Les forces américaines détiennent plus de 7000 Irakiens * Nota au 16 mai 2003 : depuis la parution de cet article, la coalition a remis en liberté environ 4000 prisonniers (source Free/AFP) Le CICR a comptabilisé les prisonniers de guerre. Diverses organisations internationales s'inquiètent du sort qui leur sera réservé. Avec la fin des conflits, vient l'heure des comptes. Dans le sud de l'Irak, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a dénombré quelque 7000* prisonniers de guerre internés dans un camp de détention, construit par les Britanniques près d'Oum Qasr. Dans le nord du pays, une trentaine de soldats irakiens sont détenus, et des dizaines de blessés sont actuellement soignés sur des bateaux appartenant aux forces coalisées, stationnés dans le Golfe. Ces chiffres ont été enregistrés par le CICR au cours de deux visites, la dernière s'étant terminée le 22 avril. "Ce ne sont pas des données officielles. Il s'agit du résultat de nos observations, mais je crois qu'il reflète la réalité", explique Floriant Westphal, un porte-parole de l'institution genevoise. Le CICR se refuse à donner plus d'informations, car celles-ci pourraient entraver la bonne marche de futures visites à ces prisonniers. Si le nombre de détenus dans le sud de l'Irak semble vraisemblable, en revanche le chiffre de 30 prisonniers de guerre au nord étonne et paraît dérisoire. Urmi Shah, porte-parole de Human Rights Watch (HRW), une ONG de défense des droits humains basée à New York, explique cela par le fait que les autorités kurdes, alliées des Etats-Unis au nord, ont officiellement qualifié les détenus irakiens d'"invités des forces kurdes". La plupart ayant été relâchés, ils n'ont donc pas été comptabilisés sous la dénomination de prisonniers de guerre. "Précédent de Guantanamo" : Les prisonniers de guerre sont protégés par les Conventions de Genève de 1949 (la IIIe Convention régule de manière très détaillée leurs droits et leurs devoirs), ainsi que par le droit international coutumier. C'est la puissance occupante – les Américains et les Britanniques, en l'occurrence – qui est responsable de leur bien-être. Ils doivent, entre autres, recevoir de la nourriture, une assistance médicale, ont droit à des visites d'organisations humanitaires impartiales et doivent pouvoir écrire à leur famille dès le début de leur détention.
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