Dossier n° 1 : Le "grand jeu" des Occidentaux en Asie Centrale

 

  1. US turns to drug baron to rally support
    Syed Saleem Shahzad, Asia Times Online, Hong Kong 
    During the mujahideen war against the occupying Soviet army in Afghanistan in the 1980s, Pakistan and the United States made good use of Pakistani drugs baron Ayub Afridi to help finance the struggle. Today, in desperate need of someone to rally and splintered Pashtun warlords as a counterbalance to the Northern Alliance, Afridi, unexpectedly freed from jail, has once again been called into service,

  2. La guerre globale a commencé
    Michel Collon

  3. Une fausse victoire. La guerre en Afghanistan a augmenté la famine et le banditisme, mais ne va pas réduire la menace terroriste
    A Hollow Victory, The Afghan war has increased hunger and banditry but will not reduce the terror threat
    Seumas Milne, The Guardian, November 22, 2001

  4. Les factions rivales : sortons des lieux communs, il n'y aura pas de façon aisée pour l'Occident de résoudre ce problème
    Forget the cliches, there is no easy way for the West to sort this out, Rival factions
    Robert Fisk, The Independent, November 17, 2001
    Traduit par Christine Delphy

  5. Inquiétudes grandissantes sur les forces de 'libération'
    Anxiety Build over 'liberating ' forces
    The Guardian
    , November 17, 2001
    Traduit par Christine Delphy

  6. Les alliés essaient de jouer les éminences grises dans le nouveau grand échiquier
    Allies seek to play rôle of hidden persuaders in the new great game
    Kim Sengupta, The Independent, November 17, 2001
    Traduit par Christine Delphy

  7. Afghanistan : Bases for coalition operations, CNN

 

 


LES FACTIONS RIVALES : SORTONS DES LIEUX COMMUNS, IL N'Y AURA PAS DE FAÇON AISEE POUR L'OCCIDENT DE RESOUDRE CE PROBLEME.

 Forget the cliches, there is no easy way for the West to sort this out, Rival factions

 PAR ROBERT FISK

The Independent, nov.17

L'Occident est sur le point de le réaliser, l'Afghanistan n'est pas un pays. On ne peut pas l'occuper parce que ce n'est ni un Etat ni une Nation. On ne peut pas non plus le dominer avec les lieux communs trimbalés par nos journalistes. Nous souhaitons peut-être un "gouvernement d'union large", mais est-ce que les Afghans le souhaitent ? … Quant à la fameuse Loya Jerga, une phrase que les experts prononcent maintenant avec volupté (on pense, dans ce pays, à BHL, NDLR), cela signifie seulement "grande réunion". Et ce qui est plus ennuyeux, c'est que c'est une phrase pachtoun et représente la règle de seulement 38 % des populations tribales d'Afghanistan. On voit bien pourquoi l'idée d'une Loya Jerga nous plait, à nous autres Occidentaux. Tout ce que nous aurions à faire serait de superviser un congrès massif de toutes les tribus afghanes --en oubliant que la Loya Jerga n'est absolument pas représentative parce que les femmes en sont exclues -- pour produire un gouvernement de compromis dans le genre de celui que les Britanniques ont crée en Irlande du Nord. Seulement ce n'est pas comme ça. … La Loya Jerga est devenue une tradition afghane en 1747…et depuis, en dépit de l'inclusion des Tadjik, des Ouzbek et des Hazara, les Pachtoun ont gouverné l'Afghanistan sans cesse sauf pendant trois brefs épisodes au 20è siècle. Il est facile de comprendre pourquoi. Les Ouzbek n'ont jamais eu de Loya Jerga parce qu'ils sont un groupe urbain, non-tribal. Comment peuvent-ils avoir le même poids ou un poids proportionnel alors qu'ils n'ont pas de chefs tribaux ? Est-ce que les Tadjik auront un représentant tandis que les Pachtoun en auront 8 ou plus ?…

Traduit par Christine Delphy


INQUIETUDES GRANDISSANTES SUR LES FORCES DE LIBERATION (revue de presse)

Anxiety Build over 'liberating ' forces

The Guardian, nov.17.

Robert FISK dans The Independent, nov.14.

"Il y a des braves dans l'Alliance…Mais le fait demeure que de 1992 à 1996, l'Alliance du Nord était synonyme de massacres, de viols systématiques et de pillage. C'est pourquoi nous --et par nous j'entends aussi le State Department (affaires étrangères aux USA) --avons bien accueilli les Taliban quand ils sont arrivés à Kaboul. L'Alliance du Nord a quitté la ville en 1996, laissant 50 000 morts derrière elle. Maintenant ses membres sont nos fantassins. C'est mieux que M. Ben Laden, pour sûr. Mais --au nom de Dieu-- qu'est-ce qu'ils vont faire en notre nom ?"

Simon Jenkins dans The Times, nov.14.

"Jamais dans l'histoire contemporaine la Grande-Bretagne n'a forgé d'alliance publique avec des personnages aussi douteux…A côté de ces hommes, Slobodan Milosevic ressemble à un caïd d'école maternelle, et le Hamas et le Hezbollah à des poids légers. Leur avidité pour l'argent de la drogue n'a d'égale que leur sadisme dans la vengeance… Cependant ces hommes sont "nous' et "nos alliés".. Tel est le relativisme moral de la guerre."

Nyer Abdou dans Al-Ahram, Egypte, nov.14.

"Quand on ne connaît pas grand-chose à l'histoire de l'Afghanistan et qu'on entend les termes "anti-Taliban" et "Alliance du Nord", on pense à une machine de guerre bien organisée et huilée, guettant l'occasion de bien faire…En fait il y a peu de raisons de présenter l'Alliance du Nord comme "les gentils Taliban"… Remettre l'Alliance du Nord en état de marche, c'est peut-être réveiller le dragon qui dort."

Maureen Dowd dans The New York Times, nov.14.

"Nos nouveaux amis en Afghanistan ont célébré la prise de Kaboul. Ils ont joué un peu de musique. Ils ont lancé un cerf-volant. Ils ont mis une femme speakerine à la radio. Ils ont tué quelques personnes parce que ça leur faisait du bien. Nous donnons une force aérienne à l'Alliance du Nord et leur sauvagerie nous couvre d'embarras….Leur entrée dans la capitale afghane, alors que les USA leur avaient ordonné de rester à l'extérieur  démontre à quel point il va être difficile de gérer nos arrangements glauques avec des gens glauques. La couleur de notre politique étrangère cette saison, ce sera le gris."

Traduit par Christine Delphy


LES ALLIES ESSAIENT DE JOUER LES EMINENCES GRISES DANS LE NOUVEAU GRAND ECHIQUIER

Allies seek to play rôle of hidden persuaders in the new great game

PAR KIM SENGUPTA

The Independent ; 17 nov.2001

"Les puissances occidentales se partagent l'Afghanistan dans un effort désespéré pour  préserver l'unité du pays et empêcher les rivalités tribales d'exploser en une nouvelle guerre civile. Le nouveau "grand échiquier" est à l'ordre du jour ; son but : organiser un gouvernement d'unité nationale tout en cachant au maximum l'interférence étrangère.  […]Selon les plans pour le déploiement définis par les Américains, les Français et les Anglais au QG de l'opération "Liberté immuable" en Floride,  l'Afghanistan sera divisé en trois zones d'influence entre les trois pays. Kaboul et sa région auront une forte présence musulmane avec des troupes turques en majorité, renforcées par des contingents de Jordanie et du Bangladesh. La Grande-Bretagne positionnera ses 4000 soldats dans le nord-est en utilisant la base de Bagram. […]. Au Nord, l'infanterie de marine française s'assureront de Mazar-i-Sharif.[…][Les Français] seront l'élément de direction d'une force européenne comprenant des Allemands et des Italiens, et se concentrera sur l'aide humanitaire, en utilisant Mazar comme base. La décision de laisser les forces de l'OTAN se concentrer sur l'aide humanitaire a été unanime à Bruxelles, au QG de l'OTAN, la semaine dernière, où on pense que cela diluera l'hostilité de l'opinion à la guerre en Europe continentale Cependant la possibilité de conflit est forte dans cette région où la tension monte entre les guerriers Tadjik et Hazara, sans compter les Uighur, des tribus qui ont des liens avec leurs homologues séparatistes du côté chinois, ce qui résulte en des raids réguliers de part et d'autre de la frontière. […] Washington a essayé d'organiser une force internationale musulmane forte, incluant des Pakistanais, mais la haine de l'Alliance du Nord pour les Pakistanais a réduit ce plan à néant. D'autres pays musulmans, dont l'Égypte, ont refusé de participer à cette force internationale. C'est ainsi que la Turquie s'est retrouvée dans le rôle de leader d u petit contingent musulman. […] En sus de la Turquie, la Russie, l'Inde et l'Iran soutiennent l'Alliance du Nord depuis des années contre les Taliban et le Pakistan. Aujourd'hui que leur protégé a le vent en poupe, ils ne laisseront pas l'Occident garder la marque tout le temps. Hier (16 nov.), une délégation russe est allée discuter avec le "gouvernement légitime" de l'Afghanistan (l'Alliance du Nord). Dans l'ouest, le leader chiite, Ismaïl Khan, est soutenu fortement par l'Iran chiite, et entouré d'officiels iraniens. Ils n'accepteront pas facilement l'ingérence américaine. Le grand échiquier ne fait que commencer."

Traduit par Christine Delphy

 

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