contre le terrorisme. Mais aucun autre
gouvernement n'a obtenu de meilleurs résultats que nous. "
06/02/03 Le père et les frères d'Omar Khadr suspectés : Le jeune
citoyen canadien Omar Khadr, 16 ans, a été capturé par les Forces spéciales
US le 27 juillet 2002 et accusé d'avoir tué un médecin militaire US avec une
grenade. Il est le seul Canadien détenu à guantanamo. Son frère Abdurrahmane,
20 ans, avait été capturé en novembre 2001 par les forces britanniques et
remis aux "autorités" afghanes. Selon les services secrets canadiens,
leur frère Abdullah, 22 ans, est suspecté d'être membre d'Al Qaïda et
d'avoir commandé un camp d'entraînement de l'organisation dans la province de
Lowgar. Il est actuellement recherché ainsi que leur père Ahmed, d'origine
égyptienne, pour des liens avec Oussama Ben Laden qui remonteraient à 1986.
Ahmed Khadr avait été arrêté au Pakistan en 1995. Émigré au Canada dans
les années 1970, il avait commencé à travailler avec l'organisation
caritative musulmane basée à Ottawa Human Concern International. Avec des
financements de l'Agence canadienne de développement international, il s'était
installé avec sa famille dans la région frontalière avec l'Afghanistan, où
il travaillait dans l'aide aux réfugiés afghans. Il fut arrêté à Peshawar
en novembre 1995, après un attentat contre l'ambassade égyptienne d'Islamabad
qui fit 17 morts. Le Premier ministre canadien Jean Chrétien obtint sa
libération lors d'une visite au Pakistan en janvier 1996, suite à des
démarches d'associations musulmanes canadiennes. D'après des
"preuves" fournies par un tribunal de Chicago la semaine dernière,
Khadr était lié aux hauts responsables d'Al Qaïda depuis 1988.
06/02/03 3 nouvelles tentatives de suicide : D'après le Pentagone, trois
nouvelles tentatives de suicide ont eu lieu à guantanamo, portant à 14 le
nombre de tentatives depuis un an. Les responsables militaires ont refusé de
fournir des détails quelconques sur ces nouveaux incidents. Le 16 janvier, un
détenu avait été sauvé au dernier moment de la mort après avoir été
retrouvé pendu dans sa cellule. Il serait dans un état "stable mais
sérieux". Son pays a été informé de l'incident. Les autorités
militaires, réfutant les critiques des organisations de défense des droits
humains comme Amnesty International, assurent que les prisonniers sont traités
conformément aux conventions internationales. Elles prétendent que tous les
efforts sont faits pour empêcher les tentatives de suicide et d'automutilation,
notamment par la présence d'équipes de "santé mentale" dans le
camp. Interrogé pour savoir si certains prisonniers pourraient être jugés par
des commissions militaires spéciales US, le Secrétaire à la défense Donald
Rumsfeld a répondu qu'il n'y avait pas d'urgence. " Il n'y a pas le feu.
Le but n'est pas de punir les gens comme c'est le cas dans un tribunal, mais
d'obtenir des informations et d'essayer de prévenir d'autres actes terroristes.
Ces gens ont été traités correctement et le processus suit son cours, des
renseignements ont été recueillis et c'est au bénéfice de notre pays. "
06/02/03 Vieira de Mello: guantanamo "inconcevable" - En visite
à Bruxelles le mardi 4 février, le Haut commissaire des Nations unies pour les
droits de l'homme, le Brésilien Sergio Vieira de Mello a annoncé qu'il se
rendrait le 13 février aux USA pour aborder avec l'administration Bush la
question du camp de détention "off shore" de guantanamo. Il a
déclaré : " Ce qui me préoccupe, c'est qu'il s'est créé un sorte de
flou juridique; quand les USA déclarent qu'aucune loi ne s'applique là, cela
est inconcevable, incompréhensible d'un point de vue démocratique et de notre
point de vue, en tant que Nations unies. Il faut bien qu'une loi s'applique là.
" Il a dit comprendre que "les gouvernements comme celui des USA,
après le traumatisme du 11 septembre, tiennent à prendre des mesures
préventives même de nature exceptionnelle, face à une menace aussi
exceptionnelle, mais ces mesures doivent être de courte durée. " Le Haut
commissaire demandera aux autorités US que les "mesures soient
proportionnées à la menace et qu'elles aient un caractère transparent".
Il a donné l'exemple du Royaume-Uni, qui, après le 11 septembre, "a
suspendu certains des droits prévus dans le Pacte des droits civils et
politiques, mais en a informé le Secrétaire général" des Nations unies.
Il a précisé que la situation des prisonniers de guantanamo ne sera pas à
l'ordre du jour de la session annuelle de la Commission des droits humains de
l'ONU, qui commence en mars à Genève.
06/02/03 Le barreau US se mobilise pour les droits des citoyens US
"combattants ennemis" : La puissante Association du barreau
américain (American Bar Association) doit examiner, au cours de sa session de
la semaine prochaine à Seattle, une recommandation visant à restaurer les
droits à la justice et à la défense de citoyens US étiquetés
"combattants ennemis". La proposition recommande qu'ils aient accès
à des défenseurs et que leur cas soit examiné par la justice. Deux cas sont
concernés: celui de Yasser Esam Hamdi, qui devrait être soumis à la Cour
suprême après qu'une Cour fédérale d'Appel a estimé qu'il pouvait être
traité en "combattant ennemi" malgré sa citoyenneté US, et celui de
José Padilla. Un juge fédéral de New York a jugé en décembre dernier que ce
dernier, accusé d'avoir voulu faire exploser une "bombe sale"
nucléaire, avait le droit à un conseil légal et qu'un tribunal fédéral
était habilité à décider si l'appellation de "combattant ennemi"
était appropriée dans son cas. Les procureurs ont fait appel de ce jugement.
05/02/03 - La Suède demande la libération de Mehdi Ghezali Mis sous
pression par la campagne menée par les parlementaires qui ont créé le Groupe
Guantanamo, le gouvernement suédois a demandé officiellement lundi soir au
gouvernement US de libérer le Suédois Mehdi Mohamed Ghezali, détenu à
guantanamo. La demande a été formulée lors d'une rencontre entre le
responsable des affaires juridiques du ministère des Affaires étrangères
suédois, Carl-Henrik Ehrencrona et son homologue US, William Taft III. "
Ça a été une réunion ouverte où nous avons exposé nos arguments ", a
dit Ehrencrona, qui a ajouté : " Je ne veux pas m'étendre sur les
réactions américaines, nous verrons bien ce qui se passera après cette
réunion. " Jeudi 6 février, le député écologiste Gustav Fridolin, qui
préside le Groupe Guantanamo, doit poser au Parlement une question sur le
prisonnier suédois de guantanamo à la ministre des Affaires étrangères Lindh.
Il a déjà déposé une plainte contre elle pour "inaction" devant la
commission constitutionnelle du Parlement.
04/02/03 - Démarche du Parlement européen : Le Parlement européen a
demandé jeudi 30 janvier à la Commission européenne de soutenir une
résolution demandant aux USA de fournir immédiatement une information sur la
situation des prisonniers de guantanamo, y compris ceux qui ont été
transférés de cette base vers d'autres lieux de détention, aux USA. Le
parlement demande également aux autorités US de "libérer les prisonniers
contre lesquels il n'existe pas de preuves tangibles".
25/01/03 - Jack Thomas sera sans doute inculpé au Pakistan
Arrêté le 4 janvier 2003 à Karachi, l’Australien Jack Thomas, un ancien
chauffeur de taxi de Melbourne converti à l’Islam, sera sans doute inculpé
et jugé au Pakistan, d’après ce que croit savoir le consul d’Australie,
qui a pu lui rendre visite et s’entretenir avec lui pendant 2 heures. Thomas,
soupçonné d’avoir été entraîné dans un camp d’Al Qaïda en
Afghanistan, ne devrait donc pas être livré aux USA. Deux Australiens sont
détenus à guantanamo: David Hicks, capturé en Afghanistan, et Mamdouh Habib,
qui a été arrêté au Pakistan. La nouvelle loi sécuritaire pakistanaise
permet de détenir des suspects de terrorisme jusqu’à un an sans inculpation.
25/01/03 - Le cas du prisonnier danois et la "diplomatie
discrète"
Un citoyen danois est détenu à guantanamo depuis le 12 février après
avoir été capturé en Afghanistan. Arguant que sa famille avait peur, le
gouvernement danois a tout fait pour empêcher que son identité soit
divulguée. Le ministre des Affaires étrangères Per Stig Møller, qui a pu
visiter le prisonnier il y a plusieurs mois, vient de faire de nouvelles
déclarations fracassantes, critiquant directement l’attitude plus offensive
adoptée par le gouvernement suédois pour le cas de Mehdi Mohamed Ghezali, dont
la détention a été critiquée publiquement par le Premier ministre Göran
Persson. Selon Møller, les prisonniers pourraient rester à guantanamo "20
ou 30 ans", vu que la guerre contre le terrorisme sera longue et "il
ne sert à rien de crier". Et il a ajouté : " La Suède est le seul
pays à avoir adopté un profil haut mais ça n’a pas eu de résultats. Par
exemple, le prisonnier danois a pu recevoir plus de visites que le prisonnier
suédois. Une diplomatie discrète est recommandée: cela donne de meilleurs
résultats ".
25/01/03 - "Qui s’occupe d’orphelins et donne à manger aux pauvres
est destiné à finir à guantanamo"
Ce texte était inscrit sur une des pancartes brandies dimanches dernier par
des centaines de femmes qui ont manifesté devant l’ambassade allemande de
Sanaa, au Yémen, pour protester contre l’arrestation le 10 janvier à
Francfort de Cheikh Mohamed Ali Hassan Al Moayed et de son secrétaire mohamed
Yahya Zayed. Les deux hommes sont détenus à la prison de Weiterstadt en
attendant que la justice allemande examine la demande d’extradition des
autorités US. La presse allemande a révélé que le Cheikh et Zayed ont été
attirés dans un guet-apens par deux agents US qui s’étaient présentés
comme des Musulmans voulant faire des donations pour les bonnes œuvres du
Cheikh, qui dirige un centre d’aide communautaire à Sanaa.
25/01/03 - Le point sur les activités du CICR
Le Comité international de la croix-Rouge (CICR) a publié le 6 janvier 2003
le document suivant, qui fait le point sur ses activités à guantanamo:
Le CICR visite régulièrement les personnes détenues par les États-Unis
dans leur base de Guantanamo Bay, à Cuba, depuis l'arrivée des premières
d'entre elles en janvier 2002. Les visites sont conduites par la délégation du
CICR de Washington, avec l'accord des autorités américaines. Cette activité
n'est pas spécifique à Guantanamo : en 2001, le CICR a visité près de 350
000 personnes détenues suite à des conflits armés partout dans le monde.
Résumé des activités
* Le CICR visite plus de 600 détenus à Guantanamo Bay ; 40 nationalités y
sont représentées et 17 langues principales parlées.
* Au cours de l'année 2002, les équipes du CICR ont passé en tout environ 33
semaines à Guantanamo Bay. Les dernières visites ont pris fin le 3 janvier
2003.
* Les équipes sont composées de délégués expérimentés connaissant bien
les pays d'origine des détenus, ainsi que de spécialistes médicaux et
d'interprètes.
* Au début 2003, le CICR avait facilité l'échange de près de 3'200 messages
Croix-Rouge entre les détenus et leurs familles, dont plus de 1'300 messages
lors des dernières visites.
* Le CICR a fourni à l'intention des détenus divers articles de culte et de
loisirs, dont près de 600 livres dans des langues telles que le Pachto, le
russe, le chinois et le tadjik, ainsi que des chapelets et des couvre-chefs.
L'objectif des visites du CICR
Les visites à Guantanamo Bay, comme partout ailleurs, ont un but strictement
humanitaire : faire en sorte que la dignité des détenus soit respectée et que
ces personnes soient traitées avec humanité. Les délégués du CICR suivent
en permanence la situation des détenus concernant la nourriture et les
conditions d'hygiène et s'assurent qu'ils peuvent sortir à l'air libre et
s'adonner à des exercices physiques. L'objectif visé est en effet de s'assurer
qu'ils sont traités conformément aux normes juridiques reconnues à l'échelon
international, en particulier aux Conventions de Genève de 1949. En tant
qu'organisation humanitaire neutre, le CICR ne se prononce pas sur la
culpabilité ou l'innocence d'un détenu.
Pourquoi le CICR ?
Le CICR visite les personnes détenues dans le cadre de conflits armés depuis
1915, lorsque ses délégués négocièrent l'accès aux prisonniers de guerre
de la Première Guerre mondiale. La pratique selon laquelle l'institution visite
les prisonniers de guerre – combattants capturés au cours d'un conflit armé
international – est codifiée dans la Elie Convention de Genève, à laquelle
les États-Unis et 189 autres États sont parties. L'article 3 commun aux quatre
Conventions de Genève accorde également le droit au CICR de demander l'accès
aux personnes détenues lors de guerres civiles.
Prisonniers de guerre – Oui ou non ?
La question de savoir si les personnes détenues à Guantanamo Bay sont des
prisonniers de guerre ou non a donné lieu à une vaste polémique. Le CICR est
d'avis que le statut juridique de chacun des détenus doit être précisé
individuellement; à plusieurs reprises, il a demandé instamment aux
États-Unis de le faire. Quoi qu'il en soit, les États-Unis ont le droit
d'engager des poursuites à l'encontre de toute personne détenue à Guantanamo
Bay soupçonnée de crimes de guerre ou d'autres infractions pénales, quelles
qu'elles soient, punissables aux termes de la loi américaine, qu'elles aient
été commises avant ou pendant les hostilités.
" Il était particulièrement important [...] de démontrer que
le CICR n'était du côté d'aucune des parties, afin de gagner la confiance des
autorités et des détenus. Il y avait bien sûr un certain degré de suspicion,
mais heureusement, grâce au dialogue et par notre comportement, nous sommes
parvenus à faire comprendre qui nous sommes et ce que nous faisons dans le
monde entier. " (Responsable de l'équipe du CICR à Guantanamo
Bay, avril-juin 2002)
Modalités
À Guantanamo Bay, comme dans tout autre endroit où il visite des personnes
privées de liberté, le CICR observe les mêmes modalités. Le plus important
est que le personnel du CICR puisse s'entretenir sans témoin avec les détenus,
hors supervision des autorités, de manière à pouvoir se faire une idée
complète des conditions de détention. Les délégués du CICR doivent être
autorisés à enregistrer les détenus, à inspecter librement toutes les
cellules et autres installations utilisées par les détenus dans un lieu de
détention. Ils doivent en outre pouvoir répéter leurs visites pour être en
mesure de suivre la situation humanitaire pendant une certaine période.
Relations avec les autorités américaines
Au début et à la fin de chaque visite à la base de Guantanamo Bay, le CICR
fait part de ses observations aux autorités militaires détentrices. Le CICR
s'efforce de proposer des solutions concrètes à tout problème constaté par
ses délégués. Le CICR communique aussi régulièrement le résultat de ses
observations aux autorités militaires et civiles concernées à Washington.
Confidentialité
Le CICR ne fait pas de déclarations publiques concernant la situation à
Guantanamo Bay. En règle générale, il discute de toutes les questions liées
à ses visites dans les lieux de détention avec les autorités concernées
exclusivement. Cela évite que des informations confidentielles soient
exploitées à des fins politiques et permet à l'institution d'avoir en tout
temps accès aux détenus. Très fréquemment, les visites des délégués du
CICR sont le seul contact des détenus avec le monde extérieur ; des
déclarations publiques pourraient rapidement entraîner la suspension des
visites par les autorités, ce qui serait contre l'intérêt des prisonniers. La
règle de la confidentialité découle de la pratique générale du CICR ; elle
a permis à l'institution de visiter des millions de détenus dans le monde
entier depuis près d'un siècle.
Messages Croix-Rouge
Ces messages permettent aux détenus de Guantanamo Bay de rester en contact
avec leur famille. Ils ne contiennent que des nouvelles personnelles et sont
vérifiés par les autorités américaines avant d'entrer à Guantanamo Bay ou
d'en sortir. Les messages Croix-Rouge sont pour les détenus un lien essentiel
qui les relie au monde extérieur. Chaque message Croix-Rouge écrit à
Guantanamo Bay est remis en main propre à son destinataire par le CICR, qui
coopère avec les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
; celles-ci se chargent en outre de collecter les réponses écrites par les
familles des détenus.
20/01/03 - Création du Groupe Guantanamo en Suède
Le Groupe Guantanamo a été fondé samedi 18 janvier à Stockholm à l’initiative
de Gösta Hultén. Le Groupe demande au gouvernement suédois d’exiger la
libération de Mehdi Mohamed Ghezali, le jeune Suédois de père algérien et de
mère finlandaise détenu à Guantanamo depuis un an. Il comprend dans son
conseil d’administration plusieurs députés, dont le conservateur (Parti
modéré) Henrik von Sydow, l’écologiste Gustav Fridolin (Parti de l’environnement)
et la communiste Marianne Eriksson, député européenne du Parti de gauche,
ainsi que l’avocat Peter Althin. " Nous considérons qu’il (Mehdi) est
soumis à un meurtre judiciaire et nous allons nous battre pour qu’il soit
libéré", a déclaré Gösta Hultén, qui a ajouté: "Mais notre
priorité est faire pression sur le gouvernement pour qu’il sorte de son
mutisme et exige sa libération." Récemment, Mehdi Mohamed Ghezali a reçu
la visite d’un membre de la police politique suédoise accompagné d’un
fonctionnaire du ministère de la Défense ancien officier de renseignement. Ils
ont pu le rencontrer deux jours de suite. Selon son avocat, le prisonnier a
été très peu bavard durant les visites, qui se passaient en présence d’
"observateurs" US. Le père de Mehdi Ghezali a, dans le courant de l’année,
mené deux grèves de la faim publiques, enfermé dans une cage de mêmes
dimensions que celle dans laquelle son fils était enfermé à Guantanamo. Il
prépare une tournée de sensibilisation en Europe. Mehdi Mohamed Ghezali, 23
ans, a été fait prisonnier le 19 décembre 2001 en tentant de passer la
frontière afghano-pakistanaise. Un mois plus tard, il était déporté à
Guantanamo. Né en Suède, il est citoyen de ce pays. On ignore ce que les
autorités US lui reprochent.
20/01/03 - Communiqué lu lors du rassemblement à Paris pour la
libération des prisonniers de Guantanamo
A l’appel des associations : Le Collectif des Associations Françaises pour la
Libération des Prisonniers de Guantanamo, La Pierre et l'Olivier, réseau de
solidarité avec le peuple de Palestine et du Collectif de la Communauté
Tunisienne en Europe, nous nous sommes rassemblés ce jeudi 9 janvier 2003 place
de Fontenoy, face au siège de l’UNESCO, à Paris, pour protester
énergiquement contre la séquestration de plus de 600 prisonniers de guerre
dans le bagne de Guantanamo. Ces prisonniers-otages sont détenus dans des
conditions inhumaines et dégradantes. Ils ont subi et continuent à subir des
sévices physiques et psychologiques.
Nous déclarons solennellement que cette séquestration constitue une violation
flagrante de la Convention de Genève sur les prisonniers de guerre et de la
Déclaration universelle des droits de l’homme.
Nous demandons à la communauté internationale de se mobiliser pour exiger la
libération de ces prisonniers de guerre tant que les Etats-Unis continuent de
violer le droit international en leur refusant ce statut et en les maintenant
dans un flou juridique inacceptable. Si les Etats-Unis ont opté pour ce flou, c’est
sans nul doute qu’ils craignent qu’une juridiction régulière ne révèle
que cette opération n’est qu’un bluff politique pour justifier la guerre en
Afghanistan, et les guerres actuelles contre les peuples iraqien et palestinien.
Paris, le 9 janvier 2003
Associations et personnalités représentées :
Le Collectif des Associations Françaises pour la Libération des Prisonniers de
Guantanamo ; Ginette Skandrani, La Pierre et l'Olivier, réseau de solidarité
avec le peuple de Palestine ; Mondher Sfar, Collectif de la Communauté
Tunisienne en Europe ; Rassemblement des Tunisiens Libres ; Fausto Giudice -
Alliance Zapatiste de Libération Sociale ; Violette Daguerre, Présidente
Commission Arabe des Droits Humains ; Association de Solidarité
Franco-Palestinienne ; Musulmanes en Mouvement ; Claudine Roméo –
Universitaire, Paris ; Maria Poumier – Universitaire, Paris ; Collectif des
Ivoiriens de France pour les Droits Humains et la Démocratie ; Jean-François
Poirier, Philosophe ; Ali Abdulla – Qatar ; Sultan Khalifa – Qatar ; Mohamad
Ojan – Qatar ; Alain Le Cœur, Commission Transnationale des Verts ; Ahmed
Manaï – Tunisie ; Larbi Alili – Pays-Bas ; Najeeb Al Nuaimi – Qatar ;
Mohamed Al Mohd – Qatar ; Musulmanes en Mouvement ; Rabia Zibar ; Khadija
Bouabdellah
18/01/03 - guantanamo, premier camp de concentration off shore de l’Empire
- Appel du Collectif guant@namo
- janvier 2003
Depuis un an, 625 citoyens de 42 pays sont
enfermés dans le Camp baptisé X-Ray ("Rayon X") de la base militaire
US de guantanamo, sur l’île de Cuba. Étiquetés "combattants
ennemis" par le Pentagone, ils n’ont aucun statut. Ils ne sont en effet
ni prisonniers de guerre, ni prisonniers politiques, ni même détenus de droit
commun. Enfermés dans des cages, ils sont otages du bon vouloir du chef de la
première puissance mondiale, le nouveau croisé George Bush. La juridiction US
ne s’appliquant pas sur le territoire de guantanamo, le Camp X Ray est le
premier camp de concentration off shore (=extraterritorial) de l’Empire.
Hors du droit, les otages de guantanamo sont aussi maintenus hors du monde,
pratiquement coupés de toute communication avec l’extérieur, que ce soit
avec leurs parents, leurs avocats ou des élus de leur pays. Cette situation
unique est une grande première dans l’histoire mondiale. Si nous ne nous y
opposons pas, elle est appelée à se reproduire ailleurs, pour d’autres
otages, par exemple demain des Iraquiens ou même des militants no global
(=anti-mondialisation) de pays démocratiques. L’effet guantanamo se fait
déjà sentir aux quatre coins de la planète. De très nombreux gouvernements,
cédant aux pressions de la CIA et du Pentagone, ont déjà pris des
dispositions pour créer dans leur pays des zones de non-droit, au nom de la
"guerre contre le terrorisme". Nous vous appelons donc à vous
mobiliser pour animer une campagne mondiale contre Guantanamo, sur les thèmes
suivants:
1° - Les otages de guantanamo ont des droits: droit à la défense, droit à la
communication, droit à la justice.
2° - Ils doivent être soit jugés, soit libérés.
3° - Les Nations unies doivent constituer une commission indépendante d’enquête
et d’instruction, composée d’experts des 5 continents, pour déterminer où
et par qui les prisonniers doivent être jugés. Pendant les travaux de cette
commission, les prisonniers doivent être transférés de guantanamo vers un
pays neutre et confiés aux bons soins de la Croix-rouge et du Croissant-Rouge.
La commission devra trancher entre 4 possibilités: remise en liberté, jugement
aux USA, jugement en Afghanistan, jugement dans le pays d’origine du détenu.
Elle devra établir un montant d’indemnités à verser par le gouvernement US
à tous les prisonniers remis en liberté et à leurs familles
Depuis un an, des parents de ces otages se battent un peu partout dans une
grande solitude, secondés par des avocats courageux mais impuissants. La
bataille de Guantanamo concerne tous les citoyens du monde épris de liberté,
de pluralité, de diversité et de justice. Contre l’Empire , seules des
multitudes multicolores peuvent empêcher que les pires cauchemars s’imposent
à tous. Aujourd’hui à guantanamo, demain chez toi!
Nous constituons ce jour le Collectif guant@namo, partie prenante du
Réseau mondial guant@namo, qui agit pour la fermeture de ce camp de
concentration.
L’engagement dans ce collectif se fait uniquement sur une base individuelle.
Nous appelons tous ceux qui le veulent à nous rejoindre ou bien à créer leur
propre structure et à établir une relation de travail avec nous. Le gage de
réussite de la campagne sera sa capacité à mobiliser des multitudes dans un
esprit mondial égalitaire, dans le respect des spécificités et des
motivations particulières, pour "un monde contenant tous les mondes",
contre toute forme de pensée unique et les monstruosités en découlant.
Pour tout contact avec le Collectif guant@namo, écrire à: xraydelta@lvo.info.
NOUS VOUS INFORMERONS EN RETOUR DE NOS ACTVITÉS. NOUS
VOUS ENCOURAGEONS VIVEMENT À REPRODUIRE ET DIFFUSER CET APPEL! ENVOYEZ-NOUS L'ADRESSE
DES SITES SUR LESQUELS VOUS L'AUREZ PUBLIÉ.
18/01/03 - 3 300 messages échangés entre les prisonniers et leurs familles
Le Comité international de la Croix-Rouge a déclaré la semaine dernière
qu'il avait acheminé 3 300 lettres brèves entre les prisonniers de Guantanamo
et leurs familles. Les prisonniers n'ont que ce moyen pour
"communiquer" avec l'extérieur, ne pouvant ni téléphoner ni
recevoir de visites. Leurs lettres, censurées et réduites à quelques lignes,
sont acheminées soit par les postes US soit par la Croix-Rouge. Celle-ci a
aussi la possibilité de visiter les prisonniers, ce qu'elle a fait à quatre
reprises. Les USA refusant de publier les noms des détenus, les lettres sont
souvent le seul moyen pour les familles de savoir qu'un des leurs est à
Guantanamo.
17/01/2003 - Le camp de Guantanamo prêt à accueillir de nouveaux
prisonniers
Le général Geoffrey Miller, qui dirige le camp de Guantanamo, a déclaré
que la guerre contre l’Iraq pourrait conduire à l’arrestation de nouveaux
suspects de terrorisme qui pourraient être déportés à Guantanamo. Des
travaux de construction d’un nouveau bloc de détention ont étendu les
capacités d’accueil à 1 000 places. Le général Miller a exprimé sa
satisfaction: " La guerre contre le terrorisme est un énorme succès. C’est
une guerre globale et comme pour toute activité globale, elle exige du temps,
de la patience et de l’engagement. " Et, ajoute-t-il, les prisonniers
jouissent de conditions humaines. La preuve, leur poids a augmenté en moyenne
de 13 livres. Que dix d’entre eux aient tenté de se pendre ne le gêne pas.
14/01/03 - Les avocats norvégiens dénoncent les violations des droits
humains Dans une lettre adressée notamment à l'ambassade US à Oslo,
l'Association norvégienne des avocats dénonce la manière dont "les USA
mènent la lutte contre le terrorisme". Elle dit comprendre que les USA
essayent de démasquer et punir les responsables d'actes de terreur et tentent
de s'en protéger, mais cela doit se faire dans le respect des droits humains
fondamentaux. Dénonçant les conditions de détention à Guantanamo,
l'Association écrit que les abus commis par les autorités US remplacent le
droit par la force et ne font que nourrir l'opposition à leur politique et
entraîner de nouveaux actes de terreur.
14/01/03 -Le gouvernement saoudien veut rapatrier les détenus saoudiens
Un porte-parole du ministère saoudien de l'Intérieur a déclaré dimanche que
le gouvernement de Riyadh avait créé un bureau de liaison afin de recueillir
des informations et de chercher à rapatrier les Saoudiens détenus à
Guantanamo, en Afghanistan, au Pakistan et en Tchétchénie, "pour les
juger en Arabie saoudite". Plus de 100 Saoudiens sont détenus à
Guantanamo. Le bureau de liaison aura aussi pour tâche d'informer les familles
des détenus sur leur état et leurs conditions.
13/01/03 - L'An II du premier camp de concentration off shore de l'Empire
Le 10 janvier, le camp de concentration de Guantanamo est entré dans deuxième
année d'existence. 625 hommes de 42 nationalités y sont détenus dans des
cages. La plupart ont été capturés en Afghanistan. En octobre, 4 d'entre eux
ont été libérés et 30 autres ont été internés à leur tour. Ces hommes
ont été définis par le Pentagone "combattants ennemis" mais n'ont
aucun statut juridique: ils ne sont ni prisonniers de guerre, ni prisonniers
politiques ni même détenus de droit commun. En novembre 2001, George Bush a
signé un décret instituant qu'ils pourraient être jugés par des commissions
militaires. Devant ces commissions militaires, qui peuvent condamner à la peine
capitale, les avocats de la défense doivent obligatoirement être des membres
de l'armée US. Hors du droit, les otages de Guantanamo sont aussi maintenus
hors du monde: ils ne peuvent recevoir aucune visite de parents, d'avocats ou
d'élus de leur pays. Certains d'entre eux ont pu être visités par des
représentants des gouvernements ou des polices de leurs pays. Une partie
d'entre eux ont été ponctuellement autorisés à expédier des lettres
sommaires. Un détenu saoudien vient d'être autorisé à une communication
téléphonique avec sa famille. La situation de Guantanamo, qui est une enclave
US en territoire cubain, est unique. En effet, son territoire n'est pas soumis
à la juridiction US. L'avocat qatari d'une cinquantaine de prisonniers a
demandé à l'ambassadeur cubain: " Mais pourquoi Cuba ne les juge pas? Ça
n'est pas un pays indépendant?" L'ambassadeur lui a répondu: " Ah!
Vous croyez que Cuba est indépendant?"
Guantanamo, avec son camp X-Ray et son camp Delta est le premier camp de
concentration off shore (= extraterritorial) de l'Empire. Tolérer son
existence, c'est permettre que d'autres camps s'ouvrent sur la planète pour
d'autres "combattants ennemis", demain des Iraquiens, après-demain
des militants anti-mondialisation d'Europe ou d'ailleurs. Tous ceux et toutes
celles qui sont opposés à la globalisation US, qui croient en la liberté, en
la justice et en la diversité doivent s'engager pour réclamer la fermeture des
camps de Guantanamo. Les 625 otages doivent être libérés ou jugés!
Désormais, sous la rubrique "Guantanamo", quibla publiera des
informations et des contributions du monde entier sur les nouveaux camps de
concentration mais aussi des informations sur "l'effet Guantanamo", c'est-à
-dire tous ces actes de répression hystériques menés dans le monde entier au
nom de la "guerre contre le terrorisme". De Stockholm à Doha, de
Cotabato à Alger, nous sommes tous concernés.
13/01/03 - Nouvelles paroles pour une vieille chanson : Tout le
monde connaît l'air de la veille chanson cubaine Guantanamera. Une
internaute cubaine vous propose un nouveau texte en français à chanter sur
l'air de cette chanson. Toutes autres propositions sont les bienvenues!
Refrain
1.Guantaaanamo! (- Guantanamera! )
condamnés , mêm' pas jugés : (guajira guantanamera!)
c'est l'Améri-ique (Guantanamera....)
On est tous des terrorisques ! (- Guajira guantanamera!)
Couplet
2 Iraq, Afghans, Palestine, (Yo soy un hombre sincero,)
Gloire aux martyrs pour la paix ! (De donde crece la palma;)
La terre entière massacré-ée ( Antes de morirme quiero)
Connaît ses vrais ennemi-is ! (-Echar mis penas del alma!)
[Sur l'air du refrain]
3. Non à la guerre
Pour les beaux yeux d'l'Israël
Et d'l'Amérique
On est tous des terrorisques !
Couplet
4.Aux armes frères du monde,
Formons partout nos bataillons :
Reprenons l'eau, le pétrole,
Bouchers, charognes go home!
[Refrain]
5.Guantanamo,
Condamnés , mêm' pas jugés :
C'est l'Amérique
On est tous des terrorisques !
Couplet
6.Bâillonnés ou torturés,
On est tous dans l'même bateau-ô !
Ne soyons plus les otages,
Debout, les damnés d'la terre !
[Sur l'air du refrain]
7.Non à la guerre
Pour les beaux yeux d'l'Israël
Et d'l'Amérique
On est tous des terrorisques !
13/01/03 - L'hypocrisie du gouvernement algérien
"Dans une déclaration au Jeune Indépendant, Belkhadem affirme:
"Guantanamo : on ne sait rien sur les prisonniers algériens"".
Sous ce titre, Sihem H. écrit dans le quotidien algérien Le Jeune
Indépendant du 8 janvier 2003 ce qui suit:
L'Algérie n'a toujours pas été saisie officiellement à propos des
"prétendus" détenus algériens se trouvant dans la base militaire
américaine de Guantanamo Bay située à Cuba.
Dans une déclaration au Jeune Indépendant, en marge de la journée d'études
organisée au Conseil de la Nation, le ministre des Affaires étrangères, M.
Abdelaziz Belkhadem, a affirmé, hier, que c'est une situation très délicate
qui implique des mesures en conséquence. Il ajoute, à cet effet, que son
département, à l'exception de quelques informations officieuses et autres
écrits de presse, ne connaît rien sur le nombre de ces détenus, encore moins
sur les conditions dans lesquelles ils se trouvent. "Vous savez que les
affaires de terrorisme donnent toujours du fil à retordre dans la prise de
décisions adéquates. C'est sans doute ce qui explique le fait que les
autorités concernées n'ont toujours pas jugé utile de nous contacter pour une
éventuelle extradition", dira M. Belkhadem qui ne nie pas, toutefois, que
c'est une affaire "très sensible". D'autant plus, ajoute-t-il, que
parmi les détenus figurent des binationaux qui, en plus d'être Algériens, ont
la nationalité bosniaque. "On ne peut rien faire pour cette catégorie de
personnes", affirme M. Belkhadem.
"Même les familles des détenus concernés ne nous ont pas sollicités
pour une intervention, ce qui devrait être normalement élémentaire",
dira-t-il en ajoutant que ce n'est que dimanche dernier que le frère de l'un
des détenus a pris attache avec le département des Affaires étrangères.
"On ne peut pas se permettre de s'immiscer dans ce genre d'affaire, mais
une fois saisis, les mesures adéquates seront prises", dira M. Belkhadem
sans s'étaler sur la nature de ces mesures, en se contentant juste d'indiquer
que ce sont les mêmes que celles prises dans pareilles circonstances dans le
monde, dans le cadre diplomatique.
Huit Algériens sont emprisonnés, rappelle-t-on, dans cette base américaine
depuis le début de l'année 2002. Six parmi eux sont détenteurs, en plus de la
nationalité algérienne, de la nationalité bosniaque et deux autres sont
Français d'origine algérienne.
Les six mis en cause ont été appréhendés par les services secrets
américains à Sarajevo, le jour de leur remise en liberté par la Cour suprême
croato-bosniaque qui les a disculpés faute de preuve concrètes.
Ils étaient accusés d'appartenir au réseau d'Al Qaïda et d'avoir planifié
un attentat contre l'ambassade américaine à Sarajevo. Leur arrestation par les
autorités américaines avait été sévèrement condamnée par les associations
de défense des droits de l'homme. En Algérie, Me Farouk Ksentini, président
de la Commission nationale consultative pour la promotion des droits de l'homme,
avait recommandé aux autorités algériennes, durant le mois de décembre
écoulé, d'entamer officiellement des démarches auprès de l'Administration
américaine à propos de ces prisonniers.
Me Ksentini avait précisé qu'il a été informé de cette affaire par Human
Rights Watch, lors du déplacement d'un représentant de cette organisation dans
notre pays.
13/01/03 - Diego Garcia, un Guantanamo bis?
La flotte militaire US loue la base militaire britannique dans l'Océan
Indien. Le 27 décembre dernier, une information paraissait dans le Washington
Post et le Herald Tribune: " Les USA détiennent des prisonniers
d'Afghanistan à Diego Garcia dans des conditions similaires à celles de
Guantanamo". La Baronesse Amos, ministre du Foreign Office s'est empressée
de démentir cette information le 8 janvier devant la Chambre des Lords en
déclarant: " Il n'y a pas de suspects de terrorisme à Diego Garcia et,
selon la loi en cours sur le Territoire britannique de l'Océan Indien, il n'y
aurait aucune autorité en mesure de détenir des suspects d'Al qaïda sur ce
territoire". Interrogée pour savoir si les USA détenaient qui que ce soit
à Diego Garcia, la baronesse a simplement dit "ne pas être au courant
d'une quelconque requête faite au gouvernement britannique". Question:
peut-on croire aveuglément les déclarations d'une ministre de Tony Blair?
13/01/03 - "Le drapeau US mérite bien mieux que ça"
Khalid Al Odah n'a rien d'un ennemi de l'Amérique, bien au contraire. Cet
ancien colonel de l'aviation koweïtienne a été formé aux USA et il a
travaillé pour les renseignements militaires US pendant la Guerre du Golfe.
Lorsqu'il a appris que son fils Faouzi, un enseignant de 25 ans, avait été
arrêté par les forces US à la frontière afghano-pakistanaise, il a eu
confiance: le jeune homme pourrait expliquer facilement sa situation et serait
donc rapidement relâché. Faouzi, un enseignant, profitait de ses vacances pour
faire du travail humanitaire au Pakistan auprès des enfants de réfugiés
afghans. Lorsque les bombardements US commencèrent sur l'Afghanistan, il s'est
tout naturellement retrouvé en train d'aider des civils afghans à se réfugier
au Pakistan. "Quand j'ai appris qu'il avait été remis aux Américains,
j'étais vraiment partiellement soulagé, parce qu'il s'agit d'un pays civilisé
et d'une nation civilisée." Puis, le choc est venu lorsque Al Odah a
appris que son fils avait été transporté à Guantanamo, au camp X-Ray. La
famille de Faouzi et celles des autres détenus koweïtiens ont déposé une
plainte contre le gouvernement US, demandant que leurs proches aient accès aux
tribunaux US pour plaider leur cas. L'été dernier, un juge fédéral de
Washington les a déboutés, décrétant que les prisonniers n'ont pas droit à
une protection constitutionnelle. L'affaire suit son chemin devant les cours
d'appel fédérales. Faouzi a écrit à sa famille. Il est sûr d'être bientôt
à la maison. Mais d'après les militaires US, la plupart des prisonniers ne
reverront pas leur maison d'ici de longues années. Malgré cela, Khalid Al Odah
n'a pas changé de position en faveur des USA et de leur "guerre contre le
terrorisme". Il dit que ce qu'il connaît des USA lui rend encore plus
difficile la compréhension de cette expérience. " Ce n'est pas le
principe américain, ce n'est pas la voie américaine que je connais. Je pense
que le drapeau US mérite bien mieux que ça."
13/01/03 - Un citoyen US peut être traité en "combattant ennemi"
La 4ème Cour d'appel de circonscription Us a rendu un jugement important qui
risque de faire jurisprudence, à moins que la Cour suprême, une fois saisie de
l'affaire, n'en décide autrement, ce qui serait étonnant, vu la
"déférence" dont font montre les hauts magistrats Us à l'égard de
la Maison blanche, qui les nomme, et du Pentagone. La Cour d'appel a ainsi
annulé la sentence d'une juridiction inférieure concernant le cas de Yasser
Asem Hamdi. Ce jeune homme de 22 ans a été capturé, selon l'accusation,
"un AK 47 à la main" en Afghanistan. détenu à Mazar-e-Sharif
pendant la révolte et le massacre des prisonniers, il fut ensuite transféré
à Guantanamo avant qu'on découvre que ce Saoudien était né en Louisiane et
était donc citoyen US. Il fut donc transféré sur un bateau-prison à Norfolk,
Virginie, mais néanmoins traité en "combattant ennemi", c'est-à
-dire privé d'avocat et interdit d'accès aux preuves que disait détenir
l'accusation. Le premier tribunal, à Norfolk, ayant jugé qu'il avait, en tant
que citoyen US, un droit à la défense et à la vision des preuves contre lui,
l'accusation a fait appel et la Cour d'appel lui a donné raison. L'avocat
commis d'office pour le "défendre" a été empêché de s'entretenir
avec lui. La Cour d'appel, constituée de 3 juges, dont 2 nommés par Reagan et
1 par Clinton, a jugé que sa qualité de citoyen US ne s'opposait pas à ce
qu'il soit traité "selon les lois de la guerre", même si la guerre
d'Afghanistan était "non conventionnelle", donc en tant que
"combattant ennemi". La Cour a bien pris soin de préciser que cette
"règle" s'appliquait à un citoyen US pris les armes à la main dans
une zone de combat hors du territoire US et non pas à un citoyen US arrêté
aux USA mêmes. Elle entendait ainsi que son arrêt ne fasse par jurisprudence
pour des prisonniers comme José Padilla, cet ancien membre d'un gang urbain
converti à l'Islam, arrêté à l'aéroport de Chicago à son retour du
Pakistan et accusé d'avoir préparé un attentat avec une "bombe
sale" nucléaire. Le jugement sur Hamdi a été fortement critiqué par de
nombreux juristes et des organisations de défense des libertés. "Cette
décision entérine la création d'un no man's land constitutionnel", a
commenté Susan Herman, prof de droit à l'École de Droit de Brooklyn. D'autres
commentateurs ont comparé cette situation à celle des citoyens US d'origine
japonaise internés sans jugement durant la seconde Guerre Mondiale et qui ont
eu droit, bien plus tard, à des excuses du gouvernement US. Hamdi devra donc
attendre maintenant une éventuelle sentence de la Cour suprême.
13/01/03 - Le combat du père algérien d'un "combattant
ennemi" suédois
Mehdi Ghezali continue son combat solitaire dans le glacial hiver suédois de la
ville d'à–rebro où il vit. Son fils Mehdi Mohamed a "fêté" ses
23 ans à Guantanamo. Arrêté lors d'une tentative sanglante de fuite au
Pakistan en décembre 2001, il est au camp X-Ray depuis janvier 2002. En un an,
il a pu faire parvenir 5 messages. Les dernières nouvelles de lui remontent au
8 janvier: une lettre écrite le 6 novembre. Quelques lignes pour dire: "
Je vais bien, salue tous ceux qui me connaissent. Prie pour que Dieu
m'aide." Il y a quelques jours, un policier suédois et un membre de
l'ambassade suédoise à Washington ont pu rencontre le prisonnier pendant deux
jours. Mehdi ne l'a appris que lorsque les médias l'ont appelé. Puis son
avocat lui a fait savoir que le ministère suédois des Affaires étrangères
lui donnerait des nouvelles de cette visite dans quelques jours. "Lorsque
je lis ses lettres, je pleure." Mehdi a déjà mené deux grèves de la
faim, enfermé dans une cage minuscule pour dénoncer la situation de son fils.
Il envisage maintenant de faire une tournée en Europe avec sa cage qui le
conduira jusqu'à Bruxelles "pour réveiller tous les gouvernements
européens". " Je veux que le gouvernement suédois se batte pour
faire rentrer le garçon avant qu'il pourrisse", dit-il. Et son avocat
critique le gouvernement qui a pris tellement de temps pour organiser une visite
au prisonnier. Pourtant, en septembre, le Premier ministre social-démocrate
Göran Persson avait critiqué le camp de Guantanamo comme
"inacceptable".
13/01/03 - Le Parlement de Bahreïn s'engage pour les otages
Suivant l'exemple du Majlis Al Umma du Koweït, qui a constitué un comité
parlementaire pour s'occuper activement du sort des citoyens koweïtis détenus
à Guantanamo, le Parlement du Bahreïn s'est à son tour engagé dans la
bataille et a constitué un comité, à l'appel de Abdullah Al A'ali,
vice-président du Comté des affaires législatives et légales. Le Comité
s'occupera à la fois du sort de 10 étudiants bahreïnis disparus en Iraq, où
ils étudiaient, depuis septembre 1991, et de celui de six concitoyens détenus
à Guantanamo depuis octobre dernier. Les membres du comité tenteront de
retrouver les disparus, de rencontrer les détenus et de coordonner le travail
avec le ministère des Affaires étrangères et les ambassades compétentes de
l'émirat. Pour Guantanamo, espérons qu'ils auront plus de chances que leurs
collègues koweïtis, dont les demandes de visite à Guantanamo ont essuyé des
fins de non-recevoir, les USA laissant seulement des représentants du
ministère de l'Intérieur du Koweït rencontrer les prisonniers.
31/12/02 - Les détenus algériens de Guantanamo abandonnés par leur pays
Les familles de six Algériens détenus à Guantanamo viennent d'écrire à
Bush sur le sort réservé à leurs enfants détenus depuis plus d'un an. Au nom
du collectif des familles, Abdelkader Aït Idir s'est déclaré
"offusqué" par la "passivité" de l'Etat algérien et le
"refus de ses responsables à défendre les Algériens en dépit du fait
qu'ils soient innocents de toutes les charges retenues contre eux par le
ministère américain de la Défense". Abdelkader Aït Idir a précisé que
les six détenus, tous pères de famille, installés légalement en Bosnie
depuis le début des années 90, ont été arrêtés par la police bosniaque
pour des chefs d'accusation annulés par le tribunal quelques jours plus tard.
"Ils ont été accusés d'appartenance au GIA et de préparation d'un
attentat contre l'ambassade américaine, mais le tribunal les a vite relaxés
faute de preuves. La veille de cette décision, les six détenus ont été
enlevés par des militaires américains pour être transférés vers Guantanamo
pour appartenance présumée à Al Qaïda", a déclaré M. Aït Idir.
Me Najib Al Nuaïmi, l'avocat qatari de sept détenus algériens, a révélé
d'autre part avoir saisi le chef de la diplomatie algérienne Abdelaziz
Belkhadem afin qu'une délégation de son ministère puisse rendre visite aux
détenus. "Aucune réponse ne m'a été adressée. Je sais que le droit de
visite a été accordé à des délégations saoudienne, marocaine, yéménite
et bahreïnie, parce que les autorités de leurs pays ont intercédé auprès du
ministère américain de la Défense, mais du côté des Algériens, c'est le
black-out."
Selon Me Najib Al Nuaïmi, le ministère algérien des Affaires étrangères a
été destinataire de la liste complète des Algériens détenus à Guantanamo.
"Je le sais parce que je tiens l'information des autorités américaines
qui m'ont d'ailleurs révélé qu'elles n'ont aucune objection à ce que l'on
rende visite aux prisonniers pour peu que les autorités de leurs pays
respectifs fassent part de leur demande. Pour ce qui est des Algériens, les
Américains m'ont affirmé qu'ils n'ont jamais été destinataires d'une
quelconque sollicitation", a noté l'avocat.
Pour sa part, Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale
consultative de la promotion et de la défense des droits de l'Homme (CNCDDH), a
indiqué que son organisation a été destinataire de neuf requêtes déposées
par les familles des détenus algériens de Guantanamo.
24/12/02 Guantanamo: 59 prisonniers "n'ont rien à voir avec Al
Qaïda"
Selon le Los Angeles Times de dimanche, 59 des plus de 600 prisonniers de la
base US de Guantanamo Bay n'ont rien à voir avec Al Qaïda ou avec les
Talibans. Ils figuraient sur une liste, dressée par les services de
renseignements US après leurs interrogatoires en Afghanistan, des prisonniers
ne présentant aucune "valeur du point de vue du renseignement". Il
s'agit principalement de paysans, de chauffeurs de taxi ou de manoeuvres, dont
certains ont été recrutés par les talibans dans les semaines qui ont
précédé leur défaite.
23/12/02 Des détenus de Guantanamo autorisés à communiquer
Abdul Aziz, un détenu saoudien de Guantanamo, a été autorisé mercredi
dernier à avoir une communication téléphonique de 45 minutes avec sa famille.
D'autre part, Mohamed Al Fouzan a reçu mardi la première lettre de son fils
Fahd, aussi détenu à Guantanamo, après 3 mois d'interruption des
communications. Ces nouvelles ont été saluées par Elham Hassan, une avocate
bahreïnie membre du Comité international pour la défense des prisonniers de
Guantanamo, comme l'indice d'une évolution positive. Elle a demandé au
gouvernement Us de relâcher ces prisonniers ou de les remettre à leurs
gouvernements respectifs, dans la mesure où les USA ne détiennent aucune
preuve justifiant leur détention. Elle a ajouté que le Comité se réunirait
cette semaine à Doha pour discuter des nouveaux développements.
13/12/02 Le bâtonnier de Paris se commet d'office pour les Français de
Guantanamo
Le bâtonnier de l'ordre des avocats de Paris, Paul-Albert Iweins, annonce dans
une démarche symbolique qu'il se commet d'office pour défendre trois Français
détenus sur la base militaire US de Guantanamo à Cuba.
Dans un communiqué, le bâtonnier dit sa "ferme condamnation de toutes
formes d'actions terroristes" mais ajoute qu'il se doit "de réagir et
de mobiliser la communauté internationale des avocats dès lors que les droits
de la défense sont ignorés".
Déplorant qu'il ne soit reconnu "aucun droit juridique" aux détenus,
il annonce qu'il va demander aux autorités US le droit de s'entretenir à
Guantanamo avec Mourad Ben Chellali et Nizar Sassi,
originaires de Vénissieux (Rhône), et Khaled ben Mustapha, né
dans la banlieue lyonnaise.
Cette démarche symbolique fait suite à une déclaration commune rendue
publique en juillet par 32 barreaux du monde entier, qui ont souhaité que
"la lutte contre le terrorisme ne porte pas atteinte à l'état de
droit".
05/12/02 - L'OTAN arrête un suspect d'appartenance à Al Qaïda
Les forces de l'OTAN en Bosnie ont affirmé mardi que le musulman bosniaque
interpellé le 26 octobre dernier était lié à Al Qaïda. Sabahudin Fijuljanin,
41 ans, avait été surpris en train d'espionner une base de la SFOR à Tuzla.
Lors de l'enquête, la SFOR a découvert dans sa maison une arme antichar et
plusieurs passeports. "Nous disposons d'informations établissant un lien
entre Fijuljanin et Al Qaïda", a dit le capitaine de corvette Yves Vanier.
Originaire de la région du Sandjak (sud-ouest de la Serbie), Fijuljanin vit
depuis des années en Bosnie où il est marié et a quatre enfants.
Depuis le 11 septembre 2001, plusieurs personnes ont été interpellées en
Bosnie dans le cadre de la lutte antiterroriste. Six Algériens, livrés aux
autorités US, auraient été déportés à Guantanamo. Les autorités
bosniaques ont aussi perquisitionné des associations humanitaires musulmanes et
fermé trois d'entre elles: la Fondation islamique Al Haramain, la Fondation
mondiale de secours et Bosanska Idealna Futura, filiale d'une association basée
à Chicago.
27/11/02 Huit Russes détenus à Guantanamo
8 ressortissants russes sont actuellement détenus sur la base navale
américaine de Guantanamo, à Cuba, parmi les 625 prisonniers soupçonnés
d'être des talibans et des membres d'Al Qaïda, selon un responsable du bureau
du procureur général russe. Vladimir Roudyak a précisé mardi que des
représentants russes s'étaient rendus à Guantanamo et avaient interrogé les
8 ressortissants pour confirmer leur identité. Moscou adressera prochainement
une demande officielle aux États-Unis afin de réclamer leur extradition,
a-t-il ajouté. Il s'agit de Ravil Mingazov, d'Airat Vakhitov, de Roustam
Akhmerov, de Timour Ichmouradov, Rouslan Odigov, Chamil Khazhiïev, Ravil
Goumarov et Rasoul Koudaïev. Tous sont originaires de régions russes à
majorité musulmane.
23/11/02 Abderrahim Al Nashiri détenu aux USA
L'identité du "haut responsable" d'Al Qaïda dont les USA avaient
annoncé la capture il y a quelques jours a été révélée: il s'agit du
Saoudien Abderrahim Al Nashiri, présenté comme l'un "des principaux
planificateurs d'opérations d'Al Qaïda pour la péninsule arabe".
Capturé il y a plusieurs semaines au Koweït, il est maintenu en détention
dans un lieu gardé secret. Il aurait travaillé avec Ben Laden depuis la guerre
d'Afghanistan contre les Soviétiques. Les services US pensent qu'il a joué un
rôle clé dans l'attentat d'octobre 2000 contre l'USS Cole, qui avait causé la
mort de 17 marines US. Il serait un spécialiste de l'entraînement militaire et
du maniement d'explosifs. C'est le troisième dirigeant présumé d'Al Qaïda
capturé par les USA et détenus dans des lieux gardés secrets, après Abou
Zoubaïda et Ramzi Ben Al Shibh.
19/11/02 Le sort des Français de Guantanamo
Reçu par son homologue américain, l'attorney general John Ashcroft, le 14
novembre, le ministre français de la Justice, Dominique Perben, a soulevé le
problème posé par cette situation. "Il faut clarifier la situation
juridique de ces détenus", a-t-il indiqué après ses entretiens avec
Ashcroft. Le gouvernement estime "souhaitable qu'il y ait une coopération
judiciaire" entre la France et les États-Unis au sujet de ces détenus, a
précisé le ministre. Une telle coopération suppose que les autorités
américaines entrent dans une logique judiciaire en précisant leurs charges
contre ces six personnes et en répondant aux demandes d'information de la
justice française. La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert, en
effet, une information judiciaire, et le juge Jean-Louis Bruguière a demandé
à pouvoir se rendre à Guantanamo Bay pour interroger ces six Français. Les
familles de deux de ces détenus, Nizar Sassi, 23 ans, capturé en Afghanistan,
et Mourad Benchellali, 21 ans, arrêté au Pakistan, ont porté plainte, le 14
novembre, à Lyon, pour "détention illégale, enlèvement, séquestration
et attentat aux libertés". Leurs avocats, William Bourdon et Jacques
Debray, avaient introduit une première action, qui a échoué, en octobre,
devant la justice française, demandant à celle-ci de reconnaître aux deux
hommes le statut de prisonniers de guerre.
13/11/02 Moussaoui à Guantanamo?
Embarrassés à la perspective d'un procès public devant une juridiction
civile normale, la Maison Blanche et le Pentagone envisageraient sérieusement
de transférer Zakariya Moussaoui à Guantanamo. Son procès, initialement
prévu en octobre à Alexandria, en Virginie, a été repoussé à deux reprises
et est prévu maintenant pour juin 2003. Mais l'accusation est très embêtée
par les demandes de Moussaoui, qui a décidé de se défendre seul, après avoir
rejeté son avocat commis d'office comme 3suceur de sang2. En effet, Moussaoui
demande qu'on lui communique des documents du FBI et de la CIA et d'autre part
que soient entendus certains témoins, notamment le Yéménite Ramzi Ben Al
Shibh, arrêté au pakistan l'été dernier. Le sixième amendement de la
Constitution US stipule en effet que tout accusé puisse être confronté aux
témoins qui l'accusent ou qui peuvent l'innocenter. Un transfert à Guantanamo
réglerait d'un coup tous les problèmes mais serait un aveu cinglant de
défaite pour les procureurs, pour la CIA, le FBI et la Maison blanche.
LE MONDE DU 09/11/02 - Un Pakistanais libéré de Guantanamo raconte
sa détention
Mohammed Sanghir est de retour dans son village. Il témoigne sur la mort de
prisonniers talibans dans des conteneurs lors des combats de Kunduz et sur son
séjour dans la base américaine à Cuba. Il compte demander réparation aux
Etats-Unis.
Pattan (province du Nord-Ouest) de notre envoyée spéciale
Nichée au creux d'une profonde vallée boisée sur les bords de l'Indus, la
modeste maison de Mohammed Sanghir ne désemplit pas.
Rentré chez lui, à Pattan, le 4 novembre, après plus d'un an d'absence et
plusieurs mois de mortelle anxiété pour sa femme et ses neuf enfants, Mohammed
Sanghir, premier Pakistanais libéré après avoir été détenu sur la base
américaine de Guantanamo, à Cuba, est le nouveau héros de ce village situé
dans la province du nord-ouest du Pakistan.
Abondante barbe grisonnante, pakol – sorte de chapeau à bord rond qui
protège du froid – sur la tête, un gilet passé sur son salwar khamees
(large pantalon et longue chemise que portent les Pakistanais), Mohammed Sanghir
porte encore au poignet le bracelet de plastique vert mentionnant son identité
"américaine" – US 9PK 0001 43 DP –, son âge (51 ans), sa taille,
son poids et sa photographie.
Missionnaire prêcheur du Tablighi Jamaat, organisation non politique de
propagation de l'islam qui compte plusieurs millions de fidèles dans le monde,
Mohammed Sanghir se trouvait depuis quelque trois mois en Afghanistan quand la
guerre a éclaté. Pris dans la tourmente de la reddition de Kunduz, dans le
nord du pays, il est embarqué – "avec 250 personnes, dont 50 sont
mortes" – dans un conteneur pour être conduit à la tristement célèbre
prison du général Rachid Dostom, à Sheberghan. "Ils hurlaient pour de
l'eau, ils tapaient leur tête contre les parois et là, juste à côté de moi,
ils sont morts", dit-il de ses compagnons d'infortune.
Il passe quarante-cinq jours à Sheberghan, où se mêlent "Afghans,
Pakistanais, Arabes, Bosniaques". Personne ne l'interroge, jusqu'au jour
où des miliciens du général Dostom l'extirpent de sa cellule avec 15 autres
prisonniers : "Ils nous ont livrés à des soldats américains qui nous ont
bandé les yeux et nous ont emmenés par hélicoptère à Kandahar."
Installé sous une tente avec neuf autres personnes, nourri de rations
militaires américaines, Mohammed Sanghir est alors interrogé : "Il y
avait un Américain et un interprète. Ils m'ont demandé d'où je venais,
pourquoi j'étais en Afghanistan, si j'avais un lien avec Al-Qaida, si je
connaissais des gens d'Al-Qaida, si j'avais déjà vu Oussama Ben Laden et si je
pourrais le reconnaître."
Après cet unique interrogatoire sommaire, Mohammed Sanghir est appelé par un
médecin. "Il a pris mes empreintes digitales et une empreinte à
l'oreille", dit-il. Dix-huit jours après, "ils sont venus ; ils m'ont
rasé la tête, la barbe et la moustache, m'ont mis un bandeau sur les yeux et
mis dans une tente où j'ai attendu deux ou trois heures avec d'autres
personnes. Avant de nous raser, une Américaine parlant un peu d'ourdou m'a
juste dit : "On vous emmène dans un lieu où vous aurez plus de facilités
et où vous serez mieux"", précise Mohammed, qui ajoute que les
soldats américains sont restés sourds à ses tentatives pour conserver sa
barbe, élément religieux. "J'ai protesté physiquement, mais ils ne
voulaient rien entendre et m'ont dit : "C'est interdit"",
raconte-t-il. Emmené à l'aéroport, Mohammed est ensuite attaché sur son
siège – bandeau sur les yeux, masque sur la bouche, boules dans les oreilles
– pour un voyage de vingt-deux heures. "Une femme nous a donné des
pommes à deux reprises, un morceau de pain et de l'eau."
L'arrivée sur la base de Guantanamo est rude. "Alors que nous avions
toujours les mains liées derrière le dos et les yeux bandés, des soldats
m'ont jeté dehors et m'ont battu", affirme Mohammed Sanghir en montrant sa
joue. Pendant trois mois et demi, Mohammed, qui a revêtu un survêtement rouge,
reste dans une cage ouverte à tous vents, "aux millions de moustiques et
à la chaleur" et sans une minute d'intimité.
INTERROGATOIRES
"Nous étions comme des animaux. Si nous étions des hommes, pourquoi nous
mettre dans une cage ?", interroge Mohammed, dont le récit est suivi avec
attention par la vingtaine d'hommes qui l'entourent. "Au début, ils ne
nous permettaient pas de prier et de parler entre nous, mais après deux jours
de grève de la faim, un officier supérieur est venu, nous a permis de prier et
nous a accordé une demi-heure pour manger", dit-il.
"Deux fois par semaine, ils nous faisaient sortir pour marcher et, chaque
semaine, on nous donnait un uniforme propre", précise Mohammed, qui ajoute
qu'un médecin était toujours disponible. Après ces trois mois et demi,
Mohammed est transféré dans une nouvelle cage, plus confortable, avec un coin
toilette et de l'eau courante.
Durant les dix mois qu'il a passés à Guantanamo, Mohammed Sanghir a été
interrogé une vingtaine de fois. "On faisait la queue pour les
interrogatoires. Centrées uniquement sur Al-Qaida, les questions étaient
toujours les mêmes mais présentées de façons différentes", affirme
Mohammed. "Ils m'ont d'abord montré des photos de gens d'Al-Qaida pour
savoir si je les connaissais ; ensuite ils m'ont demandé s'il y avait ici
autour de moi des gens d'Al-Qaida ; ils voulaient savoir si j'avais rencontré
Ben Laden et si je pourrais le reconnaître. Les photos représentaient des gens
qui semblaient afghans et arabes", précise Mohammed, qui affirme n'avoir
reconnu personne.
Les seules personnes qu'il a vues à Guantanamo –"une fois, au cours d'un
déplacement"– sont le mollah Abdul Salam Zaeef, l'ancien ambassadeur des
talibans au Pakistan livré par Islamabad aux Américains, "qui semblait
très faible", Khairallah Kwaiwa, ancien gouverneur d'Herat, arrêté à
Chaman, à la frontière pakistano-afghane, le mollah Fazl, ancien commandant de
Kunduz et un autre commandant, le mollah Abdel Raouf.
"COMMENT FAIRE ?"
Mohammed, comme ses compagnons, a beaucoup prié à Guantanamo, où les
journées se passaient en lecture du Coran, des hadiths, et en conversations
avec les autres détenus. "Un jour, un nouveau général est venu et m'a
dit : "Vous allez avoir des bonnes nouvelles la semaine
prochaine"", raconte Mohammed pour expliquer sa libération, encore
choqué qu'aucun responsable américain ne lui ait exprimé le moindre regret
pour cette année perdue et les humiliations subies. "Ils m'ont juste dit :
"Vous êtes innocent", mais personne ne s'est excusé", indique
Mohammed qui, aujourd'hui, réclame des dédommagements aux Etats-Unis.
"A Guantanamo, des soldats m'avaient dit que je toucherais 400 dollars par
mois de détention, mais je n'ai reçu que 100 dollars à mon arrivée à
Islamabad", dit cet homme qui vivait d'une machine à couper et tailler le
bois de construction, très utilisé dans cette région montagneuse et
déshéritée.
"Pendant un an, ma famille a dû emprunter pour survivre et, maintenant,
comment vais-je rembourser ?", interroge-t-il en montrant sa machine
rouillée par le manque d'entretien. "Qu'est-ce que je peux faire contre
les Etats-Unis ? C'est une grande puissance", affirme-t-il, fataliste,
quand on lui demande ses sentiments à l'égard des Américains. Ses
concitoyens, dans cette région extrêmement conservatrice, n'ont pas tous les
mêmes réserves et, sur le mur de l'école de Pattan, peintes en noires, deux
kalachnikovs entourent un appel sans ambiguïté : "Engagez le djihad
[guerre sainte] contre ceux qui dénient le Coran."
Françoise Chipaux
08/11/02 Français de Guantanamo: information judiciaire à Paris
Le parquet de Paris a ouvert mardi une information judiciaire pour
"association de malfaiteurs en relation avec une entreprise
terroriste" contre X..., en l'occurrence visant les 6 Français détenus à
Guantanamo. Cette information pourrait aboutir à la mise en examen des
prisonniers et la demande de leur extradition vers la France pour y être
jugés. La semaine dernière, le Quai d'Orsay avait réitéré sa position,
demandant que les prisonniers soient jugés en France s'ils sont soupçonnés
d'avoir commis "des actes punissables au regard du droit pénal
français". L'avocat de 2 des prisonniers, originaires de Vénissieux,
estime que "cela les sortirait du flou dans lequel ils se trouvent et leur
donnerait des garanties de procédure."
05/11/02 Espoir pour le "taliban de Brême" :Bernhard
Docke, l'avocat allemand du Turc de Brême Murat Kurnaz, 20 ans, détenu à
Guantanamo, espère, après les libérations de certains détenus de Guantanamo,
que son client sera relâché par les Américains. Le jeune Turc, charpentier de
marine, s'était rendu au pakistan le 3 octobre 2001 pour y suivre des cours
coraniques. Fin 2001, il a été arrêté, accusé d'être un combattant d'Al
Qaïda et déporté à Guantanamo. En février, il clamait son innocence dans
une lettre à sa mère. D'après son avocat, il n'est pas taliban: " Les
seigneurs de guerre ont fait des prisonniers, pour les remettre contre des
primes aux militaires US. Kurnaz est sans doute une comparse mais pas un gros
poisson."
03/11/02 Justice incompétente
Saisi par les avocats de 2 des 6 français détenus à Guantanamo, le juge
des référés s'est déclaré incompétent, jeudi 31 octobre, pour reconnaître
leur statut de prisonniers de guerre et leur accorder la protection des lois
internationales régissant ce statut.
L'ordonnance, particulièrement brève, constate que les demandes "ne
reposent sur aucune règle de procédure susceptible de permettre leur examen
par le juge des référés". "Ce n'est que partie remise", a
déclaré Me William Bourdon, l'un des avocats de Nizar sassi et Mourad
Benchellali, qui a annoncé le prochain dépôt d'une plainte avec constitution
de partie civile pour détention arbitraire contre les responsables du camp de
Guantanamo.
Dans une lettre du 22 août à un ami, Nizar Sassi écrivait: "Si tu
ceux une définition d'ici, on n'a pas le droit d'avoir de droits."
30/10/02 3 libérations
3 Afghans détenus à la base US de Guantanamo, sur l'île de Cuba, viennent
d'être "libérés". 13 Pakistanais devraient connaître le même sort
d'après la presse pakistanaise. Lundi, c'est une trentaine de nouveaux détenus
afghans qui ont été transférés à Guantanamo. Ils avaient été capturés en
janvier par les forces US.
25/10/02 - Libérations ?
Donald Rumsfeld a confirmé la prochaine libération de plusieurs prisonniers
de guerre capturés en Afghanistan et détenus à la base de Guantanamo, sur
l'île de Cuba. Il s'agit de prisonniers n'ayant plus aucune importance pour les
enquêteurs US et ne représentant aucun danger.
28/09/02 - Le business d’un vice-Président
La société de services Brown & Root a décroché un nouveau contrat de
l’armée américaine face à 44 concurrents. cette fois-ci, il s’agissait de
la construction et de la mise en place à Guantanamo des cages d’acier
prévues pour les prisonniers capturés en Afghanistan. Petit hic: cette
société est contrôlée par la compagnie Halliburton, dirigée par Dick Cheney
jusqu’à ce qu’il devienne vice-Président. Coïncidence? La commission de
contrôle du congrès US a déjà ouvert une enquête sur Brown & Root,
soupçonnée d’avoir gonflé ses factures à l’armée US de quelques
dizaines de millions de dollars et a recommandé de ne plus donner à cette
société de contrats militaires. Un seul exemple: la fourniture d’énergie
électrique aux troupes US cantonnées au Kosovo a été facturée 17 millions
par an, soit le double du prix normal, selon la commission. Sur les bases des
Balkans, l’enquête a été déclenchée par le fait que nombre d’employés
de nettoyage fournis par Brown & Root avait doublé et leur travail était
facturé comme s’ils travaillaient 24 heures sur 24. Jusque-là, rien que de
très usuel, dira-t-on. Seulement voilà: les premiers contrats avec le
Pentagone ont été obtenus par la compagnie seulement quelques semaines après
que Cheney avait quitté son poste de Secrétaire d’Etat à la Défense de
Bush père pour devenir administrateur délégué de Halliburton! Il est
évident que la nouvelle guerre en préparation contre l’Iraq entraînera
beaucoup de nouveaux contrats juteux pour Brown & Root et les nombreuses
sociétés auxquelles les dirigeants américains sont personnellement liés. Il
suffit de rappeler que la première Guerre du Golfe avait rapporté à James
Baker, personnellement, la coquette somme de 9 millions de dollars...
24/09/02 Même la nature est contre!
L'Ouragan Isidore à causé d'importants dégâts dans le golfe du Mexique
et sur l'île de Cuba le 22 septembre. Des milliers de personnes ont été
évacuées et se retrouve maintenant sans abris. Où les hommes du fils Bush
s'installent, les éléments de déchaînent. L'Afghanistan, les Philippines et
maintenant Guantanamo!
01/03/02 - Mutinerie et grève de la faim.
100 prisonniers du camp de concentration X-Ray de Guantanamo se sont mutinés
pour protester contre les conditions de détention. L'interdiction de porter le
turban aurait provoqué un incident et les détenus se seraient barricadés dans
leurs cages à l'aide de leurs paillasses. Depuis mercredi et malgré la
chaleur, une centaine d'entre eux ont entamé une grève de la faim.
20/02/02- Injustice sans limite.
Les familles de trois détenus de Guantanamo (2 Britanniques et 1 Australien)
portent plainte contre la décision de l’administration US de les maintenir en
détention illimitée. Cette mesure serait contraire aux conventions de Genève,
au droit international et à la constitution US.
12/02/02 -"Tout est fait pour choquer les prisonniers de
Guantanamo"
[Email reçu le 12/02/02]
Le long isolement sensoriel, les entraves, la découverte brutale d'un nouvel
environnement carcéral : tout est fait, de l'aveu même des Américains,
"pour impressionner et désorienter les captifs", Taliban afghans ou
membres du réseau Al Qaïda qui arrivent sur la base de Guantanamo. Ce
traitement doit aussi permettre, selon les militaires, "de choquer et de
rendre plus dociles" ces dangereux ennemis.
Une forme de torture psychologique ?
Des déclarations qui ne manqueront pas d'apporter de l'eau au moulin des
défenseurs des droits de l'homme, des partisans du respect le plus scrupuleux
des Conventions de Genève. Ces derniers réclament en effet que "le statut
de prisonniers de guerre et la protection de ces conventions soient reconnus et
appliqués à tous les détenus et que cesse la forme de torture psychologique
dont ils sont victimes". Cette dernière accusation repose sur les
observations des journalistes qui ont été autorisés à assister à l'arrivée
des prisonniers et sur la description des conditions de transfert faite par les
officiels américains eux-mêmes.
Ne rien voir, rien entendre, rien dire
A Kandahar, en Afghanistan, juste avant leur départ, les taliban et membres
supposés d'Al Qaida ont le crâne et la barbe rasés. Ils enfilent ensuite une
combinaison orange et embarquent pieds et poings liés dans l'avion. Ils sont
attachés à leur siège et sont mis en condition "d'isolement sensoriel
total". Ils portent des lunettes totalement opaques, des casques sur les
oreilles et un masque chirurgical afin de ne pas pouvoir mordre leurs geôliers
ou transmettre des maladies. Ainsi "équipés", ils ne voient et
n'entendent quasiment rien et ne peuvent s'exprimer correctement. Le vol dure
vingt-cinq heures dans le froid de l'avion-cargo militaire.
Choc thermique
A leur arrivée, déphasés par l'isolement sensoriel, la fatigue, le "jet-lag"
(décalage horaire important) et le choc thermique, ils titubent. Dans la
chaleur tropicale, ils doivent être soutenus ou portés par des soldats sous
les ordres "aboyés" par les officiers. Lors du dernier transfert de
prisonniers, il y a quelques jours, six des vingt-huit détenus sont sortis sur
des brancards. Selon les observateurs présents, l'un était amputé des deux
jambes, trois autres ont été blessés au combat, l'un était atteint de
paludisme (le troisième prisonnier du camp à en être atteint) et le dernier
présentait les symptômes de la tuberculose. Après un rapide "tri",
ils sont enfermés dans des cages grillagées de petite taille.
"Qu'ils ne voient pas la mer ou le McDonald"
"Comme les précédents, ce groupe était calme et les hommes
paraissaient choqués et désorientés", a commenté le major Steve Cox,
porte-parole de l'unité chargée de la surveillance du camp X-Ray de Guantanamo
où sont incarcérés les arrivants, au nombre de deux cent vingt aujourd'hui.
L'officier affirme que l'isolement sensoriel "n'a pas pour but de
déshumaniser ces personnes, mais d'établir notre autorité avant le vol,
pendant et après, et garantir la sécurité des personnels américains".
Autre hypothèse : empêcher les prisonniers de se repérer et d'échafauder de
très improbables plans d'évasion. "Avant de gagner le camp, ils n'auront
pas vu la mer, pas repéré le McDonald de la base", déclare encore
l'officier. Les organisations de défense des droits de l'homme, dont Human
Rights Watch ou Amnesty International, demandent toujours que tous ces hommes
soient placés sous la protection des Conventions de Genève et aient enfin le
statut de prisonniers de guerre.
10/02/02 - Les Minguettes s'organisent
Depuis l’ annonce que deux habitants de la cité des Minguettes à Lyon
étaient détenus à Guantanamo, les familles et les proches s’interrogeaient
pour comprendre ce qui avait poussé ces jeunes à partir en Afghanistan. Ces
débats informels ont évolué et un comité de soutien s’ est mis en place.
Selon Libération, un des participants à la réunion du comité aurait dit
"Notre problème, ce n'est pas de savoir s'ils sont innocents ou pas. Nous
devons seulement nous battre pour que leurs droits soient respectés, qu'ils
reviennent en France pour y être jugés s'ils doivent l'être.".
Cette phrase suffit à définir le programme de ce comité et représente bien
ce que la plupart des Musulmans de France ressentent. Mais la déportation à
Guantanamo de jeunes Français doit également pousser les autorités française
à l’ autocritique. Le fait que les initiatives de nombreuses associations
intervenant sur le plan éducatif aient été ces dernières décennies
systématiquement bloquées a poussé des centaines de jeunes Français
musulmans à s’expatrier dans un premier temps vers des pays plus
accueillants. L’ État français porte une part de responsabilité dans ce que
ces jeunes ont pu faire par la suite.
08/02/02 - Diviser pour mieux régner
Le Pentagone a annoncé que les talibans de Guantanamo seront traités
suivant les Conventions de Genève mais qu'il ne bénéficieront pas du statut
de prisonniers de guerre. En effet ce statut prévoit la libération automatique
des prisonniers en fin de conflit et interdit leur torture pendant les
interrogatoires. Les membres d' Al Qaïda continueront d'être traités suivant
les humeurs de Donald Rumsfeld.
30/01/02 - Campagne médiatique contre les Français de Guantanamo
Que ceux qui ont commis des attentas ou participé à leurs organisations
soient jugés comme terroristes et condamnés. Nul n’ est censé ignorer la
loi et personne d’entre nous ne contestera les décisions de justice.
Mais le déchaînement des médias envers les détenus de Guantanamo est
inadmissible.
Ils sont appelé "Les terroristes islamistes" par les commentateurs,
alors que leur véritable identité, le lieu de leur arrestation, leur rôle en
Afghanistan ne sont pas encore connus.
Les journalistes ne nous informent pas, ils manipulent les informations pour que
les Musulmans de France ne se sentent pas solidaire de ces prisonniers de guerre
à qui on refuse ce statut. C’ est aussi une bonne occasion pour salir l’
Islam.
Les moindre détails sont montés en épingle pour les discréditer. Ces
supposés Français du camp X-Ray, ne sont peut être pas Français. Ils sont
immatures, l’ un d’ entre eux, a abandonné sa famille, l’ autre sa
boucherie, l’ autre s’ est converti de fraîche date avant de partir pour le
Jihad. Le quatrième, c’ est pire, avait été arrêté dans le coup de filet
préventif avant la Coupe du monde de football à Paris. Autrement dit, il
voulait empêcher la France de gagner la Coupe, le traître!
Sauf que le journal Libération révèle ce que les autres cachent : il avait
été "écroué trois mois pour "association de malfaiteurs liée à
une entreprise terroriste", mais avait été blanchi par un non-lieu".
Les pervers penseront que si l’ enquête avait été mieux conduite, il ne
serait pas ressorti de prison et n’ aurait pas rejoint l’ Afghanistan.
On peut également affirmer l’ inverse. Le traumatisme causé par trois mois d’
emprisonnement arbitraire, l’ ont probablement conduit à franchir un cap
décisif. Quitte à vivre traqué et être puni, autant que cela soit pour
quelque chose.
Ce n’ est pas un hasard si la France est aussi bien représentée à
Guantanamo. La politique d’ exclusion des Musulmans, les arrestations
arbitraires, la répression systématique qu’ ont subi les associations
islamiques depuis plus de dix ans, le chantage à la carte de séjour poussant
des étrangers en position de faiblesse à faire sur ordre des RG ou des
services de renseignement étrangers la "fitna" dans des associations
des plus pacifiques. On ne parle même pas de l’ éducation déplorable que
les enfants subissent dans les écoles de la république. Les enfants se
révoltent contre leurs familles et leurs esprits ont perdu tout repère
religieux.
Les tentatives du ministre de l’ Intérieur d’organiser le culte ou la
communauté musulmane de France ( ce n'est pas très clair) interviennent bien
tard.
26/01/02 - Bosnie : La Palestine contre l’Afghanistan, 6 Moudjahidines
contre Karadzic
Selon le journal belge Le Soir, les Américains auraient persuadé
Sarajevo de leur remettre les six ressortissants arabes soupçonnés de
terrorisme et de liens avec Oussama ben Laden (expédiés à Guantanamo alors qu’ils
ont été innocentés par un tribunal bosniaque), contre la garantie d'arrêter
très prochainement Karadzic.
On se rappelle de la promesse faite aux gouvernements arabes de régler le
problème palestinien contre une carte blanche en Afghanistan...
Ce genre de promesses n’engagent que les hypocrites qui font semblant d’y
croire pour échapper à la vindicte populaire. Sans vouloir jouer les devins,
il est sûr que les dirigeants bosniaques payeront tôt ou tard leur trahison.
23/01/02- Droits de l’ homme, conventions de Genève et résolutions de l’ONU
La justice occidentale a une particularité, elle se repaît de grandes
déclarations universelles, de conventions internationales et de résolutions
votées par la majorité des nations. Ces textes qualifiés d’ universels et d’
internationaux ne concernent pourtant pas les Musulmans, qui sont presque un
milliard sur terre.
Il nous suffit de prendre en exemple le camps de concentration de Guantanamo où
des Musulmans parfois blessés sont parqués comme des bêtes dans des cages et
subissent des tortures psychologiques chaque jour, pour mettre en valeur ce qui
à nos yeux est le vrai fondement de la civilisation occidentale: la sauvagerie
et l’ injustice et non l’ hellénisme et la démocratie.
Si toutefois cet exemple ne vous convenait pas, relisez les chroniques du
vingtième siècle.
La guerre de Tchétchénie et l’ impunité des tyrans russes.
La guerre d’ Algérie et l’ impunité des tortionnaires français.
La colonisation de la Palestine et l’ impunité des colons israéliens.
Des résolutions des Nations unies qui ne s’appliquent pas au mouvement
sioniste.
L’ Iraq est bombardé et subit un blocus économique strict depuis dix ans
parce que Saddam Husein refuse d’ appliquer des résolutions de l’ ONU lui
imposant des visites régulières de contrôleurs accrédités.
Mais l’ État d’ Israël n’ a pas subi de pression particulière alors qu’
aucune résolution de l’ ONU le concernant n’ a été appliquée. Au
contraire, l’ Europe est le premier partenaire économique de ce pays hors la
loi.
22/01/02 - Les prisons de la honte
Le journal anglais "The independant" appelle la base de Guantanamo
comme il se doit : c’ est un camp de concentration.
2,40m x 1,80 m., voici la cote des cages de la prison de Guantanamo où sont
enfermés les Musulmans capturés en Afghanistan, au Pakistan et en Bosnie. Ils
sont soupçonné d' apartenir aux réseaux d' el-Qaïda ou d' avoir été un
jour taliban, c'est à dire étudiant en théologie islamique.
Plus de cent prisonniers ont déjà été regroupé sur cette base US de l’
île de Cuba. En attendant de comparaître devant un tribunal militaire d’
exception et en attendant leurs exécutions programmées.
Allez voir les cages des babouins du zoo de Vincennes ou la cage du lion du zoo
de Kaboul, elles sont beaucoup plus spacieuses.
16/01/02 - Des centaines de prisonniers des Croisés sont regroupés sur une
base US de l’ île de Cuba.
Enchaînés, menottés, torturés, ils ne seront pas jugés par un tribunal US,
ni par un tribunal international, des tribunaux d’ exceptions ont été
constitués et détermineront si ces prisonniers doivent être exécutés ou
bien exécutés.
En privilégiant une solution injuste, Bush prend un risque énorme. Les
compagnons d'armes de ces Musulmans qui ont combattu contre l’invasion de l’
Afghanistan par les Russes et contre la colonisation de ce pays par les
Occidentaux, ne les laisseront sûrement pas tomber. Ils pourront justifier
facilement l’ emploi de techniques dites "terroristes" pour obtenir
leur libération.
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