Commission des droits de l'homme de l'ONU: Israel condamné

"Israël condamné pour "massacres" à l'encontre du peuple palestinien"

AFP | 15.04.03 | 13h4


Israël a été condamné mardi par la Commission des droits de l'homme de l'ONU
pour "les massacres perpétrés par ses autorités militaires d'occupation" et
"la pratique de 'liquidation' ou d¹exécutions extrajudiciaires'" à
l'encontre du peuple palestinien. Cette résolution co-parrainée par des pays
arabes et musulmans, ainsi que par la Chine et Cuba, a été votée par 33 voix
favorables, 15 abstentions et 5 votes contre (Etats-Unis, Australie, Canada,
Allemagne et Pérou). Dans des termes énergiques, ce texte dénonce "la
dégradation continue" de la situation dans les territoires palestiniens,
"les bouclages, les châtiments collectifs, les détentions arbitraires, le
siège de villes et villages, le bombardement par l'aviation, les chars et la
marine israéliens de quartiers résidentiels, les incursions dans les villes
et les camps, le meurtre d'hommes, de femmes et d'enfants".

L'an dernier déjà, à l'époque de l'occupation du camp de Jenine, les pays
européens s'étaient divisés sur une résolution présentée par le même groupe
de pays, comportant des termes aussi forts. Des formulations comme celles de
massacres et de droit légitime à résister avaient suscité l'opposition de
pays comme l'Allemagne et le Royaume Uni, qui cette année a préféré
s'abstenir. La France, la Suède, l'Autriche et la Belgique qui avaient
soutenu la résolution de 2002, se sont aussi abstenus, comme la plupart des
autres pays d'Europe de l'Est et de l'Ouest.  Une autre résolution,
traditionnellement présentée par l'Union européenne pour condamner les
colonies de peuplement israéliens, a été massivement adoptée par 50 pour, 2
abstentions (Australie, Costa Rica) et une voix contre (Etats-Unis).Elle
appelle l'Etat hébreu à "renoncer à sa politique d'implantation dans les
territoires occupés, y compris Jérusalem-Est, et, à titre de premier pas sur
la voie de leur démantèlement, de mettre un terme immédiat à l'expansion des
colonies existantes".

Elle demande aussi au gouvernement israélien d'arrêter les restrictions de
déplacements des travailleurs palestiniens et la construction d'une
"barrière dite de sécurité", ainsi que les confiscation de terres et
démolitions de maisons qu'elle entraîne. L'Union européenne demande aux
parties de mettre en oeuvre "sans modification" la feuille de route
approuvée par le Quartette (ONU, Union européenne, Russie, Etats-Unis) pour
aboutir à un règlement politique. Israël a justifié la construction de ce
mur par "l'infiltration de terroristes" et estimé que la question des
colonies reste à négocier dans le cadre du processus de paix d'Oslo.

Au contraire, la délégation palestinienne a estimé que la question des
colonies "ne peut être négociée, car elles sont un crime de guerre". Elle a
salué le progrès que constitue, selon elle, cette résolution, qui évoque un
démantèlement à terme des colonies. Les Etats-Unis, par la voix de
l'ambassadeur Michael Southwick, ont estimé que ces deux résolutions ne sont
pas équilibrées, et devraient condamner toutes les attaques, notamment des
commandos suicide, ainsi que "ceux qui abritent les groupes terroristes" sur
leur territoire. Israël a été aussi condamnée sur deux autres résolutions
présentées chaque année devant la CDH: la première pour son occupation du
Golan syrien, votée par 31 voix, 21 abstentions et une voix contre
(Etats-Unis). La seconde, pour sa politique d'occupation des territoires
palestiniens par 51 voix, une abstention (Guatemala) et une voix contre
(Etats-Unis).